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François de Neufville de Villeroy
François de Neufville, 2e duc de Villeroy (1685), est un maréchal de France né à Lyon le 7 avril 1644 et mort à Paris le 18 juillet 1730.
Fils de Nicolas V de Neufville de Villeroy, duc de Villeroy, et de Madeleine de Blanchefort de Créquy, il fut élevé à la cour de France, et fut un ami d'enfance du roi Louis XIV, dont son père avait été le gouverneur. Le roi garda pour lui une certaine tendresse et lui passa ses défauts et son insuffisance. Courtisan accompli, homme de belle prestance et de grand air, il sut conserver assez longtemps la faveur royale malgré de nombreuses défaites militaires.
Sommaire
Biographie
Il fut ambassadeur de France à Venise en 1668 et en 1688 et gouverneur et lieutenant général du Lyonnais en survivance de son père. Il fut fait chevalier de l'Ordre du Saint-Esprit le 31 décembre 1688 et chevalier de l'Ordre royal et militaire de Saint-Louis en 1694.
Dans la carrière militaire, il montra de la bravoure à la guerre, mais, par incapacité et par présomption, il accumula les désastres lorsqu'il fut appelé à commander en chef. Blessé à la bataille de Saint-Gothard, il prit part à de nombreux combats en Flandre puis dans l’armée du Rhin. Élevé à la dignité de maréchal de France en 1693 sans avoir jamais exercé de responsabilités importantes, il reçut en 1695 le commandement de l’armée du maréchal de Luxembourg, ordonna l'absurde bombardement de Bruxelles et perdit la ville de Namur.
Durant la guerre de Succession d'Espagne, envoyé en Italie en remplacement de Nicolas de Catinat, il essuya une défaite humiliante devant le prince Eugène à Chiari en 1701 et fut fait prisonnier en février 1702 à la bataille de Crémone, suscitant l'ironie des chansonniers :
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- Par la faveur de Bellone,
- Et par un bonheur sans égal,
- Nous avons conservé Crémone
- Et perdu notre général.
Il connut de nouveaux revers en 1706 devant le duc de Marlborough à Ramillies et dut abandonner les places des Flandres et se replier sur Lille. Ce dernier désastre mit un terme à sa carrière militaire.
Malgré ces revers, qui font de lui la risée de la Cour et de la Ville, il se montre « magnifique en tout » (Saint-Simon). C'était, ajoute Saint-Simon, « un homme qui n'avait aucun sens et qui n'avait d'esprit que ce que lui en avait donné l'usage du grand monde au milieu duquel il était né et avait passé une très longue vie. »
En dépit de cela, Louis XIV le nomma chef du conseil royal des finances (1714-1715) et, dans son testament, l'institua gouverneur de Louis XV, et cette désignation, que le Régent ne chercha d'ailleurs pas à remettre en cause, fut confirmée par le Parlement de Paris. Il fut également membre du conseil de Régence.
Le maréchal prit ses fonctions le 15 février 1717 et les exerça pendant cinq ans. Durant cet intervalle, il n'apprit probablement rien à son élève, sinon peut-être le maintien. Soupçonneux, prétendant multiplier les précautions contre un éventuel empoisonnement, il agace le Régent. Le 10 août 1722, il va jusqu'à lui refuser un entretien en tête-à-tête avec le roi. Il est disgracié le soir même, jeté dans une voiture et expédié sur sa terre de Neufville. Informé de cet exil, Louis XV montra beaucoup de peine.
Il avait épousé le 28 mars 1662 Marguerite-Marie de Cossé-Brissac (1648-1708). Ils eurent sept enfants :
- Louis Nicolas de Neufville de Villeroy (1663-1734), duc de Villeroy ;
- Camille de Neufville de Villeroy ;
- François Paul de Neufville de Villeroy (1677-1731), archevêque de Lyon (1714) ;
- François-Catherine de Neufville de Villeroy (†1700) ;
- Madeleine Thérèse de Neufville de Villeroy (1666-1723), en religion
- Françoise Madeleine de Neufville de Villeroy, qui épouse Jean de Sousa, comte de Prado ;
- Catherine Anne de Neufville de Villeroy (1674-1715), en religion ;
Le maréchal de Villeroy logea pour l'essentiel avec la Cour. Sous la Régence, il s'installa brièvement à l’hôtel Salé, rue de Thorigny.
Liens internes
Anecdotes
- Le maréchal de Villeroy apparaît dans le film de Bertrand Tavernier, Que la fête commence. Sous les traits d'Alfred Adam, il est en effet dépeint comme un personnage totalement dénué de culture et d'intelligence, suspicieux à l'extrème et traîté par le Régent de "maréchal de dernier ordre".
Références
Sources
- Jean de Viguerie, Histoire et dictionnaire du temps des Lumières. 1715-1789, Paris, Robert Laffont, coll. Bouquins, 2003 - ISBN 2221048105
- (en) « François de Neufville de Villeroy », dans Encyclopædia Britannica, 1911 [détail de l’édition] [lire en ligne]
Notes
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