- Francois-Rene Curaudau
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François-René Curaudau
François-René Curaudau, né à Sées en 1765, mort en 1813 à Paris, est un pharmacien et chimiste français.
À vingt-deux ans, Curaudau se fit recevoir membre du collège de pharmacie de Paris, et alla s’établir à Vendôme, mais la nature lui avait donné une imagination si vive, un goût si décidé pour les arts, un désir si constant de faire des découvertes, qu’il se défit bientôt de son magasin pour se livrer tout entier à ses recherches favorites dans son laboratoire.
Il perfectionna d’abord les procédés du tannage des cuirs, et il établit à Paris une des plus belles tanneries de cette ville. Il éleva ensuite une manufacture d’alun artificiel qui rivalisa avec l’alun de Rome, et parut même préférable pour les teintures, les teinturiers le préférant à ce dernier. À Rouen, où il portait son nom, il remplaça, dans toutes les fabriques, l’alun de Rome. Ces travaux le conduisirent à s’occuper de l’art du savonnier, pour lequel il imagina quelques procédés plus réguliers et plus économiques que ceux qu’on suivait qu’alors, et il inventa des appareils ingénieux et simples pour blanchir le linge à la vapeur. Le blanchissage étant une opération domestique, il publia un Traité du blanchissage par la vapeur (Paris, 1806, in-8°). Il donna même à Paris des leçons publiques de cet art.
En 1807, il présenta au ministre de la marine un moyen d’augmenter la durée des toiles à voiles et des filets pour la pêche, en les soumettant à l'opération du tannage modifié. Peu de temps après, il publia un nouveau procédé pour épurer les huiles à brûler, et une méthode propre à faciliter l’évaporation des liquides, et notamment du suc de raisin, an moyen de toiles plongées dans le liquide, puis exposées aux contacts multipliés de l’air. Cette méthode était surtout applicable à la fabrication du sucre de betterave dont Curaudau s’occupa avec succès.
Le désir de diminuer la consommation des combustibles en France lui fit imaginer plusieurs appareils qui ont rendu de grands services : c’étaient des fourneaux économiques, des cheminées d’une nouvelle construction, des poêles où la fumée longtemps retenue donnait une chaleur considérable, des fourneaux propres à chauffer un grand établissement, une vaste maison, en n’employant qu’un seul foyer et peu de combustible ; des ventilateurs destinés à rafraîchir pendant l’été les habitations au moyen du feu, des fours ambulants utiles aux armées, des cylindres pour chauffer les bains sans exposer les baigneurs à la vapeur du charbon, etc. La nécessité de démontrer les avantages de ces appareils et d’y appliquer la théorie du calorique, l’engagea à en faire des démonstrations publiques.
Plusieurs sociétés savantes ouvrirent leurs portes à Curaudau. Celles qu’il fréquentait le plus étaient la Société d’encouragement pour l’industrie nationale, l’Athénée des arts, et la Société libre des pharmaciens de Paris. C’est à cette dernière qu’il communiqua ses recherches chimiques les plus importantes ; il y lut plusieurs Mémoires sur les parties constituantes de la potasse et de la soude, sur la nature du gaz muriatique oxygène ; sur les propriétés du radical prussique ; sur l’acide boracique ; sur la décomposition du muriate de soude.
Tels ont été les principaux travaux de Curaudau, consignés dans les Annales de chimie, dans le Journal de physique, dans le Bulletin de pharmacie, dans la Bibliothèque des propriétaires ruraux ou Journal d’économie rurale remplis de ses observations utiles, parce qu’il voulait propager ses découvertes, pour le seul plaisir de faire le bien et d’être utile à l’humanité. Il a également fourni plusieurs articles d’économie à la dernière édition du Cours d’agriculture de Rozier.
Ce chimiste laborieux, qui n’eut jamais d’autre ambition que celle d’être utile à son pays, cet homme infatigable et trop confiant dans ses forces physiques succomba à un excès de travail, et mourut, sans fortune, âgé seulement de 48 ans, après quelques jours d’une angine inflammatoire produite par un travail forcé.
Sources
- Joseph-François Michaud, Louis Gabriel Michaud, Biographie universelle, ancienne et moderne , t. 10, Paris, Libraire historique, 1813, p. 567-8.
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