- Fondements de la métaphysique des moeurs
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Fondation de la métaphysique des mœurs
Fondation de la métaphysique des mœurs est une œuvre d'Emmanuel Kant, parue en 1785. Le titre allemand d'origine est Grundlegung zur Metaphysik der Sitten ; traditionnellement traduit Fondements de la métaphysique des mœurs, titre assez impropre puisqu'il n'y a selon Kant qu'un "fondement".
Sommaire
Plan
- Préface
- Première section : Passage de la connaissance rationnelle commune de la moralité à la connaissance philosophique
- Deuxième section : Passage de la philosophie morale populaire à la métaphysique des mœurs
- Troisième section : Passage de la métaphysique des mœurs à la critique de la raison pure pratique.
Contenu de l'œuvre
Préface
Pour Kant, l'ancienne division de la philosophie (Physique, éthique, Logique) est une division conforme à la nature des choses, bien qu'il faille lui ajouter le principe sur lequel elle se fonde pour s'assurer qu'elle est complète et pouvoir déterminer les subdivisions nécessaires.
Ce principe de division est le suivant :
Toute connaissance rationnelle est :
- soit formelle (logique) : elle s'occupe de la forme de l'entendement et de la raison en eux-mêmes et des règles universelles de la pensée sans acception d'objets ;
- soit matérielle : elle a affaire à des objets déterminés et aux lois auxquelles ils sont soumis. Elle se divise en deux :
- lois de la nature (physique) ;
- lois de la liberté (éthique)
La logique ne peut donc avoir de partie empirique ; les philosophies naturelles et morales peuvent avoir une partie empirique : les lois d'après lesquelles tout arrive et celles d'après lesquelles tout doit arriver, ce qui concerne respectivement la nature en tant qu'objet d'expérience et la volonté en tant qu'elle est affectée par la nature.
Il faut soigneusement séparer la partie empirique de la partie rationnelle, en faisant précéder respectivement la physique empirique et l'anthropologie pratique d'une métaphysique de la nature et d'une métaphysique des mœurs. Il s'agit d'élaborer une philosophie pure qui soit expurgée de tout empirisme pour répondre à l'idée de devoir et de lois morales. La loi doit impliquer une nécessité absolue pour tout être rationnel. En conséquence, toute philosophie morale repose sur sa partie pure et donne à l'homme des lois a priori en tant qu'il est un être raisonnable (et non en tant qu'homme).
Il faut en outre une faculté de juger par l'expérience.
La fondation de la métaphysique des mœurs est la recherche et l'établissement du principe suprême de la moralité.
Première section
Passage de la connaissance rationnelle commune de la moralité à la connaissance philosophique.
Kant énonce le principe que : Il n'est rien qui puisse sans restriction être tenu pour bon, si ce n'est seulement une volonté bonne . Il écarte ainsi tout ce qui relève du tempérament, de la chance ou des nécessités de l'action. Seule la volonté humaine peut être absolument bonne. C'est ce qui nous rend dignes du bonheur, mais si nous pouvons ne pas être heureux. La fonction de la raison pratique n'est pas d'assurer le bonheur, mais la moralité, comme volonté bonne en soi-même.
Le bien ne doit pas être fait par inclination, mais par devoir. Que serait un bien prescrit par la nature ? Le devoir est la nécessité d'accomplir une action par respect pour la loi morale. Quelle est cette loi dont la représentation détermine la volonté à être bonne absolument ?
La loi en général fonde la valeur de commandement de l'impératif catégorique sur l'universalité : "agis de telle sorte que tu puisses aussi vouloir que la maxime de ton action devienne une loi universelle."
Deuxième section
Il est impossible qu'un être fini, si perspicace et en même temps si puissant qu'on le suppose, se fasse un concept déterminé de ce qu'il veut ici véritablement. Veut-il la richesse ? Que de soucis, que d'envie, que de pièges ne peut-il pas par là attirer sur sa tête ! Veut-il beaucoup de connaissance et de lumières ? Peut-être cela ne fera-t-il que lui donner un regard plus pénétrant pour lui représenter d'une manière d'autant plus terrible les maux qui jusqu'à présent se dérobent encore à sa vue et qui sont pourtant inévitables, ou bien que charger de plus de besoins encore ses désirs qu'il a déjà bien assez de peine à satisfaire. Veut-il une longue vie ? Qui lui répond que ce ne serait pas une longue souffrance ? Veut-il du moins la santé ? Que de fois l'indisposition du corps a détourné d'excès où aurait fait tomber une santé parfaite, etc. ! Bref, il est incapable de déterminer avec une entière certitude d'après quelque principe ce qui le rendrait véritablement heureux : pour cela il lui faudrait l'omniscience. (...) Il suit de là que les impératifs de la prudence, à parler exactement, ne peuvent commander en rien, c'est-à-dire représenter des actions d'une manière objective comme pratiquement nécessaires, qu'il faut les tenir plutôt pour des conseils (consilia) que pour des commandements (proecepta) de la raison ; le problème qui consiste à déterminer d'une façon sûre et générale quelle action peut favoriser le bonheur d'un être raisonnable est un problème tout à fait insoluble ; il n'y a donc pas à cet égard d'impératif qui puisse commander, au sens strict du mot, de faire ce qui rend heureux, parce que le bonheur est un idéal, non de la raison, mais de l'imagination, fondé uniquement sur des principes empiriques, dont on attendrait vainement qu'ils puissent déterminer une action par laquelle serait atteinte la totalité d'une série de conséquences en réalité infinie...
Troisième section
Voir aussi
Lien externe
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