- Ahmed Huber
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Ahmed Huber (né en 1927 dans le Canton de Fribourg, en Suisse, et mort le 15 mai 2008 à Muri bei Bern, en Suisse) était un gestionnaire de banque et un journaliste suisse, converti à l'Islam. Il était l'un des cinq dirigeants de la banque Al Taqwa qui fut au centre d'une controverse suite aux liens qu'elle entretenait avec des organisations islamistes terroristes telle qu'Al Qaïda selon l'administration Bush[1]. Les autorités allemande, suisse et américaine, le considèrent comme un extrémistes de droite ainsi qu'une « passerelle mondiale entre le révisionnisme et l'antisémitisme islamique[2]. »
Sommaire
Biographie
Ahmed Huber est né dans une famille protestante sous le nom d'Albert Friedrich Armand Huber. À la fin des années 1950, il est actif dans le Parti socialiste suisse (il en sera exclu en 1994[3]) et il noue alors des rapports avec l'Islam lors de son soutien au mouvement indépendantiste algérien pendant la Guerre d'Algérie[4]. Il étudie ensuite l'Islam à Genève dans un centre des Frères musulmans, puis part pour l'Égypte sur les conseils de l'ambassadeur d'Égypte en Suisse, Fathi al-Dhib, et se convertit à l'Islam là-bas en 1962[5]. Il prend pour nom Ahmed Abdallah Ramadan al-Swissri.
Jusqu'en 1981, Ahmed Huber travaille principalement comme rédacteur du Palais fédéral pour le département suisse de l'agence de presse Deutscher Depeschendienst à Berne, sous la direction rédactionnelle de Wolfgang Kenntemich, puis sous celle d'Urs C. Grassi. Huber travaille ensuite pour la maison d'édition Ringier.
Relations avec le nazisme et l'islamisme
En Égypte, il fait la connaissance de Mohammed Amin al-Husseini, grand mufti de Jérusalem, collaborateur nazi ainsi que membre de la SS, à propos duquel Huber s'exprime positivement en 1965 lors d'un entretien, et de Johann von Leers, l'un des auteurs antisémites les plus radicaux du IIIe Reich, qui s'est converti à l'Islam sous le nom d'Omar Amin von Leers[6] et qui a un rôle-clé en tant que propagandiste pour Gamal Abdel Nasser[7]. Après son retour en Suisse, Huber devient un familier de l'avocat et banquier François Genoud, un sympathisant nazi. Dans les années 1970 et 1980, Huber intensifie ses contacts avec l'extrême-droite et les islamistes, principalement avec le régime chiite de l'Ayatollah Khomeini.
Anecdote
Il apparaît dans le documentaire L'Avocat de la terreur, témoignant des relations existantes entre Jacques Vergès et François Genoud.
Sources
Bibliographie
- En français :
- Pierre Péan, L'extrémiste. François Genoud, de Hitler à Carlos, Fayard/Le Livre de Poche, p. 205-208.
- En allemand :
- Thomas Greven et Thomas Grumke, Globalisierter Rechtsextremismus? Die extremistische Rechte in der Ära der Globalisierung, Wiesbaden, Verlag für Sozialwissenschaften, 2006 (ISBN 978-3-531-14514-3)
- George Michael, The Enemy of My Enemy: The Alarming Convergence of Militant Islam and the Extreme Right, Lawrence, University Press of Kansas, 2006 (ISBN 978-0-7006-1444-8)
- Ulrich Stern, Die Rolle des Antisemitismus im transatlantischen Netzwerk des neuen Rechtsextremismus und seine Verbindungen zu islamistischen Extremisten, Berlin: Diplomarbeit Freie Universität, 2003.
- En anglais :
- Kevin Coogan, The Mysterious Achmed Huber: Friend to Hitler, Allah ... and Ibn Laden?, in: Hit List Vol. 3 (avril/mai 2002), p. 120-125.
- The Hitler Book: A Schiller Institute Study, edited by Helga Zepp-Larouche, Chapter 4, The Grand Mufti and Hitler: National Socialist Networks in the Mideast (Ben Franklin Booksellers, 1984 (ISBN 978-0-933488-37-3))
Notes et références
- Shareholders in the Bank of Terror?, (2002), sur le site Salon.com.. L. Komisar,
- Office fédéral de protection de la constitution (dans son rapport Die Bedeutung des Antisemitismus im aktuellen deutschen Rechtsextremismus, Cologne, 2002, p.24), l'Office brandebourgeois de protection de la constitution(Das Feindbild verbindet: Rechtsextremisten und Islamisten daté du 14 mars 2006, p.3) et le ministère fédéral de l'Intérieur (dans son rapport de 2003, Verfassungsschutzbericht 2002, p.102). Selon l'
- Swiss probe anti-U.S. neo-Nazi, in San Francisco Chronicle, mars 2002 ; George Michael, The Enemy of My Enemy, p.151 ; Kevin Coogan, The Mysterious Achmed Huber Jay Bushinsky,
- Coogan, op.cit.
- Mark Weizmann, Antisemitismus und Holocaust-Leugnung: Permanente Elemente des globalen Rechtsextremismus, 2006, page 52-69, ici page 60 s.; Coogan, 2002.
- Les amis de Faurisson : l'islamiste Ahmed Rami
- Weizmann 2006, p. 61 ; Michael, op.cit., p. 115; Coogan, op.cit.
Liens externes
- En français :
- Ahmed Huber, un administrateur aux sympathies islamistes et nazies, un article du Monde, disponible dans son intégralité ici.
- Al-Taqwa, la banque islamique qui refuse de livrer ses secrets, un article du Monde.
- En allemand :
- Traduction, en allemand, de l'article de Kevin Coogan The Mysterious Achmed Huber
- Stefan von Bergen: Der Bösewicht auf der Blacklist, 31 août 2007.
- Markus Dütschler: Unheimlich freundlich – und unheimlich. in Der Bund, 27 mai 2008, page 28 (rubrique nécrologique)
- En anglais :
- Links Between American, European Terrorist Groups, transcription d'un rapport de CNN et d'un entretien avec Huber datant du 5 mars 2002.
- Shareholders in the Bank of Terror?
- Ahmed Huber and Al Taqwa
- Trans-National Hate: Technology Unites Antisemites and Haters around the Globe
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