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Fils de la Liberté
Pour les articles homonymes, voir Les Fils de la liberté.Les Fils de la Liberté (en anglais, Sons of Liberty) désignent une organisation secrète de patriotes américains, pendant la rébellion des 13 colonies contre l'Angleterre, à la fin du XVIIIe siècle. Ils résistèrent à l'oppression britannique en s'attaquant aux symboles du pouvoir britannique en Amérique, mais aussi à ses agents et à ceux qui soutenaient la Couronne. Ils furent impliqués dans les campagnes de boycott et les émeutes urbaines du contexte prérévolutionnaire.
Les autorités britanniques et les loyalistes les considéraient comme une association rebelle et séditieuse ; ils les appelaient les « Fils de la Violence » (Sons of Violence) ou encore « Les Fils de l'iniquité » (Sons of Iniquity).
Sommaire
Histoire
L'expression « Fils de la Liberté » est utilisée pour la première fois à la suite d'un débat sur le Stamp Act au Parlement anglais en 1765. Charles Townshend, qui avait pris la parole pour défendre son projet, compara les colons américains à des enfants plantés, nourris et protégés par la Couronne britannique[1]. Isaac Barre, un défenseur des colons, lui répondit en décrivant les Américains comme des fils de la liberté et l'avertit qu'ils résisteraient aux nouvelles taxes imposées par le Stamp Act. L'appellation « Fils de la Liberté » trouve son origine dans la Bible et a été diffusé dans les cercles de la franc-maçonnerie [2].
Le Stamp Act fut adopté par le Parlement et promulgué par le roi le 22 mars 1765, mais n’entra en application effective que le 1er novembre 1765. Il imposait le paiement d'un timbre pour toute publication et imprimé. Il suscita une grande animosité de la part des colons américains et ne fut guère appliqué. Les collecteurs de taxe furent en effet menacés d’être passés au goudron et aux plumes (tarring and feathering) par les colons les plus radicaux. De nombreux colons refusèrent de payer les timbres et la situation se radicalisa. À Boston, des membres de l'organisation pendirent et brûlèrent une effigie d’Andrew Oliver, un agent du timbre[3]. Sa maison fut pillée et son bureau fut incendié. La demeure du gouverneur du Massachusetts, Thomas Hutchinson, fut également vandalisée[3]. De nombreuses associations virent le jour afin d’organiser la protestation : elles seront bientôt connues comme les Fils de la Liberté. Des incidents similaires se produisirent à New York et à Charleston. Les timbres furent saisis et détruits, et les agents molestés. Des comités de correspondance (Committees of Correspondence) se constituèrent pour unir les opposants et relayer les appels au boycott des marchandises anglaises. Lorsque le Massachusetts demanda la tenue d’une assemblée générale, neuf colonies envoyèrent des représentants au Stamp Act Congress qui se tint au Federal Hall de New York en octobre 1765. Le Stamp Act fut finalement abrogé à cause des protestations des colons et des artisans anglais, frappés par le boycott de leurs marchandises.
En 1767, les Fils de la liberté adoptèrent un drapeau à neuf bandes verticales (5 rouges et 4 blanches) correspondant au nombre de colonies représentées au Stamp Act Congress. Le drapeau à 13 bandes rouges et blanches horizontales utilisées par les navires marchands américains pendant la guerre d'indépendance, était également associé aux Fils de la Liberté.
Organisation et actions
Dans l'inconscient populaire américain[4], les Fils de la Liberté était une organisation secrète dont les leaders étaient pourtant connus. L'expression finit par désigner tout opposant à la politique fiscale et militaire de la métropole. Le profil sociologique des Fils de la Liberté n'était pas uniforme : on trouvait aussi bien des avocats que des ouvriers. Les représentants les plus importants de ce mouvement étaient Paul Revere, Thomas Young, Joseph Warren, Patrick Henry, John Hancock, James Otis, Thomas Crafts Jr, John Adams et son cousin, Samuel Adams, qui fut le meneur de la rébellion en Nouvelle-Angleterre.
Les actions des Fils de la Liberté allaient de la publication de pamphlet, à la plantation d'arbres de la liberté, de réunions à la violence urbaine. Les comités de correspondance permettaient d'établir un réseau entre les associations des différentes villes américaines.
Après le Tea Act autorisant la Compagnie anglaise des Indes orientales à vendre son thé dans les treize colonies, John Hancock organisa un boycott en 1773. Le 16 décembre 1773, soixante Bostoniens identifiés comme des Fils de la Liberté grimpèrent à bord de trois navires anglais accostés dans le port costumés en amérindiens. Silencieusement, ils ouvrirent les tonneaux et jetèrent leur contenu par dessus bord, puis ils les refermèrent pour les remettre à leur place, vide. Rien ne fut volé ou détruit intentionnellement, mis à part les 45 tonnes (90 000 livres) de thé, d'une valeur de 10 000 £. Ce coup d'éclat, connu sous le nom de Boston Tea Party, est l'une des plus fameuses actions des Fils de la Liberté.
Voir aussi
Notes
- ↑ Children planted by our care, nourished up by our indulgence… and protected by our arms.
- ↑ Bernard Cottret, La Révolution américaine : La quête du bonheur 1763-1787, Paris, Perrin, 2003, ISBN 2-262-01821-9, p.385 ; P. Maier, From Resistance to Revolution, New York, Norton, 1991, p.81
- ↑ a et b Bernard Cottret, La Révolution américaine : La quête du bonheur 1763-1787, Paris, Perrin, 2003, ISBN 2-262-01821-9, p.62
- ↑ Lire à ce propos Le roman d'Esther Forbes, Johnny Tremain
Source
- (en) Cet article est partiellement ou en totalité issu d’une traduction de l’article de Wikipédia en anglais intitulé « Sons of Liberty ».
Bibliographie
- Becker, Carl. "Growth of Revolutionary Parties and Methods in New York Province 1765-1774." American Historical Review 1901 7(1): 56-76. Issn: 0002-8762 Fulltext: in Jstor
- Champagne, Roger J. "Liberty Boys and Mechanics of New York City, 1764-1774." Labor History 1967 8(2): 115-135. Issn: 0023-656x Fulltext: in Ebsco
- Champagne, Roger J. "New York's Radicals and the Coming of Independence." Journal of American History 1964 51(1): 21-40. Issn: 0021-8723 Fulltext: in Jstor
- Irvin, Benjamin H. "Tar, Feathers, and the Enemies of American Liberties, 1768-1776." New England Quarterly 2003 76(2): 197-238. Issn: 0028-4866 Fulltext: in Jstor
- John C. Miller; Origins of the American Revolution. (1943) online edition
- Herbert M. Morais, "The Sons of Liberty in New York" in Richard B. Morris ed. The Era of the American Revolution (1939) pp 269–89 online edition
Liens internes
Liens externes
- (en) The Sons of Liberty, ushistory.org
- (en) The Sons of Liberty, u-s-history.com
- (en) Sons of Liberty: Terrorists, Archiving Early America
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