- Fils de l'Homme
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Le Fils de l'Homme est une figure eschatologique du judaïsme post-exilique et du christianisme.
Sa plus ancienne attestation remonte au septième chapitre du Livre de Daniel, daté de la persécution d'Antiochos Epiphane, peu avant la révolte des Maccabées (vers 160 avant J-C). Dans le Livre d'Ézéchiel déjà, Dieu s'adresse plusieurs fois au prophète en l'appelant « Fils d'homme », mais aucun sens ésotérique n'est ici attaché à l'expression.
- « Je regardais dans les visions de la nuit, et voici que sur tes nuées vint comme un Fils d’homme ; il s’avança jusqu’au vieillard, et on le lit approcher devant lui. Et il lui fut donné domination, gloire et règne, et tous les peuples, nations et langues le servirent. Sa domination est une domination éternelle qui ne passera point, et son règne ne sera jamais détruit. » (Daniel, 7:13,14)
“ Bar nasha ”, “ Fils de l'homme ”, est un aramaïsme pour dire “ un homme ”. D'après le texte, il reçoit de Dieu la domination éternelle et eschatologique sur la Création, met fin au règne des méchants (Antiochos) et à l'abomination de la désolation (la transformation du Temple de Jérusalem en sanctuaire de Zeus Hypistos)
Il semble que nous soyons en présence d'une figure qui combine des traits empruntés au judaïsme le plus classique : le Messie, descendant de David, roi d'Israël qui libère son peuple et rétablit sa prospérité (figure connue au moins deuis le temps du prophète Esaïe) ; et à l'Iran : le « Saoshyant » qui rétablira, selon le zoroastrisme (qui a influencé les Juifs à Babylone), la justice universelle par une régénération eschatologique du monde. Plus exactement encore, il s'agit d'une réinterprétation du messianisme juif dans les cadres perses, accentuant l'aspect eschatologique et apocalyptique de l'espérance.[réf. nécessaire]
Bar nasha a été traduit littéralement en grec par la LXX Uios tou anthropou, “ fils de l'homme ”.
La figure est attestée dans de nombreux écrits apocalyptiques juifs, notamment le Livre d'Hénoch ou IV Esdras avant d'être reprise par Jésus.
Jésus de Nazareth
Jésus se nomme lui-même Fils de l'homme dans plus de quatre-vingt passages du Nouveau Testament et se présente comme le futur juge eschatologique :
- « Il faut, ajouta-t-il, que le Fils de l’homme souffre beaucoup, qu’il soit rejeté par les anciens, par les grands prêtres et par les scribes, qu’il soit mis à mort et qu’il ressuscite le troisième jour. » [...] Celui qui aura eu honte de moi et de mes paroles, le Fils de l’homme aura honte de lui, lorsqu’il viendra dans sa gloire et celle du Père et des saints anges. (Luc 9, 22 et 26)
Selon le premier verset du troisième chapitre du Livre de Malachie, la venue eschatologique de Dieu doit être manifestée par celle d'un ultime messager. La tradition juive attendait le retour d'Élie, la tradition chrétienne confie ce rôle de messager à Jean-Baptiste (cf. Matt, 3:3) . Lors de son entrée à Jérusalem le jour des Rameaux, monté sur un âne, monture royale, et en purifiant le Temple, Jésus semble s'identifier avec le Messie lui-même. De toute manière, la méthode de la Formgeschichte nous a prouvé que nous ne pouvons pas remonter plus haut que les témoignages (et confessions de foi) des premiers chrétiens à propos de Jésus.
Les premiers chrétiens identifient le Fils de l'Homme au Christ glorieux dont ils attendent la parousie. Le plus éloquent exemple de cet emploi se trouve dans le livre des Actes des Apôtres, 7 ,55-56 (discours d'Étienne devant le Sanhédrin au moment de son martyre) :
- “ Étienne était en face de ses accusateurs. Rempli de l’Esprit Saint, il regardait vers le ciel ; il vit la gloire de Dieu, et Jésus debout à la droite de Dieu. Il déclara : « Voici que je contemple les cieux ouverts : le Fils de l'homme est debout à la droite de Dieu. » ”.
On a attribué cette christologie primitive par conséquent aux hellénistes: Jésus, le crucifié, a été intronisé dans le Ciel Fils de l'Homme et se manifestera (bientôt) comme tel par sa venue eschatologique.[réf. nécessaire]
On retrouve ce thème dans l'Apocalypse :
- “ Alors je me retournai pour voir quelle était la voix qui me parlait ; et quand je me fus retourné, je vis sept chandeliers d’or, et, au milieu des chandeliers, quelqu’un qui ressemblait à un fils d’homme ; il était vêtu d’une longue robe, portait à la hauteur des seins une ceinture d’or ; sa tête et ses cheveux étaient blancs comme de la laine blanche, comme de la neige, et ses yeux étaient comme une flamme de feu ; ses pieds étaient semblables à de l’airain qu’on aurait embrasé dans une fournaise, et sa voix était comme la voix des grandes eaux. Il tenait dans sa main droite sept étoiles ; de sa bouche sortait un glaive aigu, à deux tranchants, et son visage était comme le soleil lorsqu’il brille dans sa force. Quand je le vis, je tombai à ses pieds comme mort ; et il posa sur moi sa main droite, en disant : « Ne crains point ; je suis le Premier et le Dernier, et le Vivant ; j’ai été mort, et voici que je suis vivant aux siècles des siècles je tiens les clefs de la mort et de l’enfer.» ” (1, 12:19)
Dans la théologie chrétienne ultérieure, le titre de Fils de l'Homme sera compris comme désignant l'humanité de Jésus, et le titre de Fils de Dieu, sa divinité[1], dans le cadre de la doctrine chalcédonienne des deux natures (vere deus, vere homo).
Voir aussi
Notes et références
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