Filler (Anime)

Le mot filler fait partie du vocabulaire lié à l'animation japonaise.

Sommaire 1 Définition 2 Caractéristique 3 Origine 4 Exemples 5 Notes

Définition

Un filler est, dans le jargon de l'anime-fan, un épisode d'une adaptation animée ne faisant pas partie de la trame originale du récit du manga. C'est un nom d'origine anglo-saxonne issue du verbe to fill (remplir). En français, ce genre d'épisode est parfois appelé « hors-série » bien qu'ils ne répondent pas parfaitement à la définition puisqu'ils sont généralement pensés pour s'intégrer au récit.

Caractéristique

Ce genre d'épisode se retrouve généralement au moins une fois dans toute série adaptée à long terme, parfois seulement sous forme de scène intégrée au reste du récit. En effet, le rythme de diffusion d'un anime pour un même extrait de la trame étant plus élevé^[1], l'adaptation ne peut que rattraper le récit d'origine. Plusieurs solutions sont donc couramment utilisées :

1. Faire des épisodes fillers afin de ralentir momentanément l'adaptation et ainsi laisser le temps au récit original d'avancer :
   • soit sous forme d'un ou de plusieurs épisodes marchant plus ou moins indépendamment des autres^[2].
   • soit sous forme d'un arc narratif complet et important^[3].
2. Produire une « série-filler » partant sur les mêmes bases mais dérivant très tôt afin de proposer un récit original^[4].
3. Produire un « final-filler », le récit suis alors la trame d'origine, mais propose une fin inédite, parfois pour couper court à un récit qui continue très longuement^[5].

Il y a aussi la possibilté de faire un épisode filler isolé n'ayant pas la moindre histoire mais faisant le bilan des événements qui se sont déroulés jusqu'à maintenant ou encore de faisant une pause humoristique: ainsi, dans Naruto, en plein milieu de l'arc narratif de l'examen des chunin, se trouve un filler (l'épisode 26) dans lequel Konoha Maru et ses amis font un reportage pour le journal de l'Academie et interwievent les différents protagonistes, qui présentent le déroulement de l'histoire jusqu'à présent ainsi que leurs différents rivaux dans l'examen. Toujours dans Naruto, les épisodes 52 (où Ebisu remplace Kakashi en tant que maître de Naruto)et 101 (où l'équipe 7 tente de découvrir le visage de Kakashi en lui enlevant son masque) sont des épisodes humoristiques, destinés à rendre la série plus attrayante en explorant les activités des personnages entre les grands événements de l'histoire tout en ralentissant un peu l'histoire(ce qui reste le but principal d'un filler)...

La caractéristique principale souvent observée est la baisse significative de la qualité à tous les niveaux de conception des épisodes : scénario, animation, character-design. En effet, censés durer généralement très peu de temps ou, tout du moins, ne pas durer longtemps afin de remplir un vide, les éléments inclus qui ne seront pas réutilisés par la suite sont souvent moins recherchés.

Le problème le plus couramment vu dans les cas d'insertion de filler est la continuité du récit. Par exemple, les personnages spécialement créés pour un arc de filler ne meurent pas tous, et doivent parfois être intégrés à un récit qui existait sans eux ; la difficulté consistant donc à les utiliser sans dénaturer ni le récit original, ni le rôle qu'ils ont jusqu'alors tenu^[6].

Origine

L'une des origines de ce terme est dans ce qu'on appelle en français une interlude. En effet, la télé étant à l'origine uniquement en directe, il n'y avait généralement pas de diffusion durant la nuit, cependant, afin de ne pas couper le temps d'antenne lors d'éventuels « blancs techniques » au cours de la journée, l'habitude avait été prise de les remplir avec de courtes vidéos pré-enregistrées.

Une autre origine possible se trouve dans l'obligation donnée aux artistes musicaux de remplir les disques vinyle, quitte à produire des morceaux de qualité moindre.

Exemples

Certaines séries ont utilisé des fillers pour diverses raisons. Quelques exemples classiques sont :

• Saint Seiya : l'un des précurseurs en la matière, puisque plusieurs dizaines d'épisodes contenus dans l'adaptation animée mettent en scène des personnages et des combats que le manga ne mentionne pas. C'est le cas par exemple des Chevaliers d'acier, ou de toute la saga Asgard. On peut raisonnablement penser, au vu du succès de la série, que ces fillers étaient destinés à rallonger la série afin de bénéficier le plus longtemps possible de sa popularité et des revenus qu'elle générait. En réalité, le cas de Saint Seiya va même plus loin que ça puisque la version animée a effectué certains ajouts en totale contradiction avec le manga. Ainsi Hyôga, le Chevalier du Cygne, est-il présenté dans la série comme étant l'élève du Chevalier Cristal, lui-même disciple de Camus, Chevalier d'or du Verseau. Le Chevalier Cristal est une pure invention, puisque dans le manga, Hyôga est lui-même l'élève de Camus. Cela donne lieu à des contradictions, notamment lorsque Hyôga affronte Camus et répète à de nombreuses reprises qu'il ne peut pas « lever la main sur son maître ». L'arc Asgard a été créé pour que la version animée ne rattrape pas le manga en 1988.

• Naruto : un exemple déjà tristement célèbre dans le monde du dessin animé. Au milieu de l'année 2005, la série télévisée commençait à rattraper la version manga. Les créateurs de Naruto ont donc décidé, pour permettre au manga de prendre de l'avance sur l'anime, de se lancer dans une série de fillers qui a duré un peu moins de 2 ans pour presque une centaine d'épisodes (épisodes 136 à 220). La qualité et l'intérêt extrêmement discutables de ces fillers ont déçu de nombreux fans, au point d'en faire oublier la qualité de la série originale. Il y a fort à parier que Naruto Shippūden, qui reprend le cours du manga là où il s'était arrêté, comportera aussi une part non négligeable de fillers.

• Bleach : cette autre série populaire s'est également lancée dans une série de fillers (épisodes 64 à 109) mettant en scène une nouvelle catégorie de personnages, les Bounto. Bien qu'inférieure au reste de la série, cette phase de fillers reste néanmoins assez fidèle à l'esprit général de Bleach.

• La présence de fillers n'est cependant pas une constante absolue, même pour les séries d'une longueur inhabituelle. Ainsi, la série Hokuto no Ken, connue en France sous le nom de Ken le survivant, comporte 152 épisodes mais reste très fidèle au manga sur lequel elle se fonde.

• Dragon Ball : Il y a eu deux arc hors-série l'arc Garlic Jr entre l'arc Namek et l'arc Cyborg et l'arc du tournoi de l'autre monde entre l'arc des Saiyens et l'arc Bou. Dans le même principe, un ou deux épisode étaient créés pour éviter le rattrapage (ex: épisodes 124 et 125 de Dragon Ball Z) ou pour faire une nouvelle fin comme pour la fin de la première série^[7]. Mais le grand filler est la série Dragon Ball GT car le manga s'arrête à la fin de Dragon Ball Z.

Notes

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