- Agroécologie
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Le terme « agroécologie » est utilisé de manière différente dans le monde. L’agroécologie peut être une discipline scientifique, un mouvement ou une pratique[1]. L’histoire de l’agroécologie a commencé en 1928 avec la première publication qui a utilisé le terme. Les racines de l’agroécologie comme science sont basées principalement sur les disciplines de l’agronomie et de l’écologie[2].
En France, les trois types d’agroécologie sont présents.
Sommaire
L'agroécologie comme mouvement
Le "mouvement de l'agroécologie" est intimement lié à la pratique agroécologique puisque c'est par ce mouvement que se justifie le choix de telles pratiques. Néanmoins, la pratique agroécologique est devenue un mode de production agricole qui fait l'objet d'étude et se développe indépendamment de toutes considérations autres qu'agronomiques, à l'image des travaux menés dans ce domaine par le CIRAD.
En France, Pierre Rabhi est un représentant de ce mouvement qui prône le respect des écosystèmes et intègre les dimensions économiques, sociales et politiques de la vie humaine. Il s'agit d'une démarche qui vise à associer le développement agricole à la protection de l’environnement. Ses objectifs principaux sont de faire évoluer l’agriculture à orientation quantitative vers une agriculture qualitative impliquant un renouvellement des buts et des moyens.
Les tenants de ce mouvement se défendent d'une approche purement technique, mais prônent une approche globale basée sur la reconnaissance des savoirs et savoir-faire paysans.
L'agroécologie comme pratique agricole
Les moyens
Les moyens principaux de la pratique de l'agroécologie sont :
- Le travail du sol respecte sa structure, son ordre naturel et ne bouleverse pas le siège des divers micro-organismes dans les strates de la terre.
- La fertilisation se fait au moyen des engrais verts et du compostage. Il s'agit d'une véritable nourriture pour les sols. Ces moyens, peu coûteux, peuvent être utilisés par les paysans les plus pauvres.
- Traitements phytosanitaires naturels, biodégradables et traditionnellement utilisés dans la lutte contre les parasites comme les cendres de bois, les graisses animales.
- Sélection des variétés les plus adaptées aux terres cultivées, espèces locales reproductibles localement qui permettent une véritable autonomie.
- Économie et meilleure utilisation de l'eau et de l'irrigation par une meilleure compréhension de l’équilibre terre/eau.
- Source d'énergie mécanique ou animale pour éviter le gaspillage et les équipements coûteux, sans nier le progrès mais en l'ajustant aux réalités.
- Aménagements pour lutter contre l'érosion des surfaces (diguettes, microbarrages, digues filtrantes) et utiliser les eaux de pluie, recharger les nappes phréatiques.
- Haies vives pour la protection des terres cultivées.
- Reboisement des terrains non utilisés pour produire des sources de combustibles, une pharmacopée naturelle, l’art et l’artisanat, la nourriture humaine et animale, la régénération des sols.
- Réhabilitation des savoir-faire traditionnels et à la gestion écologique économique.
Les applications
- Un outil de développement rural dans les pays pauvres
L'agroécologie représente une vraie alternative aux cultures classiques dans les pays en développement. En effet, en mettant l'accent sur l'équilibre durable du système sol-culture elle permet de diminuer à long terme le volume des intrants (engrais, pesticides,…) et donc le poids des charges et la dépendance des producteurs envers les sociétés d'agrofourniture.
De plus la présence d'une couverture végétale permanente et l´absence de labour permet de maximiser l´utilisation par les plantes et la rétention par sol de l'eau apportée aux cultures et ainsi de réduire considérablement les besoins d'irrigation. Les cultures présentent donc une meilleure capacité de résistance aux conditions difficiles : épisodes de sécheresse, pression des adventices, sols appauvris, conditions fréquentes dans les pays en développement, notamment sur le continent africain[4].
Exemple : Le Programme de Promotion des Revenus Ruraux ou PPRR[5], projet du FIDA à Madagascar, soutient à travers le financement de microprojets les exploitants ayant choisi d'appliquer les principes de l'agroécologie sur leur ferme (voir le témoignage vidéo d'un paysan malgache dans les liens externes).
- Un outil de revitalisation des sols cultivés avec pesticides
Selon un certain nombre de scientifiques, les sols, dans de nombreux pays du monde, seraient morts[6]. La sur-utilisation des pesticides et la culture intensive en sont les causes.
Pour endiguer cette mort des sols, Le compost et le fumier peuvent être répandus sur les sols mais les produits chimiques doivent être interdits. Enfin, les variétés de légumes hybrides sont plus fragiles que les anciennes variétés de nos grands-mères, qui demandent moins d'irrigation. Celles-ci, bien associées avec d'autres plantes ou arbres, légumes, fruits ou condiments, sont parfaitement rentables et leur croissance est même plus forte que les hybrides. Les besoins en pesticides sont alors nuls et en irrigation beaucoup moins importants[7].
L'agroécologie comme discipline scientifique
L’agroécologie est également une discipline scientifique émergente. Elle a pour objet l'étude des agroécosystèmes.
Miguel Altieri de l'université de Berkeley est un pionnier de cette discipline et est régulièrement sollicité par le PNUE.
De plus, des différents types d’enseignement (master, semestre d’approfondissement) ont été mis en place, ou sont en train de se constituer.
Miguel Altieri en propose cette définition (1995) : « L'agroécologie est la science de la gestion des ressources naturelles au bénéfice des plus démunis confrontés à un environnement défavorable. Cette science, de nature biophysique au sens large, porte ainsi sur l'accumulation de connaissances sur les fonctionnements des écosystèmes (cultivés). Elle conduit à la conception, à la création et à l'adaptation sous la forme participative de systèmes de culture complexes productifs et par suite attractifs malgré un milieu défavorable et malgré un recours très faible aux intrants... »
Bibliographie
- Les Cahiers de l'Agroécologie par Robert Morez
Références
- Wezel, A., Bellon, S., Doré, T., Francis, C., Vallod, D., David, C. (2009). Agroecology as a science, a movement or a practice. A review. Agronomy for Sustainable Development (published online)
- Wezel, A., Soldat, V. (2009). A quantitative and qualitative historical analysis of the scientific discipline agroecology. International Journal of Agricultural Sustainability 7 (1): 3-18
- Passerelle Eco n°9, 2005 Magazine
- Site réseau agroécologie du CIRAD
- Les microprojets soutenus par le PPRR
- Solutions locales pour un désordre global] [très bien expliqué dans le documentaire
- Solutions locales pour un désordre global] [Voir le film-documentaire
Voir aussi
Articles connexes
Liens externes
- Le premier colloque international sur l'agroécologie s'est tenu à Albi (Tarn, France) en 2008 à l'initiative de 5 associations et d'une université : Nature et Progrès, La ligne d'Horizon, les Amis de la terre, la Confédération Paysanne, le Réseau EcoBatir et l'université de Cordoue en Espagne. colloque-agroecologie-albi2008.org
- Séminaire scientifique sur l'agroécologie
- Présentation de l'agroécologie sur le site de l'association Terre et humanisme
- Site du CIRAD sur l'agroécologie
- Site internet du projet Agroecology in action de Miguel Altieri
- Master Européen Agroécologie
- Programme de maîtrise en agroécologie - University of Wisconsin-Madison
- Dossier sur l'agroécologie, L'Ecologiste n°14, oct.nov. déc. 2004, p. 21-67. Silvia Pérez-Vitoria et Eduardo Sevilla Guzman
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