- Famille Gradis
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La famille Gradis est une famille juive française, originaire du Portugal, établie à Bordeaux au XVIe siècle.
Elle fonde la Maison Gradis, devenue la Société française pour le commerce avec l'outre-mer (SFCO), par le biais de laquelle elle joue un rôle important dans le commerce avec les possessions françaises d’Amérique au XVIIIe siècle.Sommaire
Diego Gradis
Le fondateur de la famille, Diego Gradis, s'établit à Bordeaux où il fonde la Maison Gradis, une maison de commerce de toile vers 1685, qu'il transmet en 1685 à son troisième fils, David. C'est celui-ci qui rend le nom des Gradis célèbre .
David Gradis
David Gradis (vers 1665-1751) fonde en 1696 une maison de commerce de vins et spiritueux et abandonne en 1711 le commerce de toiles pour s'installer à la Martinique où il fonde à Saint-Pierre, une affaire de commerce avec une succursale à Saint-Domingue. De retour à Bordeaux, il développe, avec son fils Abraham, son activité d'armateur sous le nom de Compagnie David Gradis et fils, nom qu’elle conservera jusqu’au XXe siècle. En 1731, il fut fait bourgeois de Bordeaux.
Abraham Gradis
Le fils de David, Abraham (vers 1699-1780), développa la firme fondée par son père. Elle acquit une importance considérable dans les années 1740, lors de la guerre de Succession d'Autriche, obtenant du surintendant du commerce l'exclusivité du commerce avec le Canada et créant en 1748, la Société du Canada, avec comme associé l'intendant de la Nouvelle-France, François Bigot et le contrôleur officiel Bréard. En 1756, il est chargé d'acheminer dépêches et ordres secrets vers le Canada[1]. En 1763, le ministre de la Marine Choiseul lui confia le commerce des possessions françaises d’Afrique occidentale, où il avait acheté l'île de Gorée, puis de Cayenne et des Antilles. Ils pratiquèrent la traite négrière[2]. David Gradis commerça aussi avec la Hollande et l’Angleterre.
En 1779, Abraham Gradis bénéficia de lettres patentes le naturalisant français et l’autorisant à posséder des terres dans les colonies. Il était syndic de la « nation portugaise » depuis 1738. Il fonda, pour sa communauté, la première caisse mutuelle d'assurance maladie de Bordeaux[3]. A son décès, sa fortune est évaluée à 8 millions de livres.
David II Gradis
Abraham étant mort sans postérité, c’est son neveu David II Gradis (1742-1811) qui lui succéda à la tête de la maison de commerce et d’armement. David II Gradis se livra parallèlement à la réflexion philosophique et politique, publiant des écrits tels que l’Essai de philosophie rationnelle (1811). En 1785, comme il était syndic des Juifs de Bordeaux, Malesherbes le choisit pour présider la commission chargée d’examiner le statut des juifs en France. Membre du conseil général de la commune de Bordeaux, il fut aussi président du consistoire israélite de la ville.
Benjamin II Gradis
À sa mort, son neveu Benjamin III Gradis (1789-1858) prit la direction de la maison de commerce, tout en publiant des ouvrages de philosophie politique et des brochures promouvant la réforme du culte israélite. Il fut vice-président du Comité consistorial de secours et membre du Consistoire de Bordeaux. Il signait et se faisait appeler Benjamin Gradis Jeune pour se distinguer de son cousin Benjamin II Gradis (1782-1843), dit Benjamin aîné, qui fut critique littéraire et romancier.
Esther Gradis (1780-1859)
Mariée à Alexandre Rodrigues-Henriquès (1765-1834), banquier, eut une fille, Léonie Rodrigues-Henriquès (1820-1884) qui épousa le compositeur de musique Fromental Halévy (1799-1862) et fut la mère de Geneviève Halévy.
Articles connexes
Sources et références
- Béatrice Philippe, Être juif dans la société française, éd. Montalba, 1979, p. 87, ISBN2858700175
- « David Gradis et fils arrivent en 7e position des armateurs ayant armé à Bordeaux pour la traite, avec 10 navires négriers de 1730 à 1786 » (selon Éric Saugera, Bordeaux port négrier, 2002, p. 229)
- Présentation du Musée, Musée National de l'Assurance Maladie. Consulté le 13 novembre 2011
Bibliographie
- Archives nationales: Fonds de la Maison Gradis (1551-1980)
- Jean de Maupassant, Un grand armateur de Bordeaux. Abraham Gradis (1699-1780), préface Camille Jullian, éditions Feret et fils, 1931
- Denis Vaugeois, « Les Juifs et la Nouvelle-France», les Éditions Boréal Express, 1968.
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