- Agent Dormant
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Agent dormant
Dans le domaine du renseignement, un agent dormant, dit aussi « en sommeil », est un agent provisoirement et délibérément inactif. Cet état vise généralement à contrer les mesures de détection adverses (contre-espionnage).
L'inactivité s'instaure habituellement par l'arrêt des communications entre l'agent dormant et son organisation, et l'arrêt par l'agent de tout activité illégale ou suspecte.
L'agent dormant pose une difficulté sérieuse pour les services de contre-espionnage, puisqu'il peut difficilement être détecté par la surveillance de ses activités, qui ne le distinguent pas d'un individu ordinaire.
La mise en inactivité est réalisée par exemple :
- afin de renforcer la couverture d'un agent qui procède à une infiltration.
- afin de renforcer la sécurité d'un agent déjà infiltré, suite à l'apparition de risques critiques.
Classiquement, les agents dormants sont recrutés avant leur infiltration. Ils sont laissés en sommeil, durant des mois ou des années, avant d'être « réveillés ». Si l'infiltration a été particulièrement réussie, l'agent est parvenu à des fonctions ou des emplacements particulièrement utiles pour la puissance qui contrôle cet agent. Cette taupe peut être « réveillée » à tout moment, en fonction des besoins stratégiques de cette puissance, généralement uniquement dans des cas où le risque de révéler l'emplacement de l'agent dormant est largement compensé par l'intérêt des informations à en obtenir.
Sommaire
Exemples
Groupe de Cambridge
Pendant la guerre froide, les services secrets de l'URSS ont réussi l'infiltration d'espions dormants qui se sont révélés des taupes particulièrement efficaces, comme les cinq agents de Cambridge (Burgess, Maclean, Philby, Blunt et Cairncross) dont le KGB s'était assuré les services : Maclean entra sur ordre au Foreign Office en 1935, Cairncross en 1937 ; Anthony Blunt fut un proche du roi Georges VI.
Stay-behind
Dans le cadre de la guerre froide, les cellules stay-behind étaient des réseaux clandestins reliés à l'Organisation du Traité de l'Atlantique Nord. Ces réseaux comprenaient de nombreux agents dormants, fidèles à la nation dans laquelle ils résidaient : ces individus n'étaient pas des défecteurs (traître). Ils auraient été réactivés, en cas d'invasion de leur pays par l'URSS. En France par exemple, ces cellules furent composées principalement d'anciens résistants non-communistes.
Terrorisme
Dans la guerre contre le terrorisme, le concept d'agent dormant a été étendu aux individus soupçonnés de préparer des actes de terrorisme. Ces suspects sont traités de manière similaire aux agents étrangers, par les services de contre-espionnage et de sécurité intérieure.
Voir aussi
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Catégorie : Agent (renseignement)
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