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Décalogue
Le Décalogue (en hébreu: עשרת הדיברות) - littéralement les dix paroles ,généralement traduit par les Dix Commandements - sont un ensemble écrit d'instructions morales et religieuses reçues, selon les traditions bibliques, d'origine divine par Moïse au Mont Sinaï. Dans la Torah, Dieu transmet ces instructions morales sous la forme de tables gravées « du doigt de Dieu ». La Bible ne parle pas de « Dix commandements » mais de « Dix paroles » Essré haDevarim (Ex. 34, 28 ; Deut. 4, 13 ; Jé 10, 4) traduit dans la version des Septante, par déka logoï, d'où vient Décalogue.
Dans le judaïsme, l'énoncé du Décalogue correspond à une quinzaine des 613 commandements (mitzvot) prescrits par Moïse.
Sommaire
Récit biblique
Les deux énoncés des Dix Commandements
Ces instructions sont données deux fois dans le Pentateuque, dans le livre de l'Exode (20, 2-17), et dans le Deutéronome (5, 6-21). De petites divergences existent entre ces deux textes.
Le texte de l'Exode 20, 2-17 est le suivant :
20.2 Je suis l'Éternel (YHWH), ton Dieu, qui t'ai fait sortir du pays d'Égypte, de la maison de servitude. 20.3 Tu n'auras pas d'autres dieux devant ma face. 20.4 Tu ne te feras point d'image taillée, ni de représentation quelconque des choses qui sont en haut dans les cieux, qui sont en bas sur la terre, et qui sont dans les eaux plus bas que la terre. 20.5 Tu ne te prosterneras point devant elles, et tu ne les serviras point ; car moi, l'Éternel, ton Dieu, je suis un Dieu jaloux, qui punis l'iniquité des pères sur les enfants jusqu'à la troisième et la quatrième génération de ceux qui me haïssent. 20.6 et qui fais miséricorde jusqu'en mille générations à ceux qui m'aiment et qui gardent mes commandements. 20.7 Tu ne prendras point le nom de l'Éternel, ton Dieu, en vain ; car l'Éternel ne laissera point impuni celui qui prendra son nom en vain. 20.8 Souviens-toi du jour du repos, pour le sanctifier. 20.9 Tu travailleras six jours, et tu feras tout ton ouvrage. 20.10 Mais le septième jour est le jour du repos de l'Éternel, ton Dieu : tu ne feras aucun ouvrage, ni toi, ni ton fils, ni ta fille, ni ton serviteur, ni ta servante, ni ton bétail, ni l'étranger qui est dans tes portes. 20.11 Car en six jours l'Éternel a fait les cieux, la terre et la mer, et tout ce qui y est contenu, et il s'est reposé le septième jour : C'est pourquoi l'Éternel a béni le jour du repos et l'a sanctifié. 20.12 Honore ton père et ta mère, afin que tes jours se prolongent dans le pays que l'Éternel, ton Dieu, te donne. 20.13 Tu ne commettras point d'assassinat. 20.14 Tu ne commettras point d'adultère. 20.15 Tu ne déroberas point. 20.16 Tu ne porteras point de faux témoignage contre ton prochain. 20.17 Tu ne convoiteras point la maison de ton prochain ; tu ne convoiteras point la femme de ton prochain, ni son serviteur, ni sa servante, ni son bœuf, ni son âne, ni aucune chose qui appartienne à ton prochain. Le second énoncé en Deutéronome 5, 6-17, est presque identique. Une différence bien connue concerne le 4e Commandement. Dans l'Exode, il est écrit "souviens-toi (zakhor) du jour du shabbat" et dans le Deutéronome "observe", ou "garde" (chamor) le jour du shabbat". La tradition, rappelée à chaque entrée de shabbat, à l'office du vendredi soir, dans le Lekha Dodi, veut que les deux mots ont été prononcés en même temps.
On remarque que sept commandements sur dix commencent par la négation "Lo", ne pas. Seuls les Premier ( Je suis YHWH), Quatrième (Souviens-toi du Shabbat) et Cinquième (Honore ton père et ta Mère) sont positifs.
La version des Samaritains
Les dix commandements de la Torah samaritaine intègrent en dixième commandement le respect du Mont Garizim comme centre du culte[1].
Les deux versions des dix commandements existants dans le tanakh hébraïque (celle du livre de l'éxode et celle du Deutéronome) ont été également uniformisées[1].
Afin de conserver le nombre des commandements (dix), le 1er commandement juif (« Je suis l'Éternel (YHWH), ton Dieu, qui t'ai fait sortir du pays d'Égypte, de la maison de servitude ») est considéré comme une simple présentation, le premier commandement samaritain étant donc le second commandement juif : « Tu n'auras pas d'autres dieux devant ma face ». Pour les Samaritains, « les sages juifs ont fait de la présentation un commandement pour maintenir le nombre de ceux-ci à dix (le nombre de commandements est mentionné dans l'Exode, 34.28), après qu'ils ont corrigé leur version en en retirant le dixième[2] » relatif au mont Garizim.
Chez Flavius Josèphe
Au 1er siècle, dans les Antiquités judaïques, Flavius Josèphe résume ainsi les Dix Commandements : [3]
Tous entendent une voix venue d'en haut, elle leur parvient à tous, de manière qu'ils ne perdent aucune de ces dix paroles que Moïse a laissées écrites sur les deux tables. Ces paroles, il ne nous est plus permis de les dire explicitement, en toutes lettres, mais nous en indiquerons le sens.
La première parole nous enseigne que Dieu est Un, qu'il ne faut vénérer que lui seul. La deuxième nous commande de ne faire aucune image d'animal pour l'adorer, la troisième de ne pas invoquer Dieu en vain, la quatrième d'observer chaque septième jour en nous abstenant de tout travail, la cinquième d'honorer nos parents, la sixième de nous garder du meurtre, la septième de ne point commettre d'adultère, la huitième de ne point voler, la neuvième de ne pas rendre de faux témoignages, la dixième de ne rien convoiter qui appartienne à autrui.
La formule "il ne nous est plus permis de les dire explicitement" semble faire référence à la suppression du Décalogue dans la composition du Chema Israël, suppression qui semble avoir été décidée pour lutter contre l'attitude des païens, des Juifs assimilés et des premiers Chrétiens qui consiste à limiter la loi de Moïse aux Dix Commandements [4].
Les différentes numérotations
Le catéchisme de l'Eglise catholique reprend la version issue de la tradition juive en enseignant tout aussi bien la version de Exode 20 2-17 commune aux juifs et aux catholiques que celle issue de Deutéronome 5, 6-21. Elle offre par ailleurs aussi une formule catéchistique abrégée tirée du Catechismus Catholicus de P. Card. Gasparri, (Vatican 1933 p. 23) à l'attention des catéchumènes laissant libre le croyant d'adopter celle correspondant à sa sensibilité.
Ainsi la version catéchistique adressée aux catéchumènes actuellement recommandée par le site du Vatican est la suivante :
- Premier commandement: Un seul Dieu tu aimeras et adoreras parfaitement.
- Deuxième commandement : Son saint nom tu respecteras, fuyant blasphème et faux serment.
- Troisième commandement : Le jour du Seigneur garderas, en servant Dieu dévotement.
- Quatrième commandement : Tes père et mère honoreras, tes supérieurs pareillement.
- Cinquième commandement : Meurtre et scandale éviteras, haine et colère également.
- Sixième commandement : La pureté observeras, en tes actes soigneusement.
- Septième commandement : Le bien d'autrui tu ne prendras, ni retiendras injustement.
- Huitième commandement : La médisance banniras et le mensonge également.
- Neuvième commandement : En pensées, désirs veilleras à rester pur entièrement.
- Dixième commandement : Bien d'autrui ne convoiteras pour l'avoir malhonnêtement.
La version de la tradition juive aussi enseignée sur le site officiel du Vatican est :
- Premier commandement: Je suis le Seigneur ton Dieu Qui t'a fait sortir du pays d'Égypte.
- Deuxième commandement : Tu n'auras pas d'autre Dieu que moi.
- Troisième commandement : Tu ne prononceras pas le nom de Dieu en vain.
- Quatrième commandement : Souviens-toi du jour du sabbat.
- Cinquième commandement : Honore ton père et ta mère.
- Sixième commandement : Tu ne tueras point.
- Septième commandement : Tu ne commettras pas d’adultère.
- Huitième commandement : Tu ne voleras pas.
- Neuvième commandement : Tu ne feras pas de faux témoignage.
- Dixième commandement : Tu ne convoiteras ni la femme, ni la maison, ni rien de ce qui appartient à ton prochain.
Dans la représentation habituelle des Tables de la Loi des synagogues, les 5 premiers commandements sont en général présentés de haut en bas sur la table de droite, les commandements 6 à 10 sur celle de gauche. On les symbolise souvent par leurs deux premiers mots hébreux, en observant que les commandements 6, 7 et 8 n'ont que deux mots.
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Le sabbat
Le jour du repos va pour les Juifs du coucher de soleil du vendredi au coucher du soleil de samedi. Le sabbat (cessation de travail) peut concerner toute fête et pas seulement le 7e jour de la semaine.
L'évangile de Jean (19, 31) affirme que les Juifs ne voulant pas transgresser l'interdit particulièrement important du sabbat de la fête de la Pâque demandèrent à Pilate que soient brisées les jambes des crucifiés (pour qu'ils meurent plus vite) et que les corps soient enlevés et placés dans un tombeau le vendredi avant la tombée du jour.
Les chrétiens croient que Jésus est ressuscité le troisième jour, au matin de Pâques. Pour eux, le jour de repos est devenu le dimanche, le premier jour de la semaine, le Jour du Seigneur (Dominicus).
Pour les musulmans, le jour saint est le vendredi, qui pour les juifs est le jour de préparation pour le sabbat.
Tu n'assassineras point
La traduction classique est "tu ne tueras point", mais la traduction d'André Chouraqui : "tu n'assassineras pas" est plus satisfaisante. Il n'est pas écrit lo taharog, verbe utilisé en particulier quand Caïn tue Abel, en Ge. 4,8 mais lo tirtza'h. C'est une notion juridique plus complexe, qui ne couvre pas l'homicide en cas de guerre, de légitime défense, ou prononcé par un tribunal régulier (peine de mort).
L'adultère
L'interdiction de l'adultère est interprétée comme interdiction de relations sexuelles avec une personne deja mariée et parfois comme interdiction de relations sexuelles hors du cadre du mariage.
Notes et références
- ↑ a et b « THE SAMARITAN TENTH COMMANDMENT », The Samaritans, Their History, Doctrines and Literature, par Moses Gaster, The Schweich Lectures, 1923.
- ↑ The Tenth Commandment in the Pentateuch in the hands of the Israelite Samaritans (page consultée le 29 décembre 2006).
- ↑ Antiquités judaïques, livre 3, chapitre 5
- ↑ Simon Claude Mimouni "Les Chrétiens d'origine juive dans l'Antiquité", Albin Michel, 2004, p. 92-97
Voir aussi
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