- Empire colonial français pendant la Seconde Guerre mondiale
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Empire colonial français pendant la Seconde Guerre mondiale
Le Second espace colonial français a connu pendant la période 1940-1945 une situation évolutive et contrastée.
Sommaire
Prologue: L'Empire Français en juin 1940
Le 29 mai 1940, le président du conseil Paul Reynaud écrivait au général en chef Maxime Weygand :
« Je vous demande de bien vouloir étudier la mise en état de défense d'un réduit national autour d'un port de guerre nous permettant d'utiliser la liberté des mers et notamment de communiquer avec nos Alliés. Ce réduit national devra être aménagé et approvisionné notamment en explosifs comme une véritable forteresse. Ainsi le gouvernement resterait fixé dans la métropole et continuerait la guerre en utilisant nos forces navales et notre aviation qui seraient envoyées en Afrique du Nord. J'ajoute que mon intention est de lever deux classes et de les envoyer en Afrique du Nord pour les faire contribuer à sa défense avec ds armes achetées à l'étranger[1] »En fait, Paul Reynaud ne donne pas suite à son intention et il présente sa démission le 16 juin 1940. Son successeur Philippe Pétain, suivant les conseils de Weygand, demande un armistice le lendemain de sa nomination. l'Armistice du 22 juin 1940 prévoit qu'une zone au sud de la France n'est pas occupée par l'armée allemande et que l'Empire colonial français qui reste sous l'autorité du gouvernement français n'est pas occupé non plus par le Allemands.
Le choix d'Hitler de laisser à la France vaincue son empire peut paraître aujourd'hui tout à fait surprenant. À l'époque, dans une lettre au Duce, Hitler a justifié ce choix (ainsi que celui de maintenir une zone non occupée), par le souci de ne pas pousser la France et sa puissante flotte à continuer la guerre à partir de ses colonies.
Dans son appel du 18 Juin, Charles de Gaulle renouvelle le souhait de Paul Reynaud de continuer la guerre à partir de l'empire: « [...] La France n'est pas seule [...] Elle a un vaste empire. Elle peut continuer à faire bloc avec l'Empire britannique qui tient la mer et continue la lutte [...] »
Dés lors, l'empire français sera le principal terrain d'affrontement entre le gouvernement de Vichy et la France libre de De Gaulle, mais certaines colonies, très éloignées de la métropole vivront une tranche d'histoire à un autre rythme que la France de Vichy. Ainsi l'Indochine française sera directement confrontée au Japon.
Les affrontement entre Vichy et la France libre
Entre 1940 et 1944, le gouvernement de Vichy et l'autorité de Londres sont amenés à des confrontations directes pour se disputer les morceaux de l'Empire français.
Dakar, septembre 1940
À Dakar, en septembre 1940, les forces fidèles à Pétain repoussent l'intervention franco libre-britannique, et en Syrie, les troupes de la France libre affrontent aux côtés des Britanniques les troupes fidèles à Vichy dans des combats meurtriers.
L'affaire Syrie-Liban (juin-juillet 1941)
La Syrie et le Liban étaient des territoires placés sous tutelle française par un mandat de la SDN, que les Français considéraient donc comme faisant partie de leur empire. Début 1941, le général Dentz y commandait une armée de 40 000 hommes. En s'en échappant quelques mois avant pour rejoindre les Forces françaises libres en Palestine, le général de Larminat n'avait réussi à entrainer que 300 hommes.
Le 1er avril 1941, il se produisit en Irak (pays sous influence britannique) un coup d'État anti-britannique soutenu par les services allemands. L'enjeu pétrolier est évidemment de première importance. Tout en négociant les protocoles de Paris dont l'un est relatif au Levant (nom alors donné au Moyen-Orient), Darlan, avec l'accord personnel du maréchal Pétain, approfondit la collaboration avec l'ennemi en lui accordant en Syrie un soutien technique, ainsi que, aux avions de la Luftwaffe, la base d'Alep d'où ils sont autorisés à utiliser les aérodromes de la Syrie pour aller bombarder les Britanniques durant la guerre anglo-irakienne. Darlan rencontre Hitler le 14 mai 1941, puis Abetz avec lequel il signe les accords de Paris qui prévoient, entre autres, de façon explicite, l'utilisation des bases françaises en Syrie.
Cette situation nouvelle ne fait qu’aggraver l’inquiétude des Britanniques et des Américains. Lorsque les Britanniques en ont fini avec la rébellion de Rachid Ali, ils attaquent les forces françaises de la Syrie et du Liban le 8 juin 1941. 30 000 soldats britanniques épaulés par une division de Français libres affrontent les 40 000 hommes du général Dentz. Loin de se limiter à un « baroud d'honneur », les Français du général Dentz résistent. Les combats durent jusqu'au 14 juillet et se soldent par 1 066 tués et 5 400 blessés pour les Français du général Dentz, 650 tués et blessés pour les Français libres et 4 060 tués et blessés pour les Britanniques. Le gros des troupes regagnent la France, mais, malgré la dureté des combats qui viennent de les opposer, 5 500 hommes se rallient à la France libre. Pourtant les Britanniques qui ne souhaitaient peut-être pas le maintien d'une force française importante au Moyen-Orient, avaient rendu difficile le contact entre officiers français libres et les prisonniers vichystes.L'indochine Française
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Liens médias
- Guerre d'Indochine 1941-1943: L'Indochine de Pétain (vidéo de l'INA)
- Guerre d'Indochine 1945: La lutte anti-Japonaise (vidéo de l'INA)
- Rétrospective de la guerre d'INDOCHINE 1/2 (vidéo de l'INA)
Notes et références
- ↑ André Kaspi, Musulmans et Pieds-Noirs sous les drapeaux, l'Histoire n° 140, janvier 1991
Catégories : Régime de Vichy | Seconde Guerre mondiale
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