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Émile Coué
Émile Coué Émile CouéNaissance 1857
TroyesDécès 1926 (à 69 ans)
NancyNationalité France Profession(s) Psychologue, pharmacien Famille Lucie Lemoine (1858-1954) Émile Coué de la Châtaigneraie, né le 26 février 1857 à Troyes, France, et mort le 2 juillet 1926 à Nancy, France, est un psychologue et pharmacien français, auteur d’une méthode de guérison et de développement personnel fondée sur l’autosuggestion. À la fois génial et simple, il explora au sein de la psychologie moderne des voies originales et nouvelles et fut le précurseur de la psychologie comportementale et de la pensée positive.
Sommaire
Biographie
Émile Coué de la Châtaigneraie dont le père, Exupère Coué de La Châtaigneraie, était originaire de Molac dans le Morbihan, et épousa en 1856 Catherine Élisa Prévost à Troyes, est issu d'une famille d'ascendance noble bretonne mais de condition modeste. Après une scolarité brillante, il souhaite embrasser la profession de chimiste. Les études sont toutefois trop onéreuses, il doit y renoncer en raison de la situation financière précaire de son père, qui est employé des chemins de fer. Il se destine alors à un autre métier, celui de pharmacien. Après un stage de trois ans en officine dans sa ville natale, il achève à Paris sa formation au collège Sainte-Barbe puis à l’École de Pharmacie.
À l’âge de 26 ans, il ouvre sa propre officine à Troyes où il gagne très vite l'estime de sa clientèle.
Doué d’un sens remarquable du contact, le jeune apothicaire sait rassurer ses clients en joignant aux remèdes qu’il leur vend des paroles encourageantes. Et les malades qu’il persuade aisément, en sachant trouver les mots justes, de l’efficacité des traitements, s’en trouvent mieux. Progressivement il découvre ce que l’on nommera l’effet placebo. « Vous allez voir, ceci vous fera beaucoup de bien… Et ce n’est qu’un début ! » a-t-il coutume de dire. Les témoignages de reconnaissance affluent bientôt. Son optimisme et son enthousiasme communicatif font merveille et une clientèle de plus en plus nombreuse se presse à son officine.
Observation
Ses premières années d’expérience lui font prendre conscience de l’efficacité de la suggestion et de l’action déterminante de l’imagination dans le processus de guérison. Coué croit à l’action des médicaments. Mais il pressent aussi que notre esprit est capable de prolonger et d'amplifier cette action. Ayant longuement mûri cette intuition et guidé par un sens très sûr de l’observation, il commence à développer les premiers principes sur lesquels il bâtira plus tard sa méthode :
Toute maladie est double, produisant ses effets sur la condition physique du patient, mais aussi sur son moral. En guidant l’imagination de manière positive, il est possible de faire pencher la balance du bon côté et par là même de déterminer la guérison. Ainsi lorsqu’un malade se persuade que la guérison va se produire, celle-ci se produira si elle est possible. Si elle ne l’est pas, il pourra néanmoins obtenir par la suggestion une amélioration optimale de son état.
Parallèlement Coué apprend l'existence d'un médecin original, le docteur Ambroise-Auguste Liébeault qui exerce à Nancy et obtient des résultats étonnants par la pratique de l'hypnose. Il lui rend en 1886 une première visite, et se passionne dès lors pour cette discipline relativement nouvelle fondée sur l'efficacité de la suggestion verbale. Il prend également connaissance des travaux du professeur Hippolyte Bernheim, dans lesquels il trouve la confirmation des principes qu’il pressent et expérimente. Ces deux personnalités représentent l’École de Nancy, courant qui se distingue à l’époque, dans ses conceptions relatives à l’hypnose, de l’École de la Salpêtrière du docteur Charcot.
En 1901, il se rend à Nancy pour approfondir ses connaissances et suit pendant un temps des conférences à la faculté de médecine.
Sa méthode se précise. Elle se fonde sur des principes simples tirés de ses observations :
- Toute idée que nous avons dans l’esprit tend à devenir une réalité dans l’ordre du possible. Ainsi l’idée de guérison peut produire la guérison. Ou bien encore, sur le plan psychologique, considérer comme facile une chose à réaliser en facilite effectivement la réalisation.
- Notre être inconscient ou imaginatif, qui constitue la partie cachée de notre moi, détermine nos états physiques et mentaux. Il est en réalité plus puissant que notre être conscient et volontaire, qu’il englobe entièrement, et c’est lui qui préside à toutes les fonctions de notre organisme et de notre être moral. Donc chaque fois qu’il y a conflit entre l’imagination et la volonté, c’est toujours l’imagination qui l’emporte.
- Imagination et volonté doivent par conséquent travailler en synergie : lorsque la volonté et l’imagination sont en accord, elles ne s’additionnent pas l’une à l’autre, mais leurs forces se multiplient l’une par l’autre.
- L’imagination peut être conduite par le moyen d'une autosuggestion méthodique.
« Méthode Coué »
Article détaillé : Méthode Coué.Renonçant finalement à l'usage de l'hypnose, Coué élabore une méthode qui fait appel à la suggestion lucide et méthodiquement conduite d'idées positives. Cette méthode agit aussi bien sur le plan physique que sur le plan moral. Coué condense sa méthode en une phrase-clef : « Tous les jours, à tous points de vue, je vais de mieux en mieux. », à répéter 20 fois le matin et 20 fois le soir, en vue de conditionner l’imagination de manière favorable. En répétant cette formule de manière machinale, sans intervention de la volonté, il est ainsi possible de faire pénétrer mécaniquement dans l’inconscient l’idée d’amélioration, de progrès. Et lorsque cette idée a fait son chemin dans les profondeurs de l’inconscient, elle devient agissante.
En 1910, il quitte son officine de Troyes pour s’établir à Nancy, où il fonde une « clinique libre » dans sa résidence de la rue Jeanne d’Arc. Là il reçoit gracieusement, dans un désintéressement absolu, les malades qui viennent le consulter, lors de séances individuelles ou collectives qui ont lieu dans son bureau, ou à la belle saison dans son jardin, et des guérisons souvent spectaculaires se produisent en grand nombre. Dès lors, il s'impose comme un psychologue et un thérapeute d'exception. On vient bientôt à lui de tous les rangs de la société et il reçoit chacun avec la même bienveillance. Et à chacun il enseigne l’art de bien employer cet instrument extrêmement efficace qu’est l’autosuggestion lorsqu’elle est bien menée.
En 1913, Charles Baudouin, alors jeune licencié en philosophie, s’intéresse à ses travaux et contribue à le rendre célèbre.
Associé à Baudouin, son premier disciple, Coué fonde l’École lorraine de psychologie appliquée. Il publie un ouvrage, La Maîtrise de soi par l’autosuggestion, qui connaît un succès retentissant et est traduit en plusieurs langues.
Succès
Sa renommée dépasse bientôt les frontières. Il se rend fréquemment en Grande-Bretagne, en Suisse et en Belgique pour y donner des conférences devant des publics conquis. Un voyage aux États-Unis a lieu en 1923. Il y est accueilli par le président Calvin Coolidge. Coué donne une conférence à New York, puis dans d’autres villes, devant des foules enthousiastes et reçoit un accueil triomphal. Un film est réalisé, un disque enregistré. Il effectue un second périple outre-Atlantique l’année suivante. De retour, malgré l’extrême fatigue due à son activité considérable, il enchaîne en France et à travers l'Europe conférences et séances face à un public toujours plus nombreux et reçoit sans relâche à son domicile des patients accourus désormais du monde entier.
Épuisé, Émile Coué s'éteint le 2 juillet 1926, des suites d’une pneumonie.
Il fut avec d’autres personnalités de premier rang, l’un des pionniers de la psychologie des profondeurs.
De son vivant il connut une notoriété internationale mais son œuvre et ses recherches tombèrent presque dans l'oubli quelques années après sa mort. On lui a surtout reproché l'aspect sommaire de sa théorie, qui se fonde sur une idée toute simple : notre inconscient détermine notre état physique et mental, et nous pouvons agir sur lui par le biais de l'imagination.
Son génie réside cependant dans la manière exemplaire avec laquelle il a démontré cette idée. Les faits sont innombrables, corroborés par des centaines témoignages qui ont été consignés par écrit et publiés. Coué détenait certes un charisme et une force de persuasion hors du commun et il fut davantage un pédagogue qu'un théoricien. Mais sa méthode, dont il a su prouver qu'on peut en attendre les meilleurs résultats, demeure une approche efficace, à la portée de tous, pour renforcer la confiance en soi et améliorer son état tant physique que moral.
Iconographie
Un monument orné d'un buste le représentant fut inauguré en 1936 à Nancy, parc Sainte-Marie. Le buste, comme d'autres statues en bronze de la ville, fut emporté durant la guerre. Il fut remplacé en 1947. Source : Centassi & Grellet p. 112-113.
Publication
En 1922, il publie La Maîtrise de soi-même par l'autosuggestion consciente qui fit sensation surtout en Angleterre et aux États-Unis, où il reçut un accueil public triomphal.
- Émile Coué, Œuvres complètes, Éd. Astra
- La méthode Coué, Éd. Marabout
- André Cuvelier, Hypnose et suggestion, de Liébault à Coué, Presses universitaires de Nancy
- René Centassi, Gilbert Grellet, Tous les jours, de mieux en mieux, Émile Coué et sa méthode réhabilités, Robert Laffont, 1990.
Liens externes
- La Maîtrise de soi-même par l'autosuggestion consciente Texte intégral sur Wikisource
- La méthode Coué Texte et enregistrement audio d'Émile Coué
- Sur la pratique de l'autosuggestion par le Cercle Coué de Brest
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