Affaire Coffin

Affaire Coffin

L'affaire Coffin qui s'est déroulée au Québec dans les années 1950 est l'une des affaires judiciaires les plus célèbres au Canada. Par ses répercussions dans les médias, son impact politique et ses conséquences sur le système de justice, notamment sa contribution essentielle dans l'abolition de la peine de mort au Canada, elle reste une leçon vivante[évasif] sur les abus de pouvoir et la fragilité des systèmes judiciaires.

Encore aujourd'hui, l'opinion publique est très divisée sur la culpabilité de l'accusé, le prospecteur gaspésien Wilbert Coffin qui a été pendu le 10 février 1956 pour le meurtre de trois chasseurs américains.

Chronologie des faits vécus de 1953 à 2007

  • 5 juin 1953 : trois chasseurs américains, Eugene Lindsey (un petit usurier de 45 ans), son fils Richard (17 ans) et lami de celui-ci, Frederick Claar (19 ans), partent de Hollidaysburg, en Pennsylvanie, pour chasser lours en Gaspésie, à bord dune camionnette Ford 1947. Lindsey serait parti avec 650 $ en poche (selon son épouse), même sil a lhabitude de porter sur lui des milliers de dollars en billets .
  • 8 juin 1953 : les trois arrivent à Gaspé, obtiennent leurs permis de chasse, achètent des provisions et partent pour la forêt.
  • 10 juin 1953 : les trois sont vus pour la dernière fois dans les bois, à 100 km de Gaspé, par Wilbert (Bill) Coffin, un prospecteur de York-Centre qui détient des claims (concessions minières) dans le secteur. Les deux jours précédents, il avait prospecté avec Angus McDonald, mais ce jour-, il est parti seul ; il conduit une camionnette empruntée de son ami Bill Baker, un hôtelier qui a misé sur les concessions de Coffin.

Accompagné du jeune Lindsey, Coffin se rend chez Napoléon Gérard, garagiste de Gaspé, et achète une pompe à essence pour dépanner les trois chasseurs. Les deux reviennent en forêt en fin daprès-midi. Coffin prétendra y avoir rencontré deux autres chasseurs américains denviron 30 ans dans une jeep à boîte artisanale jaune non immatriculée au Québec, avoir soupé avec les cinq, puis être parti vers le camp 21. Il leur aurait promis de vérifier à son retour dans deux jours sils étaient encore en panne et de les aider. Les Américains lauraient payé 40 $ pour le dépannage.

  • 10 au 17 juin 1953 : Meurtre de trois chasseurs américains.
  • 12 juin 1953 : Coffin revient à Gaspé ; un témoin au procès, Wilson MacGregor, affirmera avoir vu dépasser le canon dune carabine de larrière de la camionnette, mais il se rétractera par la suite.

Coffin prétendra avoir vu la camionnette abandonnée et attendu les trois chasseurs pendant cinq heures avant de conclure quils étaient partis avec les deux autres. Il admet que sous leffet de lalcool, il a pris dans larrière de la camionnette la pompe à essence et une valise contenant des jumelles et dautres menus articles. Il laisse cependant une carabine qui a beaucoup plus de valeur. À Gaspé, Coffin exhibe aussi un canif quil dit être un cadeau du jeune Lindsey. Durant la nuit, Bill Coffin part voir sa compagne Marion Petrie à Montréal avec la camionnette de Bill Baker, son portefeuille bien garni. En chemin, il boit, visite le fossé plus de trois fois, dépense et paie de très généreux pourboires. À Montréal, il a un accident et abîme la camionnette de son ami.

  • 5 juillet 1953 : Le sergent Henri Doyon de la Police provinciale à Gaspé reçoit un appel de la famille des chasseurs en Pennsylvanie. Il reçoit bientôt une demande de la police de cet État et commence les recherches.
  • 10 juillet 1953 : Découverte de la camionnette des chasseurs. La nouvelle se répand comme une traînée de poudre dans toute lAmérique.

Bill Coffin, certain davoir « frappé le gros lot » dans ses prospections, part pour Val-d'Or, rencontrer un nommé Hastie, courtier en valeurs minières. Celui-ci et un nommé Kyle acceptent de venir à Gaspé avec Coffin pour inspecter ses claims.

  • 11 juillet 1953 (environ: découverte près de la camionnette des chasseurs dune note datée du 13 juin et laissée par lun deux, ce qui indique quau moins un des trois était encore vivant à cette date, alors que Coffin était parti pour Montréal. La note est disparue par la suite et la police nia quelle ait jamais existé. Références manquantes
  • 15 juillet 1953 : découverte du corps de Lindsey, père, avec son portefeuille vide. Le corps en décomposition na plus de tête.

On trouve près de lui deux bouteilles vides de whisky américain alors que Lindsey ne buvait que du whisky canadien et que le whisky américain nétait pas vendu au Québec. Le premier ministre Maurice Duplessis, son solliciteur général Antoine Rivard et son adjoint Charles-Édouard Cantin soccupent personnellement de laffaire qui risque davoir un impact négatif sur le tourisme.

  • juillet 1953 : découverte de plusieurs pièces de léquipement des chasseurs sur les buissons le long de la route forestière, sur une distance de 50 mètres, ce qui laisse penser quils ont été jetés dun véhicule en marche et présuppose un complice.
  • 21 juillet 1953 : Coffin, de retour la veille, aide aux recherches après avoir informé Hastie et Kyle quil lui est impossible de les accompagner. Certains trouvent quil ne met pas grand conviction dans ses recherches.
  • 23 juillet 1953 : découverte des corps des deux autres victimes, à 4 km de la première. Le jeune Lindsey est coupé en trois et Claar est partiellement dévoré par les ours. Les vêtements montrent des traces de balles.

Arrivée à Gaspé des capitaines Alphonse Matte et Raoul Sirois du poste de Québec de la Police provinciale pour prendre charge de lenquête.

  • juillet 1953 : Dimportantes associations pennsylvaniennes dont La Pennsylvania Federation of Sportsmens Clubs (200 000 membres), réclament que la Gendarmerie royale du Canada soccupe du cas. Le représentant de la Pennsylvanie au Congrès, JEVan Zandt, réussit à enrôler le State Department pour harceler le gouvernement Duplessis. Le solliciteur général Antoine Rivard talonne de son côté la police pour avoir des résultats rapides.
  • 1er août 1953 : le consul américain envoie une lettre au State Department disant que lenquête est en bonne voie.
  • 10 août 1953 : le capitaine Matte arrête Coffin et le fait enfermer dans la cave du poste des pompiers, sans possibilité de voir un avocat, et il linterroge presque sans arrêt, mais sans linculper formellement. Il lenvoie par avion à la prison de Québec pour linterroger plus professionnellement, avec une ampoule de 500 watts et une bonne dose de brutalité. La famille hypothèque la maison familiale et engage un avocat local, Me Garneau. Lavocat Raymond Maher de Québec envoie un émissaire pour soudoyer le sergent Doyon afin de se faire engager ; devant le refus de celui-ci, il sadresse directement à la famille, vante ses capacités et obtient de représenter Coffin. Il se fait cependant assister dun collègue, Me François Gravel. Tous deux nont que cinq ans dexpérience.
  • août 1953 : Le solliciteur général nomme les deux procureurs de la Couronne : Me Noël Dorion et Paul Miquelon. Ils seront assistés de Me Georges-Étienne Blanchard, procureur de la Couronne de Chandler. Selon le journaliste Jacques Hébert, tous seront complices des policiers dans le camouflage des preuves.
  • août 1953 : Les capitaines Matte et Sirois trouvent chez la compagne de Coffin des articles incriminants et se rendent en Pennsylvanie pour les faire reconnaître par les parents des victimes. Ils enquêtent sur les deux Américains en jeep que Coffin jure avoir rencontrés. Ils trouvent effectivement deux chasseurs qui ont été en Gaspésie en jeep mais qui sont repartis le 5 juin. Matte les fera témoigner pour faire croire au jury que cest bien la jeep que Coffin prétend avoir vue, même si leur jeep avait une cabine en toile.
  • 27 août 1953 : Coffin révèle au sergent Doyon que la carabine empruntée de Jack Eagle début juin est à son camp, à 100 km du lieu des meurtres, mais Matte refuse de lenvoyer chercher avant le lendemain. Sachant quelle ne peut être larme du crime, il préfère la voir disparaître (selon Jacques Hébert).

Coffin peut enfin rencontrer lavocat Maher. Dans un entretien avec son père, Coffin dit que les policiers ne sont pas assez hommes pour le casser, ce qui sera interprété comme un aveu de culpabilité par la police. Il lui demande aussi de « protéger la montagne avec sa vie » car elle est riche en minerai. Enquête publique du coroner dans la salle paroissiale à Gaspé, présidée par le Dr Lionel Rioux, coroner. Les six jurés rendent un verdict de non culpabilité mais Me Dorion le refuse et les force à le changer. Le coroner aurait pu sopposer et rejeter laccusation.

  • 28 août 1953 : Enquête préliminaire à Percé présidée par le juge Joseph Duguay : Coffin est tenu criminellement responsable des meurtres.

Durant la nuit, Me Maher se fait conduire par Donald Coffin au camp de son frère, récupère la carabine de Jack Eagle et, de retour à Québec, la jette den haut du pont, croyant faire disparaître larme du crime. Matte aura ensuite beau jeu de faire croire que Coffin la cachée pour masquer sa culpabilité. Des années après, une pièce de la carabine a été retrouvée près dun pilier du pont et dûment authentifiée.

  • juin 1954 : Matte fait avouer à J-G Hamel, le secrétaire de Me Maher, laffaire de la carabine à laquelle il a participé. Il compte sen servir au procès, mais Hamel niera tout devant le juge.
  • 12 juillet 1954 : Début du procès de Coffin devant le juge Gérard Lacroix de la Cour du Banc de la Reine (juridiction criminelle) à Percé.

Plusieurs irrégularités y sont commises et la défense aurait pu faire annuler le procès pour une seule des raisons suivantes :

  1. Il y a six jurés anglophones et six francophones. Le procès étant en anglais, ces derniers suivent le procès par un système de traduction.
  2. Au Palais de justice, la chambre du jury, celui-ci doit se retirer au besoin, est dans une pièce attenante d lon peut tout entendre de ce qui se dit dans la salle daudience, ce qui fausse le procès et aurait justifier une annulation du procès.
  3. La preuve concernant la carabine de Jack Eagle a été admise par ouï-dire.
  4. La poursuite a contre-interrogé son propre témoin dans le cas de Marion Petrie.
  5. Durant le procès, les jurés ont assisté à un film accompagnés de deux policiers qui ont plus tard témoigné pour laccusation.
  6. De multiples erreurs de faits ont été reprises dans les plaidoyers des avocats et dans ladresse du juge au jury.
  7. Un nommé Vincent Patterson, de Toronto, a payé à boire aux témoins, les a soudoyés et tenté dinfluencer leur témoignage. Il devait témoigner car il était au camp de Bill Coffin lorsque son frère Donald aurait dit : « Si des Américains viennent sur nos claims, je vais les passer au fusil ! » Il ne témoignera pas car la poursuite ne sest intéressée quaux pistes qui incriminaient Bill Coffin. Le seul témoin à se plaindre en cour des tentatives dintimidation est William Baker qui lui a donné un coup de poing lorsquil sest présenté à son bar, le Ash Inn.
  8. La police a promis des réductions de peine à deux co-détenus de Coffin à la prison de Québec, Réal Marleau et Gaston Morin, pour quils affirment quil leur a fait des aveux. Morin a même été emmené à Percé mais refusa de témoigner.

Dautre part, durant tout le procès, les témoins sont strictement contrôlés sur ce quils peuvent dire ou non, ce qui fausse les faits. Les témoignages de personnes ayant vu la jeep à boîte jaune et ses occupants sont cachés par la police et par les procureurs. Les policiers Matte et Sirois invitent les avocats à leurs beuveries dans leur cabine de lhôtel Bleu Blanc Rouge. La Couronne présente sa preuve pendant 15 journées complètes avec 88 témoins en tout. À un certain point, l'avocat Raymond Maher, qui revient en Cour après deux jours dabsence, déclare au juge pour sexcuser, quil a fait 2 500 km pour interroger plein de gens et avise la Cour quil aura une centaine de témoins à faire entendre. Quand vint le temps de présenter sa contre-preuve, lavocat déclare quil nen présentera aucune. Il ne permet même pas à Coffin de témoigner.

  • 2 août 1954 : verdict de culpabilité après une demi-heure de délibérations. Parce que Coffin refusait de sexpliquer, les jurés ont conclu quil était coupable. Il est condamné à être pendu le 26 novembre ; il y aura sept sursis.
  • 24 septembre 1954 : début du procès de J-G Hamel, le secrétaire de Me Maher, suite à son mensonge au procès au sujet de la carabine de Jack Eagle, au Palais de justice de Percé.
  • 21 octobre 1954 : J-G Hamel, est condamné pour parjure à cinq ans de pénitencier quil purgera de 1956 à 1961 après le refus de la Cour dappel et de la Cour suprême des requêtes en appel.
  • 1954 : peu après le procès, Me Maher est nommé conseiller juridique à la Régie des loyers par Duplessis, sans doute par suite dune radiation du Barreau.
  • 1955 : le sergent Henri Doyon est rétrogradé et transféré à Québec. Il est remplacé par le sergent Jean-Charles VanHoutte. Ce fait a sans doute empêché des témoins potentiels de se manifester, car Doyon était apprécié des Gaspésiens.
  • 19 juillet 1955 : rejet à lunanimité de lappel de Coffin à la Cour du Banc de la Reine (juridiction dappel).
  • 23 août 1955 : demande de permission den appeler du jugement à la Cour suprême par Me François Gravel et Me Arthur Maloney de Toronto.
  • 1955 : Le juge Douglas Abbott, qui sest récemment reconnu incompétent en matière criminelle dans une entrevue, refuse à Coffin den appeler à la Cour suprême.
  • 6 septembre 1955 : Coffin (qui devait être pendu le 23 courant) sévade de la prison de Québec avec un révolver sculpté dans un pain de savon. Me Gravel étant en dehors de la ville, il se fait conduire chez son ancien avocat Maher qui le convainc de retourner en prison.
  • 20 septembre 1955 : le témoin Wilson MacGregor, qui avait affirmé avoir vu dépasser le canon dune carabine de larrière de la camionnette de Coffin, signe une rétractation assermentée de son témoignage.
  • 9 octobre 1955 : maintenant détenu à la prison de Bordeaux (Montréal), Coffin raconte sa version des faits dans une déclaration assermentée.
  • octobre 1955 : Me Maloney demande à la Cour suprême de renverser la décision du juge Abbott. Siégeant au complet sans ce dernier juge, elle déclare quelle na pas juridiction pour le faire.
  • 14 octobre 1955 : le cabinet fédéral refuse dordonner un nouveau procès, mais demande un avis à la Cour suprême.
  • 21 octobre 1955 : Duplessis proteste que laffaire est du domaine provincial et que la décision du cabinet fédéral est une « usurpation de pouvoir ».
  • 5 décembre 1955 : les avocats de Coffin plaident devant la Cour suprême, mais nont pas le droit de présenter de preuves nouvelles.
  • 10 décembre 1955 : la Cour suprême rejette à cinq contre deux lopposition de Duplessis.
  • janvier 1956 : la Cour suprême refuse à Coffin un nouveau procès. Les avocats de Coffin font une autre demande au ministre de la Justice du Canada pour un autre procès. Une demande accessoire en cas de refus requiert la commutation de la peine en emprisonnement à vie.
  • 1956 ?? : on retire de la rivière Juniper, près de Bathurst (N-B), une jeep avec des plaques de la Pennsylvanie correspondant à la description de Coffin.
  • 9 février 1956 : Le ministre de la Justice du Canada, Stuart Garson, refuse à Coffin un nouveau procès et une commutation de sentence.

Duplessis refuse dautoriser Coffin à épouser sa compagne Marion Petrie pour régulariser sa situation avant de mourir.

  • 10 février 1956 : Pendaison de Coffin, 40 ans, à 00 h 01, à la prison de Bordeaux (Montréal). La veille, il avait laissé à laumônier un message pour le capitaine Matte : « Dîtes-lui quil na jamais réussi à effacer le sourire de mes lèvres. » Par orgueil, il a souri jusquà la fin. Une foule de 500 personnes attendra son corps à la gare ferroviaire de Gaspé. Après d'imposantes funérailles, il sera enterré dans le cimetière de l'église anglicane St. Andrew's de York Centre.
  • février 1956 : Me Gravel, qui a repris la cause de Coffin, déclare garder le dossier ouvert afin de réhabiliter la mémoire de son client et il contribue à la création du Comité de réhabilitation de Wilbert Coffin.
  • mars 1956 : mort subite à 42 ans de William Baker, ami et associé de Coffin, témoin important dans le procès. Le rapport officiel parle dun arrêt cardiaque mais Me Gravel demande une autopsie que lui refuse le procureur général. Des rumeurs parlent de suicide, dautres dun empoisonnement par la police parce quil en savait trop.
  • 27 mars 1956 : Me Gravel, au nom du Comité de réhabilitation, demande aux autorités provinciales de conserver les pièces à conviction.
  • 29 mars 1956 : Duplessis condamne le Comité de réhabilitation.
  • 3 avril 1956 : le Court of last resort, un organisme américain, est saisie de laffaire Coffin. Le lendemain, les pièces à conviction disparaissent définitivement.
  • 1956 ?? : publication du livre The Coffin Murder Case par John E Belliveau du Toronto Daily Star.
  • 1956-57 : multiples articles sur laffaire dans le journal Vrai et le Toronto Daily Star.
  • 1957 : Noranda achète à gros prix des concessions dans les alentours de celles de Coffin. Jack Eagle refuse une somme considérable pour les siennes, voisines de celles de Coffin.
  • avril 1958 : publication du livre Coffin était innocent de Jacques Hébert.
  • 28 novembre 1958 : Francis Gilbert Thompson, 35 ans, Mohawk de Saint-Régis, est arrêté à Miami pour le vol dun yacht ; il avoue être coupable des trois meurtres, avec son complice Johnny Green. Il donne des précisions sur les meurtres que personne ne pouvait connaître. Me Charles-Édouard Cantin, assistant du procureur général, et le colonel Lambert, directeur de la Police provinciale, parlent dune blague avant même de connaître les faits et refusent presque toute collaboration à la police de Miami.
  • 2 décembre 1958 : Thompson nie tout ; il aurait reçu la visite dun important organisateur de lUnion nationale, le notaire Moreau, organisateur du député Noël Dorion pour les élections fédérales de 1958. Le notaire devient ensuite fort riche et influent.
  • 11 mars 1960 : dernière pendaison au Québec, à la prison de Bordeaux (Montréal).
  • août 1961 : Après 24 ans de service dans la Police provinciale, à cause de son rôle dans laffaire Coffin, Henri Doyon est démis de ses fonctions par lex-capitaine Matte promu inspecteur général de la police par le gouvernement Lesage.
  • septembre 1962 : émission dune heure (Close-up) du réseau anglais de Radio-Canada sur laffaire. Le lendemain, Me Maher téléphone de manière anonyme et fait des menaces contre Lewis Synnett, le policier qui assistait le sergent Doyon et qui a participé à lémission.
  • décembre 1963 : publication du livre Jaccuse les assassins de Coffin de Jacques Hébert. Le cabinet Lesage commande à la Police provinciale un rapport sur laffaire. Les policiers Matte et Van Houtte remettent une « brique » en un temps record.
  • 8 janvier 1964 : arrêté en conseil instituant la Commission denquête Brossard du nom de son président, le juge Roger Brossard.
  • 27 ??? 1964 : début de lenquête Brossard avec le futur juge Jules Deschênes comme procureur.
  • 1964 : nomination des enquêteurs de Brossard : À Matte et J-C Van Houtte.
  • 2 mars au 3 juillet 1964 : audiences de la Commission Brossard (16 041 p. de notes). Francis Thompson y témoigne quil était désespéré lors de sa fausse déclaration parce quil sattendait à une lourde peine aux USA. Il a réussi son coup car la justice américaine la expulsé au Canada en février 1959. En 1961, il a rencontré Dieu lors dun séjour à lhôpital psychiatrique de Calgary.
  • 27 novembre 1964 : dépôt du rapport Brossard (693 p.) qui rabroue Jacques Hébert en tant que membre de la « maffia intellectuelle » et réclame des procédures contre lui.
  • 23 février 1965 : arrestation de Jacques Hébert qui est condamné à 30 jours de prison (il en fait trois) et 3 000 $ damende pour outrage au tribunal. Il est acquitté en janvier 1966.
  • 1976 : abolition de la peine de mort au Canada, en grande partie à cause de laffaire Coffin.
  • 1979 : publication du livre LÉchafaud : Jai vu les dernières pendaisons à la prison de Bordeaux (Montréal) par Roger Duguay, gardien de Coffin à Bordeaux (Montréal). Il affirme que Coffin prétendait savoir comment sont morts les chasseurs américains et qui les a tués.
  • 1980 : publication de LAffaire Coffin de Jacques Hébert, qui reprend et commente son livre précédent.
  • 1983 : publication du livre The Scales of Justice par George Jonas, un résumé de sept procès dont laffaire Coffin présentés à CBC radio à lautomne 1982.
  • 1988 : Conrad Briand, un ancien résident de Douglastown, près de Gaspé, qui vit à Toronto depuis 1952, confesse les meurtres à la police de Toronto sous leffet dune lourde intoxication. Après enquête, il savère que Briand était à Toronto au moment des meurtres.
  • 1995 : télé-série de Johanne Prégent Les Grands procès : lAffaire Coffin.
  • 1996 : Alton Price, un retraité de Richmond, publie à compte dauteur son livre To Build a Noose (traduit en français sous le titre Tromper le jury) dans lequel il prétend connaître lassassin, un homme de la région (qui mourra en 1998). Son fils, qui avait 9 ans à lépoque, aurait été témoin des meurtres.
  • printemps 2004 : Alton Price et Cynthia Patterson, enseignante de Percé, lancent une pétition pour demander au ministère fédéral de la Justice de réviser laffaire.
  • 2 août 2004 : long article dans Le Soleil pour le 50e anniversaire de la condamnation de Coffin.
  • février 2006 : nouveaux articles dans Le Soleil pour le 50e anniversaire de la pendaison de Coffin. Le docteur Lionel Rioux, le coroner originel dans l'affaire, âgé de 89 ans, croit que Coffin a été témoin des meurtres mais que c'est son ami Bill Baker qui en est l'auteur et que c'est pour cette raison qu'il s'est suicidé 17 jours après la pendaison de Coffin. Cette théorie est rejetée par la sœur de Coffin.
  • 11 octobre 2006 : le gouvernement fédéral annonce la réouverture du dossier. Un comité de révision des condamnations criminelles va examiner l'affaire pour voir si Coffin a été victime d'une erreur judiciaire.
  • Novembre 2006 : le nom de Philippe Cabot, décédé en 1998, ressort comme possible meurtrier des trois Américains. Des membres de sa famille reconnaissent le fait.
  • Octobre 2007 : nouvelle publication sur l'affaire, L'Affaire Coffin : une supercherie par Clément Fortin, juriste, qui remet en question la véracité des propos de Hébert et Belliveau comme l'honnêteté de leur démarche, et suggère que la culpabilité de Coffin est crédible.

Publications

  • 1958 : Coffin était innocent, Jacques Hébert, Éditions de l'Homme.
  • 1963 : Jaccuse les assassins de Coffin, Jacques Hébert, Éditions du jour.
  • 1979 : L'Échafaud : J'ai vu les dernières pendaisons à la prison de Bordeaux (Montréal), Roger Duguay, Les Éditions Quebecor (écrit par un gardien de prison ; trois chapitres racontent les derniers jours de Coffin).
  • 1980 : Jaccuse les assassins de Coffin, Jacques Hébert, Éditions du jour.
  • 1980 : Coffin ou Quand la justice triomphe..., Félix de la Liberté, Éditions de la Marée Montante (Théâtre en 5 actes)
  • 1983 : The Scales of Justice, George Jonas, CBC Enterprises, (dramatisations radio de sept procès dont laffaire Coffin présentés à CBC Radio à lautomne 1982).
  • 1996 : To Build a Noose, Alton Price, à compte dauteur (traduit en français en 1998 sous le titre Tromper le jury).
  • 2007 : L'Affaire Coffin, une supercherie ?, Clément Fortin, Éditions Wilson et Lafleur, 354p.

Wikimedia Foundation. 2010.

Contenu soumis à la licence CC-BY-SA. Source : Article Affaire Coffin de Wikipédia en français (auteurs)

Игры ⚽ Нужна курсовая?

Regardez d'autres dictionnaires:

  • Coffin affair — The Coffin affair was an event in Canadian history in which a man named Wilbert Coffin was hanged for the murder of three men. The affair started in June 1953 in Gaspésie when three men from Pennsylvania were reported missing. Their bodies were… …   Wikipedia

  • Coffin — Cette page d’homonymie répertorie les différents sujets et articles partageant un même nom. Coffins pour pierres à aiguiser Sommaire …   Wikipédia en Français

  • L'Affaire Coffin —    Drame de Jean Claude Labrecque, avec August Schellenberg, Yvon Dufour, Micheline Lanctôt, Jean Marie Lemieux, Gabriel Arcand.   Pays: Canada (Québec)   Date de sortie: 1980   Technique: couleurs   Durée: 1 h 40    Résumé    Trois chasseurs… …   Dictionnaire mondial des Films

  • Wilbert Coffin — était un prospecteur gaspésien né en octobre 1915. Ancien combattant de la Seconde Guerre mondiale. Il a été condamné pour le meurtre de trois chasseurs américains et pendu le 10 février 1956 à la suite d une longue affaire judiciaire qu on a… …   Wikipédia en Français

  • 1953 au Québec — Éphémérides Chronologie du Québec : 1950 1951 1952  1953  1954 1955 1956 Décennies au Québec : 1920 1930 1940  1950  1960 1970 198 …   Wikipédia en Français

  • 1964 au Québec — Éphémérides Chronologie du Québec : 1961 1962 1963  1964  1965 1966 1967 Décennies au Québec : 1930 1940 1950  1960  1970 1980 199 …   Wikipédia en Français

  • J'accuse…! — Pour les articles homonymes, voir J accuse (homonymie). En mars 1898, Émile Zola est photographié par Félix Nadar dans l attitude qu évoque la conclusion de « J Accuse...! » : « J attends » …   Wikipédia en Français

  • 1955 au Québec — Éphémérides Chronologie du Québec : 1952 1953 1954  1955  1956 1957 1958 Décennies au Québec : 1920 1930 1940  1950  1960 1970 198 …   Wikipédia en Français

  • 1954 au Québec — Éphémérides Chronologie du Québec : 1951 1952 1953  1954  1955 1956 1957 Décennies au Québec : 1920 1930 1940  1950  1960 1970 198 …   Wikipédia en Français

  • 1963 au Québec — Éphémérides Chronologie du Québec : 1960 1961 1962  1963  1964 1965 1966 Décennies au Québec : 1930 1940 1950  1960  1970 1980 199 …   Wikipédia en Français

Share the article and excerpts

Direct link
https://fr-academic.com/dic.nsf/frwiki/57763 Do a right-click on the link above
and select “Copy Link”