Embargo contre Cuba

Embargo contre Cuba

Embargo des États-Unis sur Cuba

L'embargo des États-Unis contre Cuba (décrit à Cuba par le terme espagnol el bloqueo qui signifie « le blocus ») est un embargo économique, commercial et financier à l'égard de Cuba par les États-Unis mis en place le 7 février 1962 à la suite de nationalisations expropriant des compagnies américaines. En 2009, l'embargo est officiellement toujours en place, ce qui en fait le plus long embargo commercial de l'histoire moderne. Cependant, l'embargo ne concerne ni les produits alimentaires, ni les médicaments[1][2]. Dans les faits, les États-Unis sont les premiers fournisseurs de produits alimentaires de Cuba[3] et assurent entre 35 à 45 % des importations de nourriture de l'île[4].

L'embargo demeure un sujet particulièrement controversé : la controverse est notamment alimentée par l'emploi, à la place d'« embargo », du mot « blocus » par les partisans du régime cubain. Ce dernier terme est parfois repris par l'Assemblée générale des Nations unies[5].

Sommaire

Avant l'embargo

Les États-Unis et Cuba ont des liens géographiques, économiques et historiques étroits. Cuba fut une colonie espagnole pendant 400 ans, jusqu'à ce que l'Espagne concède le contrôle de l'île aux États-Unis après sa défaite en décembre 1898 dans la guerre entre les deux nations. Les États-Unis ont donné son indépendance à Cuba en 1902 puis gardèrent des rapports privilégiés avec l'île en investissant dans la production de sucre et de tabac, dans le tourisme ainsi qu'en concédant diverses préférences aux importations cubaines.

Le gouvernement des États-Unis a initialement soutenu la révolution cubaine, en reconnaissant le nouveau gouvernement de Fidel Castro le 7 janvier 1959, après la fuite de Batista le 1er janvier. Cependant, les relations entre les deux états se sont très vite détériorées. Le 6 février 1959, un rapport de la Banque nationale de Cuba consigne le dépôt dans des banques nord-américaines de 424 millions de dollars volés selon elle par des chefs de file batistiens. Pas un seul centime n’a été restitué par les banques américaines. Le nouveau gouvernement procéda à une nationalisation le 17 mai 1959 : la Réforme agraire est décrétée. Elle touche 1 200 000 hectares appartenant à des citoyens ou des sociétés nord-américaines qui furent nationalisés sans compensation.

Le 24 juin 1959, le département d’État convoque une réunion pour informer qu’il « appartenait au gouvernement des États-Unis d’assumer immédiatement une position très ferme à l’encontre de la Loi de Réforme Agraire et de sa mise en œuvre » et que « la meilleure manière d’atteindre le résultat nécessaire était la pression économique ». Pour la première fois est envisagée la suppression de la quote-part de sucre (voir plus bas).

Le 4 février 1960, l'Union soviétique signe un accord commercial avec Cuba. En mai 1960, 3 raffineries (2 américaines et 1 britannique) refusent de traiter le pétrole importé d'Union soviétique. Castro les fait saisir.

Le 6 avril 1960, Lester D. Mallory, sous-secrétaire d’État adjoint aux Affaires Interaméricaines affirma que « la majorité des Cubains soutenait Castro » et qu’il « n’existait pas une opposition politique effective », en ajoutant que « le seul moyen prévisible de réduire le soutien interne passait par le désenchantement et le découragement basés sur l’insatisfaction et les difficultés économiques (…) Tout moyen pour affaiblir la vie économique de Cuba doit être utilisé rapidement (…) : refuser de faire crédit et d’approvisionner Cuba pour diminuer les salaires réels et monétaires dans le but de provoquer la faim, le désespoir et le renversement du gouvernement. »

Le 6 juillet 1960, les États-Unis refusent d'acheter le reliquat du quota sucrier cubain (70 000 tonnes d'une denrée traditionnellement vendue sur ce marché et vitale pour l'économie cubaine). L'URSS se porte acquéreur. Après l'échec de négociations menées avec la médiation du président argentin Arturo Frondizi (UCR), Cuba nationalise 36 centrales sucrières, les raffineries et la compagnie des téléphones.

Le 16 décembre 1960 : Eisenhower supprime totalement la quote-part de sucre cubain pour les trois premiers mois de 1961. Le 31 mars 1961, le nouveau président Kennedy supprime totalement la quote-part de sucre cubain sur le marché nord-américain pour l’année 1961 (3 millions de tonnes).

Avril 1961 est marqué par un raid aérien contre les aéroports de la Havane et Santiago suivi du débarquement de 1500 mercenaires à la Baie des Cochons. L'opération échoue en 72 heures.

Embargo

Le 25 janvier 1962, l'Organisation des États Américains (OEA), par 14 voix contre 6 (Argentine, Bolivie, Brésil, Chili, Equateur, Mexique), exclut Cuba. Toutes les relations commerciales, diplomatiques et aériennes entre l'île et les autres pays du continent sont rompues (sauf avec le Mexique). Le blocus est partagé par les alliés occidentaux des États-Unis, sauf entre autres par le Canada, la France et l'Espagne. Cuba est presque totalement isolé. L'Union soviétique augmenta alors son aide financière à Cuba.

En réponse au rapprochement de Cuba à l'Union soviétique pendant la guerre froide et après la crise des missiles et la vague de nationalisations[6], le président John F. Kennedy a étendu les sanctions en élargissant le champ des restrictions commerciales. Le 3 février 1962, par l’Ordre exécutif présidentiel 3447, est mis en œuvre formellement l’« embargo » total du commerce entre les États-unis et Cuba. Kennedy a imposé des restrictions aux voyages vers l'île. Le 24 mars 1962, le département du Trésor nord-américain annonce l’interdiction de l’entrée sur le territoire nord-américain de tout produit élaboré, totalement ou partiellement, avec des produits d’origine cubaine, même dans un pays tiers. En juillet 1963 entre en vigueur le règlement pour le contrôle des actifs cubains qui interdit toutes les transactions avec Cuba et ordonne le gel des avoirs de l’État cubain aux États-unis. En mai 1964, le département du commerce établit l’interdiction totale des embarcations d’aliments à destination de Cuba, bien que dans la pratique celles-ci ne s’effectuaient déjà plus.

Sous la présidence démocrate de Jimmy Carter, les Américains d'origine cubaine furent autorisés à aller à Cuba entre septembre 1977 en avril 1982[1].

L'embargo américain de 1962 a été renforcé en octobre 1992 (loi Torricelli) puis en 1996 la loi Helms-Burton. Alors que les États-Unis cherchaient à cette époque à normaliser leurs relations commerciales avec les autres pays communistes, tels que la Chine et le Viêt Nam, un important lobbying des Cubains exilés aux États-Unis favorisa le maintien et l'extension des sanctions.

En 1998, le président américain Bill Clinton déclara que Cuba n’était plus une menace pour les États-Unis et assouplit l’embargo[6]. L'interdiction des ventes alimentaires a été levée en l’An 2000[7]. Le montant des exportations américaines vers Cuba s’élève aujourd’hui à 500 millions de dollars par an[7].

En 2002 et en 2006, le gouvernement américain a fait des propositions pour arrêter l'embargo, à la condition d'une transition démocratique dans l'île[8]. Ces propos furent alors jugés très provocateurs par le gouvernement cubain[9], indiquant que George W. Bush était « mal placé pour donner des leçons de démocratie ». En 2006, les États-Unis sont les premiers fournisseurs de produits alimentaires de Cuba[3]. En 2008, entre 35 à 45 % des importations alimentaires à Cuba viennent des États-Unis, qui sont devenus les premiers fournisseurs de nourriture de l'île[4].

Le 6 mai 2004, de nouvelles restrictions furent imposées aux déplacements d'hommes et d'argent vers l'île,[10][réf. insuffisante], mais également à la coopération scientifique entre chercheurs américains et cubains[11][réf. insuffisante]. Les échanges entre les bibliothèques scientifiques des deux pays, la publication d'ouvrages cubains aux États-Unis, et les visas accordés aux chercheurs devinrent fortement règlementés[11].

L'embargo a été une nouvelle fois assoupli sous la présidence de Barack Obama : en mars 2009, le Congrès autorise les citoyens américains d'origine cubaine à se rendre à Cuba une fois par an[1] ; puis, le 13 avril 2009, le président annonce la fin des restrictions sur les voyages et les transferts d'argent des Américano-Cubains vers l'île[1]. Il est toujours interdit d'envoyer de l'argent à des membres de la fonction publique ou de l'armée cubaine[1].

Motivations de l'embargo

Le gouvernement des États-Unis et les anti-castristes motivent l'embargo contre Cuba en arguant du fait que Cuba est un État totalitaire communiste. Ainsi, le rédacteur en chef du journal Le Monde Bertrand Le Gendre écrit-il : « les prémices [du castrisme] portaient pourtant en germe une vérité déprimante : le castrisme est un totalitarisme »[12]. Ils reprochent aussi à Fidel Castro de contrôler son gouvernement grâce au contrôle qu'il exerce sur l'armée et d'avoir réprimé sévèrement les opposants au régime. Ainsi, selon Le Livre noir du communisme, sur une population de 11 millions d'habitants, plus de 100 000 cubains ont connu depuis 1959 les camps et les prisons en raison de leurs opinions, et de 15 000 à 17 000 personnes ont été fusillées.

Reporters sans frontières ajoute que « Cuba tient toujours son rang de deuxième prison du monde pour les journalistes »[13]. Le département d'état américain pointe les violations des droits de l'homme dans de nombreux domaines à Cuba, mais note qu'elles sont difficiles à documenter du fait qu'aucune association ne peut travailler à Cuba sans être reconnue par le gouvernement de l'île. En mars 2003, 75 personnes que le département d'État américain appelle activistes des droits de l'homme furent arrêtées. 14 d'entre elles furent relâchés à fin 2004. En juin 2004, des membres de l'Union européenne imposèrent des mesures de restriction envers Cuba. Ces restrictions furent levées en janvier 2005 dans un effort pour ré-engager le régime à poursuivre la politique européenne encourageant les reformes tout en préparant la transition.

Le gouvernement cubain contrevient à la liberté de culte en favorisant les communautés religieuses qui sont membre du Conseil des Églises Cubaines et que ces communautés religieuses n'ont pas libre accès à la presse. Les groupes non enregistrés sont en butte à différents degrés d'interférences et de répression officielle[réf. souhaitée].

Selon le département d'État américain, les relations entre Cuba et les États-Unis se détériorèrent après l'expropriation des propriétés américaines et l'embargo fut imposé en octobre 1960. Il est aussi reproché au gouvernement cubain de retourner son économie, et après une certaine libéralisation dans les années 1990, de la centraliser à nouveau.

Les partisans du blocus sont majoritaires parmi les exilés cubains de Floride. Cette communauté, forte d'1,5 million d'habitants, vivant majoritairement dans la région de Miami, bénéficie d'une influence politique certaine sur les choix de Washington[14].

Effets de l'embargo

Pendant la Guerre froide

La réglementation de contrôle sur les actifs cubains (Cuban Assets Control Regulations) impose des restrictions sur les importations et les exportations entre Cuba et les États-Unis (cadeaux en nature ou en argent inclus) et sur les autres transactions avec Cuba ou avec des ressortissants cubains. Elle impose un gel total des actifs cubains et des transactions financières entre l'île et les États-Unis. Elle restreint enfin le voyage vers Cuba. En 2004, les restrictions sont toujours en place et sont mises en œuvre par le Service de contrôle des actifs étrangers du Trésor (Office of Foreign Assets Control). Des peines de prison d'au plus dix années de réclusion sont prévues en cas de non respect de l'embargo et l'amende peut atteindre un million de dollars pour les entreprises et 250 000 dollars pour les particuliers.

En 1958, les États-Unis représentaient 67 % des exportations cubaines et 70 % de ses importations. De son côté, Cuba représentait 3% des exportations américaines et 4 % de ses importations, plaçant l'île à la septième place pour les exportations et les importations. Dès les premières années de l'embargo, le commerce officiel entre les deux pays a été totalement éliminé.

Le gouvernement cubain évalue l'effet total de l'embargo à 70 milliards de dollars réduisant la croissance, en prenant en compte les revenus issus des exportations perdues, les coûts supplémentaires des importations (l'île aurait pu acheter des produits américains moins chers). De son côté, la commission du commerce international des États-Unis (U.S. International Trade Commission) estime une perte annuelle de 1,2 milliards de dollars pour les exportateurs. Néanmoins, l'embargo a eu un effet limité sur Cuba durant les premières décennies car l'île bénéficiait du soutien de l'Union soviétique et des pays du CAEM qui lui fournissaient carburant, biens de consommation et subventions en échange de sucre et de nickel. Pour la seule année 1980, Cuba reçut environ 6 milliards. Cuba avait aussi accès aux marchés des pays soviétiques pour exporter ses produits (principalement le sucre et le nickel)

Une des manifestations les plus visibles de l'embargo est la quasi absence d'automobiles dans les rues de La Havane, la capitale|date=octobre 2009.

En entraînant un arrêt de son soutien économique à Cuba, l'effondrement du bloc de l'Est en 1989 et de l'Union soviétique deux ans plus tard a révélé l'impact des effets de l'embargo américain : cet arrêt a été rapidement suivi par une crise économique à Cuba.

À la fin du XXe siècle et au début du XXIe

Cuba a dès lors diversifié ses relations commerciales avec le reste du monde. Malgré les difficultés créées par l'embargo dans les années 1990, Cuba ne s'est pas effondré, comme le supposaient certaines conjectures formulées lors de la fin de l'Union soviétique.

En 1999, les exportations officielles américaines vers l'île s'élèvent à 4,7 milliards de dollars, constituées principalement d'aide médicale et d'autres dons caritatifs. Cuba est 180e sur 180 dans la liste des importateurs de produits agricoles américains en 2000. À la suite des allègements des sanctions depuis 2000 [15], Cuba est 138e en 2001, 45e en 2002 et autour de la 33e place en 2003.

Par ailleurs, autour d'un milliard de dollars par an est transféré par des Cubains vivant aux États-Unis.

Alors que les voyages de citoyens américains à Cuba sont toujours interdits officiellement par la loi américaine, le nombre de voyageurs américains visitant l'île chaque année est estimé à 80 000, dont 3 000 visites d'affaires. Pour les hommes d'affaires, la loi américaine est encore plus draconienne. Ainsi Ry Cooder fut condamné en 2003 pour sa collaboration dans l'album de musique cubaine Buena Vista Social Club à 100 000 $ d'amende pour avoir enfreint l'America's Trading With The Enemy Act (loi américaine sur le commerce avec l'ennemi)[16].

Commerce entre les deux nations actuellement

Le 30 mai 2007, selon le directeur général d’Alimport (Cuban Food Imports Company), Pedro Alvarez, le volume total du commerce américano-cubain a atteint 2,4 milliards de dollars et l’importation de produits agricoles a atteint 7,8 millions de tonnes, incluant le riz, les haricots, le maïs, les céréales, les oeufs et le poulet.

Les États-Unis sont le troisième fournisseur de Cuba avec 11% des importations en 2006[17]. En 1998, le président américain Bill Clinton déclara que Cuba n’était plus une menace pour les Etats-Unis et assouplit l’embargo[6]. Depuis 2001, suite à l'allègement de l'embargo, les sociétés américaines peuvent vendre certains produits agroalimentaires et des médicaments à Cuba. La plupart des importations agroalimentaires à Cuba viennent des États-Unis[18]. Le gouvernement américain a autorisé la mise en vente aux États-Unis de deux vaccins élaborés à Cuba, devenu un grand exportateur de médicaments génériques[19]. Washington possède une Section d’intérêts des États-Unis à La Havane[18]. Enfin, les Cubains exilés en Floride envoient sur l'île des Remesas, c'est-à-dire de l'argent sous forme de mandats. Après avoir été légalisé comme les autres monnaies étrangères en août 1993, le dollar américain a été interdit de nouveau en 2004[6].

Critiques

De nombreuses voix dans la communauté internationale s'élèvent contre cet embargo. Ainsi à l'Assemblée générale des Nations unies, de nombreuses résolutions proposant aux États-Unis de cesser leur embargo sur Cuba ont été votées, à une large majorité[réf. nécessaire].

Année Date Pour Contre Abstention Votant contre
1992 24 Novembre 59 2 71 États-Unis, Israël
1993 3 Novembre 88 4 57 États-Unis, Israël, Albanie, Paraguay
1994 26 Octobre 101 2 48 États-Unis, Israël
1995 2 Novembre 117 3 38 États-Unis, Israël, Ouzbékistan
1996 12 Novembre 138 3 25 États-Unis, Israël, Ouzbékistan
1997 Octobre 143 3 17 États-Unis, Israël, Ouzbékistan
1998 Octobre 157 2 12 États-Unis, Israël
1999 Novembre 155 2 8 États-Unis, Israël
2000 Novembre 167 3 4 États-Unis, Israël, Îles Marshall
2001 Novembre 167 3 3 États-Unis, Israël, Îles Marshall
2002 Novembre 173 3 4 États-Unis, Israël, Îles Marshall
2003 Novembre 179 3 2 États-Unis, Israël, Îles Marshall
2004 Octobre 179 4 1 États-Unis, Israël, Îles Marshall, Palau
2005 Novembre 182 4 1 États-Unis, Israël, Îles Marshall, Palau

De nombreux intellectuels et personnalités réclament l'abandon de cet embargo. On citera notamment :

  • Ramsey Clark (ex-secrétaire à la Justice des États-Unis) : « Le gouvernement des États-Unis est seul, défiant la volonté des nations du monde, dans la mise en œuvre de ce crime contre l'humanité. Il agit dans l'intérêt d'une poignée de groupes économiques qui veulent s'approprier les richesses de Cuba et appauvrir le peuple cubain dont la révolution apporta la santé, les libéra de la misère et apporta aussi une éducation universelle partagée avec les pauvres de la planète. Cessez cette honte.[Quand ?] »
  • Alice Walker (Pasteurs pour la Paix – États-Unis) : « De ce pays [les États-Unis] gonflé de richesses matérielles et intellectuellement misérable, où il y a tant de sans-abris et d'affamés, j'ai pu admirer la lutte de Cuba pour partager ses maigres ressources afin que chacun puisse retrouver sa dignité. Cuba est admiré dans le monde entier parce que les cubains ont démontré un amour, un engagement et un sens du sacrifice pour tout ce qui – les êtres comme la planète – est opprimé, pour tout ce qui souffre. Aujourd'hui, à l'heure où souffre à son tour Cuba, il est temps d'agir.[Quand ?] »
  • José Saramago, Prix Nobel de littérature 1998 : « S’il est au monde un pays, ou il est véritablement possible d’être humain, Cuba est ce pays. Bien qu’elle soit passée par toutes sortes de bouleversements, de circonstances implacablement négatives, depuis la domination coloniale jusqu’aux harcèlements qu’elle subit aujourd’hui, l’histoire cubaine garde une racine intacte, que l’on ne peut arracher et qui toujours continue de fleurir. Pour cette raison, je dis que Cuba est un état d’esprit. Que l’on peut être Cubain sans être né à Cuba. Et qu’en ce sens, je suis Cubain.[Quand ?] »

Face à ces critiques, l'État américain, par l'intermédiaire de son représentant à l'assemblée générale des Nations Unies explique que « Cuba affirme que les sanctions économiques imposées par les États-Unis au Gouvernement cubain causent de sérieux préjudices au peuple cubain. En fait, [...] la politique commerciale des États-Unis à l’égard de Cuba est soigneusement étudiée pour permettre aux Cubains d’accéder aux denrées alimentaires et aux secours humanitaires tout en limitant la capacité du Gouvernement répressif de Cuba à tirer parti de son contrôle autoritaire de l’économie cubaine pour consolider son pouvoir. [...] De fait, les Américains restent les principaux pourvoyeurs d’aide humanitaire au peuple cubain. En 2007, ils ont donné 240,5 millions de dollars au titre de l’aide humanitaire privée. [...] À la suite des dégâts causés par l’ouragan Ike, le Gouvernement des États-Unis a mis en réserve 200 000 dollars supplémentaires pour les organisations non gouvernementales de secours et a réaffirmé notre offre de fournir une équipe d’évaluation humanitaire. Encore une fois, le Gouvernement cubain a rejeté notre offre. »[20]

Notes et références

  1. a , b , c , d  et e « Barack Obama lève les restrictions de voyage des Américano-Cubains vers Cuba », dans Le Monde du 13-04-2009, [lire en ligne]
  2. Une société pharmaceutique a été lourdement condamnée pour avoir exporté vers Cuba des produits pharmaceutiques sans la licence prévue à cet effet ; les exportations de médicaments sont légales mais soumises à licence cf Chiron fined for exports to Cuba, Judy Silber, 9 juillet 2004
  3. a  et b Paulo A. Paranagua, « Cuba n'a pas retrouvé le niveau de 1989 », dans Le Monde du 22/08/2006
  4. a  et b Paulo A. Paranagua, « La crise mondiale et trois cyclones ont aggravé la pénurie alimentaire à Cuba » dans Le Monde du 05-12-2008, [lire en ligne], mis en ligne le 04-12-2008
  5. Pour la onzième année consécutive l'assemblée générale appelle à la levée du blocus contre Cuba, L'assemblée générale demande de nouveaux aux États-Unis de lever le blocus économique, commercial et financier appliqué à Cuba, : L'assemblée générale demande de nouveaux aux États-Unis de lever le blocus appliqué à Cuba
  6. a , b , c  et d Janette Habel, Yves Bongarçon, « Les trois âges du castrisme », dans Géo , n°339, mai 2007, p.101-102
  7. a  et b James McKinley, « Ces Américains qui commercent avec Cuba », dans International Herald Tribune, cité dans Courrier International du 14-11-2007, [lire en ligne]
  8. « Cuba : les États-Unis renouvellent leur proposition de levée d'embargo », dans Le Monde du 24/08/2006, [lire en ligne]
  9. Radio Havane Cuba, 21 mai 2002
  10. Rapport de Cuba sur la résolution 58/7 de L’Assemblée Générale des Nations Unies, Granma, septembre 2004
  11. a  et b Bush contre Cuba et contre nous tous, Remy Herrera, 2004
  12. Le castrisme, une passion française, Le Monde, 22 février 2008
  13. Rapport annuel de RSF sur Cuba, version consultée le 4 mars 2008
  14. (en) The coddled "terrorists" of South Florida, Salon.com, Tristram Korten et Kirk Nielsen, 14 janvier 2008.
  15. (fr)Les Etats-Unis, fournisseurs malgré l’embargo, Sara Roumette, RFI, 25 avril 2004
  16. (en)Cooder fears Cuban ban, BBC, 19 mars 2003
  17. Pascal Boniface L'année stratégique 2007 : Analyse des enjeux internationaux, Dalloz-Sirey, Paris, 7 septembre 2006, 611 pages, (ISBN 2247069517)
  18. a  et b Sara Roumette, « Pas forcément l’idée que l’on en a… », dans Géo , n°339, mai 2007, p.90
  19. Sara Roumette, « Pas forcément l’idée que l’on en a… », dans Géo , n°339, mai 2007, p.92
  20. [pdf] (fr) Rapport du Secrétaire général (A/63/93). Projet de résolution (A/63/L.4), ONU. Consulté le 05-10-2009

Voir aussi

Articles connexes

Liens externes

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