- Elles et moi
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Elles et Moi
Elles et Moi est un téléfilm français et catalan en deux parties de Bernard Stora.
Sommaire
Synopsis
Janvier 1939. La chute de Barcelone consacre la défaite des républicains espagnols. Cinq cent mille d'entre eux choisissent l'exil. Arrivés en France, les hommes sont désarmés puis internés dans des camps. Quant aux familles, l'administration les répartit dans des centres improvisés dont plusieurs en Ardèche. "Elles et Moi" choisit de suivre le destin de la famille Esteva durant ces mois terribles et les cinq années de guerre qui vont suivre.
Tandis que Lluis refuse d'accepter la défaite et rêve de reconquête, Pilar cherche avant tout à survivre et à élever ses enfants Isabel et Igniacio. Elle sait que ce pays nouveau sera le sien pour longtemps et malgré les difficultés, elle tente de s'intégrer. Soixante ans plus tard, Isabel Esteva, devenue une créatrice de mode mondialement célèbre, évoque cette époque troublée…
Le sujet
Trois femmes, trois générations. Isabel, Pilar sa mère et Esperenza, la mère de sa mère. Trois destins mêlés, trois mémoires, trois voix.
Isabel Esteva a 80 ans quand commence l’histoire. Et 80 ans quand elle meurt, à la fin de la présentation de sa centième collection de mode.
Entre-temps, elle est adolescente, jeune fille, jeune femme. Elle franchit la frontière française à l'âge de quinze ans, le 27 janvier 1939, séjourne avec sa mère et son jeune frère dans un camp, en Ardèche, part à Marseille durant l’été 1940, travaille comme ouvrière dans une savonnerie, découvre ses dons pour la couture, crée ses premiers modèles.
Pilar, sa mère, est morte en 1955 d’une crise cardiaque. Fuyant l’Espagne après la chute de Barcelone, elle a été séparée de son mari embarqué dès la frontière pour le camp d'Argelès, dans les Pyrénées-Orientales. Seule avec ses deux enfants, elle assume les difficultés du déracinement et de l’exil.
Elle, la militante, qui a toujours partagé les convictions de son mari, la voilà qui prend conscience, au fil des épreuves, de la complexité du monde. Ses certitudes vacillent, de nouvelles idées, de nouveaux espoirs germent en elle. Elle fait l’apprentissage de l’indépendance, elle se découvre femme.
Esperenza, la grand-mère d’Isabel, a succombé en décembre 1938, pendant le siège de Barcelone. Une bombe lâchée par un avion nationaliste est tombée dans la cour de l’école où elle était allée chercher son petit-fils Ignacio. Bavarde comme une pie, ironique, joyeuse, elle s’invite sans vergogne dans le dialogue entre sa fille et sa petite-fille.
Vivantes ou mortes, ces trois femmes ne se sont jamais quittées. Leurs vies s’enchevêtrent et se complètent, leurs âges se confondent.
Aujourd’hui, à 80 ans, Isabel est devenue la mère de sa mère et la contemporaine de sa grand-mère…
En France, le souvenir de la guerre civile espagnole reste vivace dans beaucoup d’esprits. Des noms familiers, Federico Garcia Lorca, Guernica, la Pasionaria, un poing levé, une photo de Robert Capa, des bribes de chants révolutionnaires donnent l'impression d'en connaître un peu quelque chose.
Justement c'est ce un peu qui gêne. Un peu, c’est trop peu pour savoir vraiment et trop pour chercher à en savoir plus. On passe à côté de l'essentiel, des réalités multiples de ces hommes et ces femmes qui ont vécu un temps fort de l'Histoire.
On se rappelle les longues files de réfugiés qui, fin janvier 1939, passèrent la frontière française. Certains, moins nombreux, savent dans quelles conditions honteuses ces réfugiés furent, pour beaucoup, parqués dans des camps improvisés, à Gurs, Argelès ou au Vernet. Mais au-delà de l’illusion lyrique dont parlait Malraux, que sont devenus les 500 000 exilés de 1939 ? A leur arrivée qu'ont-ils ressentis, ceux qui furent séparés de leurs proches et privés de tout ?
Les mois passant, comment ont-ils rebâtis leur histoire personnelle, dans les camps d’abord, puis rendus à la vie normale, devenus des exilés ?
Qu'ont-ils compris de la déroute française du printemps 40 ? Qu'ont-ils fait de leurs espoirs de retour, de reconquête lorsqu’un régime de collaboration avec l’Allemagne nazie s’est installé dans notre pays ?
Rencontres, séparations, retrouvailles, fidélités et trahisons, les soubresauts de l’Histoire bouleversent le destin de Pilar et de Lluís, son mari, d’Isabel et d’Ignacio, leurs enfants. Les années passent, les hommes continuent à se battre, ici, ailleurs, partout. Combats douteux, causes incertaines, idéaux bafoués.
Trois femmes, trois générations, trois voix entremêlées, maintiennent l’espoir.
La vie continue.
Fiche technique
- Genre : Drame
- Durée 1ère partie : 119 min
- Durée 2e partie : 103 min
- Numérique Haute Définition - Son 5.1
- Pays : France Catalogne
- Réalisateur : Bernard Stora
- Scénario original : Bernard Stora et Lény Bernard
- Dialogues : Bernard Stora
- Musique originale : Vincent Stora
- Montage : Julien Leloup
- Images : Gérard De Battista AFC
- Décors : Jean-Pierre Bazerolle
- Costumes : Eve Marie Arnault
- Son : Henri Morelle
- Casting : Nicolas Ronchi et Pascale Paddy
- Assistant-réalisateur et 2e équipe : Alan Corno
- Direction artistique du défile : Julien Fournié
- Organisation du défilé : Jean-Paul Cauvin
- Conception "Jardin d'Eden" : Pierre-Emmanuel Chatiliez
- Maquillages : Michelle Constantinides
- Coiffures : Catherine Gomez-Fernandez
- Deuxième caméra : Stéphane Degnieau
- Montage sonore : Gwennolé Le Borgne
- Mixage : Stéphane Thiebaut
- Le Temps des cerises (Jean-Baptiste Clément, Antoine Renard) interprété au piano par Gérard Jouannest
- Coproduction STUDIO INTERNATIONAL - ICC – SFP – BE FILMS – RTBF (télévision belge) - TV3 (Catalogne) - Avec la participation de France 2 - Avec le soutien de la Région Ile-de-France - Avec le concours de la Région Rhône Alpes - Avec la participation du Centre National de la Cinématographie - Sofica CARRIMAGES 3 - CARRERE GROUP D.A
- Directeur de production : Patrick Rieul
- Direction de la Fiction de France 2 : Jean Bigot - Marie Dupuy d'Angeac
- Tournage du 28 mai au 31 juillet 2007 et du 6 au 11 août 2007 (Ardèche - Marseille - Paris et région parisienne - Studio SFP-Bry-sur-Marne - Catalogne)
- Diffusion sur France 2 : Mardi 9 juin et mercredi 10 juin 2009 à 20h35
- Autres diffusions : TV3 (Catalogne) - 11 octobre 2008
Distribution
- Ariadna Gil : Pilar Esteva
- Astrid Berges-Frisbey : Isabel Esteva, la fille de Pilar et de Lluís
- Danielle Darrieux : Isabel Esteva, à 80 ans
- Àlex Brendemühl : Lluís Esteva, le mari de Pilar
- Corentin Daumas : Ignacio Esteva, le fils de Pilar et de Lluís
- Montserrat Carulla : Esperanza, la mère de Pilar
- Julie Depardieu : Alice Brunetti
- Jean-Pierre Marielle : Emile de Montellier
- Julie Gayet : Florence de Montellier, la fille d'Emile
- Scali Delpeyrat : Armand Bonel, le voisin amoureux de Pilar
- Isabelle Sadoyan : Madame Bonel, voisine des Esteva à Marseille, mère d'Armand
- Luis Rego : Jo Morales, le chef milicien
- Arnaud Denis : Patrice Brunetti, le fils, amoureux d'Isabel
- Martine Chevallier : Blanche de Montellier, la femme d'Emile
- Serge Riaboukine : l'adjudant Rouquette
- Guillaume Gallienne : Robert
- Gérard Lartigau : Jeannot, le patron de la boutique "Chic et Mode"
- Nicolas Vaude : Henri de Montellier, le fils hautain
- Lola Naymark : Josette, la première petite amie d'Isabel, à Privas chez les sœurs de Sainte-Elisabeth
- Luc Palun : Paul Brunetti, le riche mari d'Alice
- Roger Souza : Manuel, le "camarade"
- Isabelle Tanakil : Lucette Chamberlain
- Hans Pape : Werner von Kraut
- Laurent Charpentier : Gaby
- Xavier Capdet : Juan
- Dominique Frot : la mère supérieure
- Sylvie Herbert : la soeur Minute Papillonne
- Jean-Michel Molé : le prêtre
- Chantal Banlier : la soeur ouvroir
- Pablo de la Torre : Ignacio adolescent
- Jean-Paul Moncorgé : Toni
- Bernard Blancan : Rafael
- Florence de Monza : la journaliste TV
- Casey Heagerty : l'anglais roux
Musiques additionnelles
Outre la musique originale composée par Vincent Stora, on peut entendre au cours du film un certain nombre de chansons et thèmes, parmi lesquels :
- Volvio una Noche - interprété par Carlos Gardel - Paroles d’Alfredo Le Pera, musique de Carlos Gardel - 1935
- J’ai rêvé d’une fleur - interprété par Tino Rossi - Extrait de l’opérette Au pays du soleil - Paroles de René Sarvil, musique de Vincent Scotto - 1932
- Trois jours d’amour - interprété par Danielle Darrieux - Paroles de Jean Nohain, musique de Michel Eisemann - 1935
- Anda, Jaleo - interprété par Christina Rosmini - Guitare Sandro Zerafa - Chanson populaire espagnole, paroles de Federico Garcia Lorca
- El paso del Ebro (parfois appelé El Ejército del Ebro ou ¡Ay, Carmela!) Chant anarchiste de la Révolution espagnole, composé à l'origine en 1808 contre l'envahisseur français pendant la Guerre d'indépendance espagnole et réactualisé par les soldats républicains pendant la guerre civile
On pourra également reconnaître :
- Ignace (paroles de Jean Manse et musique de Roger Dumas) du film Ignace, de Pierre Colombier (1937)
- Je suis swing (paroles d’André Hornez et musique de Johnny Hess, 1938)
- Dédé de Montmartre (paroles de Gaston Montho[1] et musique de Roger Dumas) du film Dédé la musique (Dédé de Montmartre), d'André Berthomieu (réalisé en 1939)[2]
- Le Dénicheur (paroles d’Émile Gibert, Léon Agel et musique de Léo Daniderff,[3] 1912)
- Comme de bien entendu (paroles de Jean Boyer et musique de Georges Van Parys) du film Circonstances atténuantes, de Jean Boyer (1939)
- La Main dans la main chant de marche, paroles et musique de William Lemit
Et, accompagnant le générique de fin du deuxième épisode, Le Temps des cerises (paroles de Jean-Baptiste Clément et musique d’Antoine Renard), interprété au piano par Gérard Jouannest
Liens externes
Notes et références
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