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Effet cliquet
L'« effet cliquet » ou « effet de cliquet », est un phénomène qui empêche le retour en arrière d'un processus une fois un certain stade dépassé, effet « mémoire » : « une consommation atteinte est difficilement réduite du fait des habitudes et des engagements qui ont été pris ». Par analogie au cliquet, un mécanisme qui empêche un système de revenir en arrière et le force implicitement à aller de l'avant.
L'effet cliquet est un terme utilisé dans de nombreux domaines, depuis la politique jusqu'au management et à la théorie de l'évolution. L'une des manifestations de l'effet cliquet en mathématiques est le paradoxe de Parrondo.
Sommaire
En économie
L'effet cliquet est utilisé comme le résultat d'une stratégie économique apparaissant dans un environnement où l'incitation dépend non seulement de la production à l'instant présent mais aussi du passé. On peut prendre l'exemple d'une manufacture de pièces détachées.
Les producteurs observent dès lors que l'incitation à produire est réajustée sur leur production, toute augmentation de celle-ci nécessite une plus grande quantité de travail. Ils décident alors de révéler les capacités de production cachées uniquement en cas de nécessité.
L'effet cliquet (Brown) est un système selon lequel une baisse des marchés n'a aucune influence sur les taux de rendement de l'année précédente.
Théorie développée par Dusenberry en 1949. La consommation peut dépendre de la consommation de la classe sociale ou du groupe social de référence. Selon lui, c'est un effet de « démonstration » : il y a une démonstration des classes aisées sur les classes inférieures. De par ce fait, la classe immédiatement inférieure consomme alors de la même manière.
Pour Dusenberry, la consommation, à une période donnée dépend non seulement du revenu de cette période mais aussi des habitudes de consommation acquises antérieurement. Si la consommation dépend du revenu courant mais aussi de la consommation passée on l'écrit de la façon suivante : Ct = f (Rt, Ct-1). Ct-1 = f (Rt-1, Ct-2)…
Dusenberry évoque également l'effet d'imitation -- « tout citoyen d'une classe sociale donnée tend à acquérir le comportement de la classe immédiatement au-dessus. ». De ce point de vue, le club des « privilégiés » servirait de modèle de référence aux autres catégories sociales qui tentent de suivre ses dépenses lorsque leurs revenus augmentent ou lorsque la production de masse banalise les objets. Pour Dusenberry il s'agit donc d'une course poursuite au modèle supérieur. Alors, sous cette hypothèse la fonction d'utilité (:U, en fonction de la consommation C et de celle de la classe de référence Cc) de Dusenberry s'écrirait: U(C, Cc)=a.C + b.(C-Cc)
L'hypothèse faite par Dusenberry est que la consommation dépend du plus haut niveau de consommation durant la période précédente. On peut rapprocher son analyse à l'Hypothèse d'inertie de Brown.
Garrett Hardin, biologiste et environnementaliste, auteur de la tragédie des biens communs, a utilisé cette image pour décrire comment l'aide alimentaire permettait de garder en vie des personnes qui seraient mortes de la famine. Dès la crise terminée, elles vivent et prolifèrent jusqu'à une crise plus importante, le stock de nourriture restant inchangé.
Exemples
- lorsque le revenu d'un ménage diminue, il tend à garder la même consommation.
- l'utilisateur d'un téléphone mobile s'habitue à ce « luxe » et le rend indispensable. Il est alors quasiment incapable de revenir en arrière.
En politique
Dans ce domaine, ce terme permet de décrire l'incapacité d'un gouvernement à réduire les énormes bureaucraties, une fois que celles-ci ont été mises en place, comme par exemple en temps de guerre pour couvrir l'ensemble des besoins des troupes. On peut retrouver ce phénomène dans la réforme des organisations internationales due aux nombreuses couches de bureaucratie créées précédemment.
L'économiste Robert Higgs de l'école autrichienne a lui aussi utilisé le terme pour décrire l'apparente expansion irréversible du gouvernement en temps de crise dans son livre Crise et Leviathan.
En médecine
Concernant l'obésité, la capacité du corps à créer de nouveaux adipocytes mais l'impossibilité d'en réduire le nombre est aussi appelée effet cliquet. Ceci implique que la graisse corporelle et donc le poids du corps peut toujours augmenter mais ne peut diminuer (excepter circonstances extrêmes) sous un seuil défini par le nombre total d'adipocytes et leur capacité à retenir les graisses.
En médiologie
L’effet cliquet désigne « l’irréversibilité du progrès technique ».
Voir aussi
Articles connexes
Liens externes
- (en) Animation de l'effet cliquet (java requis)
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