- Edentement
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Édentement
On parle d'édentement quand il manque des dents dans une bouche. L'absence des dents de sagesse (troisièmes molaires), ne constitue pas un édentement.
La denture complète d'un humain adulte comporte 32 dents. Souvent, les dents de sagesse, ou les troisièmes molaires, sont extraites. Dans ce cas, la bouche va comporter 28 dents, à savoir :
8 incisives, 4 canines, 8 prémolaires et 8 molaires.
Lorsqu'une ou plusieurs dents manquent, on parle d'édentement. Cet édentement peut être libre ou encastré. Un édentement est dit encastré quand il est bordé de dents sur ses deux cotés. Il est libre quand les dents manquantes se trouvent au fond de la bouche et qu'il ne reste des dents que d'un coté de l'édentement.
Sommaire
La classification de Kennedy
La classification de Kennedy tient son nom du chirurgien-dentiste Edward Kennedy qui a eu l'idée d'organiser les édentements en 4 classes. Cette organisation a été réalisée en 1923, 1925 ou même 1928 selon les sources. Toujours est-il qu'elle est utilisée quotidiennement par les chirurgiens-dentistes jusqu'à nos jours pour désigner les édentements de leurs patients : "J'ai eu un classe 1 ce matin, il y a du travail à faire."
- La classe 1 de Kennedy : désigne un édentement postérieur bi-latéral. Pour faire plus simple, c'est le cas où le patient ne garde que les dents antérieures (incisives et canines) alors que les autres dents sont absentes. De face, on ne rend pas tellement compte de l'absence des dents postérieures, mais latéralement, cet édentement est très visible. Classe 1 parce que c'est probablement l'édentement le plus fréquent et il est dû aux caries le plus souvent. Les dents postérieures étant les plus sollicitées lors de la mastication, ceux sont elles qui sont perdues en premier en cas de problèmes. L'édentement de classe 1 est un édentement libre.
- La classe 2 de Kennedy : édentement postérieur unilatéral. Un patient classe 2 a donc plus de dents qu'un classe 1. L'édentement de classe 2 est aussi un édentement libre. C'est un édentement dû le plus souvent aux caries.
Remarquez que la classe 1 comporte deux zones édentées alors que la classe 2 en comporte qu'une seule. En effet, dans cette classification, plus un édentement est fréquent, plus le chiffre qu'il porte est bas.
- La classe 3 de Kennedy : édentement encastré uni-latéral. La définition est très large et englobe un nombre importants de cas cliniques.
- La classe 4 de Kennedy : édentement encastré antérieur symétrique par rapport à la ligne sagittale médiane. Lorsque l'édentement n'est pas symétrique par rapport à la ligne sagittale médiane, on parle d'édentement antérieur. Cet édentement est le plus visible puisqu'il touche des dents antérieures comme les incisives et les canines. Il est rare et le plus souvent du à un traumatisme (accident, coup,...). Le préjudice esthétique est important et la phonation compromise.
La classification ne tient pas compte de l'arcade où l'édentement a lieu, mais surtout de la structure de celui-ci. L'édentement peut être différent en maxillaire et en mandibulaire.
L'esprit de départ
De nos jours, la classification de Kennedy est souvent discutée relativement aux dents restantes. Cependant, à la base Kennedy Edward a fondé cette classification en s'intéressant à l'espace non denté plutôt qu'aux dents restantes. C'est donc bien une classification basée sur un édentement. Les définitions originales décrivent la même situation clinique mais elles ont été exprimées par rapport à un édentement, dans ce cas :
- Classe 1 : zones édentées bilatérales se trouvant en arrière des dents naturelles restantes. (Il s'agit bien d'édentements libres.)
- Classe 2 : zone édentée unique se trouvant à l'arrière des dents naturelles restantes.
- Classe 3 : zone édentée uni-latérale avec des dents naturelles restantes en avant et en arrière de celle-ci
- Classe 4 : zone édentée se trouvant en avant des dents naturelles restantes. Cette classification a été publiée par le Dr Kennedy Edwards sous le titre original "Partial denture construction" ce qui signifie "Construction d'une denture partielle". Remarquez au passage que la denture désigne l'ensemble des dents présentes en bouche alors que la dentition désigne le processus par lequel les dents font irruption dans la cavité buccale.
Exemple
Voici un exemple pour illustrer l'utilisation des classes :
Exemple classe 1 : les édentements postérieures ne sont pas nécessairement de la même taille. Par ailleurs, un édentement peut remonter très en avant et concerner les incisives. Par exemple, si on considère une arcade sur laquelle il ne reste que deux prémolaires gauches, on a une situation extrême de classe 1 de Kennedy.
Les modifications
Les édentements qui ne rentrent pas dans l'une des 4 catégories sont des modifications de celles-ci. Tout d'abord, la classe est déterminée en regardant les édentements les plus postérieurs. Par la suite, s'il y a d'autres édentements plus antérieurs, on va parler de modifications.
Si un patient n'a pas de molaires et il lui manque deux incisives adjacentes, on va parler de classe 1 modifiée 1 fois. C’est-à-dire que les édentements postérieurs ont déterminé la classe alors que l'édentement encastré antérieur détermine une modification. Si on a deux édentements encastrés antérieurs, on parle de classe modifiée 2 fois. Le nombre de dents manquantes dans les édentements secondaires n'a pas d'importante. Donc classe N modifiée X fois, signifie qu'en plus de l'édentement caractéristique de la classe N, on a X édentements encastrés plus antérieurs.
Limites
En l'état, la classification du Dr Kennedy Edward peut être difficile à appliquer dans certains cas. Exemple :
Sur le coté droit, il manque les prémolaires et les molaires. Sur le coté gauche, il manque la deuxième et la troisième molaire. On pourrait parler d'un classe 1 mais ce n'est pas toujours exact. La classification a été mise en place avec une arrière pensée clinique et une orientation prothétique. Les dentistes ne classent pas pour classer mais pour définir une catégorie d'handicap qui va déboucher sur un certain nombre de solutions thérapeutiques.
Dans ce cas ci-dessus, l'édentement est un classe 1 ou 2 selon si on décide ou pas de remplacer la deuxième molaire. En effet, on considère qu'une arcade avec une molaire est capable de remplir sa fonction de mastication et comme elle ne présente aucun déficit esthétique, on ne remplace pas la seconde molaire. Exception, si la seconde molaire de l'arcade opposée est en place, il devient nécessaire de remplacer la seconde molaire manquante pour assurer une occlusion et éviter l'égression de la molaire antagoniste.
L'apport du Dr Applegate
La classification de Kennedy a été enrichie par le Dr Applegate qui a apporté un certain nombre de règles dans le but de lever le doute et améliorer la précision et l'utilité clinique de l'idée de départ. De nos jours, il est commun de parler de classification Kennedy-Applegate. Les règles ajoutées sont les suivantes :
- Les dents qui vont être extraites sont considérées comme absentes dans le processus de classification. Ceci est logique du moment que la phase de prothèse à proprement parler commence seulement quand les dents qui doivent être extraites l'ont effectivement été.
- Les dents qui ne doivent pas êtres remplacées (deuxièmes molaires dans certains cas, et les troisièmes molaires) sont considérées comme présentes dans le processus de classification. Effectivement, les dents qui ne seront pas remplacées, ne sont pas du tout concernées par le processus de prothèse.
- La zone d'édentement la plus postérieure détermine la classe principale. Ceci parce que les dents les plus postérieures sont les plus importantes en termes de mastication et d'efforts. C'est donc par ces dents manquantes qu'on classifie et qu'on résout l'équation prothétique.
- Les édentements supplémentaires antérieurs seront considérés comme des modifications.
- Seul le nombre des édentements supplémentaires est considéré, pas leur longueur.
- Il n'y a pas de modifications dans le cas de la classe 4. Celle-ci touche les dents antérieures.
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Catégorie : Odonto-stomatologie
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