- Déodat Gratet de Dolomieu
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Déodat Dieudonné Sylvain Guy Tancrède Gratet de Dolomieu (né le 23 juin 1750 au château des Gratet de Dolomieu, et mort le 28 novembre 1801 au Château de Curbigny en Charolais, commune de Châteauneuf (en Saône-et-Loire) est un géologue et minéralogiste français.
Sommaire
Biographie
Dolomieu est un village situé en Isère, près de La Tour-du-Pin, dans la région de Grenoble. C’est au château des Gratet de Dolomieu que naît le 23 juin 1750 Déodat Dieudonné Sylvain Guy Tancrède Gratet de Dolomieu. Son père, marquis de Dolomieu, aura sept enfants : six garçons et une fille. Il l’inscrit très tôt, vers l’âge de trois ans, à l’Ordre de Saint-Jean de Jérusalem, ce qui le marquera toute sa vie, puisque son engagement militaire lui permettra de voyager et d’assouvir sa passion scientifique. Il réussira, malgré son titre de noblesse paternel et sa particule, à traverser la Révolution française sans trop de dommages grâce à des compétences scientifiques reconnues. Après avoir suivi une formation classique, il se tourne vers la chimie et les sciences naturelles ; aidé par une intelligence vive et un sens aigu de l’observation, il se consacre bientôt aux sciences de la terre.
À 25 ans, après avoir étudié à Metz où il est en garnison, il commence à travailler sur la pesanteur dans les mines de Bretagne. Il voyage ensuite au Portugal, à Malte, en Italie, où il étudie l’Etna, en Égypte. Il est aidé dans ses travaux de géologie par Nicolas de Saussure, qui analyse les échantillons qu’il a prélevés au cours de ses recherches. Dolomieu décrit ainsi plusieurs minéraux comme l’analcime, le psilomélane, le béryl, l’émeraude, la celestite et même l’anthracite.
En 1791, Dolomieu publie dans le Journal de physique un article intitulé « Sur un genre de pierres calcaires très peu effervescente avec les acides et phosphorescentes par la collision ». Il a découvert cette roche dans les Alpes et en envoie quelques échantillons à de Saussure à Genève pour analyse. C’est ce savant suisse qui tranchera en faveur du nom « dolomie », en hommage à son inventeur en mars 1792, dans un courrier qu’il adresse à Dolomieu. Le nom de « Dolomites » sera ensuite donné vers 1876 à la région des Alpes italiennes. En 1795, il est élu membre de l'Académie des sciences. Durant les troubles de la Terreur, qu’il décrit comme « une tempête affreuse, environnés d’écueils et de débris de naufrages[1] », il se réfugie à La Roche-Guyon.
Dolomieu aura une fin de vie agitée. Il participe à la campagne d'Égypte. Sur le chemin de l'aller, Bonaparte s'arrête à Malte et s'en empare. C'est Dolomieu, chevalier de Saint-Jean de Jérusalem, qui est chargé, bien malgré lui, d'en négocier la reddition. Après quelques travaux scientifiques sur le Nil, il demande son retour en France pour mésentente avec Bonaparte. Mais il est capturé en Calabre et emprisonné en Sicile pendant 21 mois pour d’obscures raisons de conflits politiques avec l’Ordre de Saint-Jean de Jérusalem. Il ne recouvre la liberté que le 14 juin 1800 après la victoire des armées françaises à Marengo. Très affecté par cette incarcération, il meurt le 16 novembre 1801.
L'annonce de ce décès à celui qui fut son élève à l'École des mines de Paris incita Jean-Baptiste Bory de Saint-Vincent à nommer en son hommage « cratère Dolomieu » le principal cratère du Piton de la Fournaise, volcan de la Réunion qu'il était en train d'explorer et où Déodat Gratet de Dolomieu n'avait jamais mis les pieds[2]. Lacépède prononça en 1809 son Éloge à l'Institut de France. En 1879, la rue Dolomieu dans le 5e arrondissement de Paris prend son nom en hommage.
Principales publications
- Voyage aux îles de Lipari, suivi d'un Mémoire sur une espèce de volcan d'air, et d'un autre sur la température du climat de Malte (1783)
- Sur le tremblement de terre de la Calabre (1784)
- Sur les îles Ponces et les produits volcaniques de l'Etna (1788)
- Philosophie minéralogique, ouvrage écrit à la prison de Naples (1802) Texte en ligne
Note
- ISBN 2-228-88107-4) Cité par Nicole et Jean Dhombres, Naissance d’un nouveau pouvoir : sciences et savants en France, 1793-1824, Payot, Paris, 1989. (
- Télé Réunion, 10 août 2007. Enis Rockel, Z'histoires de la Réunion,
Voir aussi
Lien interne
Liens externes
- Notice biographique des Annales des Mines
- Dolomieu, gentilhomme géologue. Article de Françoise G. Bourrouilh-Le Jan
- Dolomieu (la commune), avec une page sur le géologue
- Portail des minéraux et roches
- Portail de l'ordre de Saint-Jean de Jérusalem
Catégories :- Minéralogiste français
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- Membre de l'Académie des sciences (France)
- Commission des Sciences et des Arts
- Naissance dans le Dauphiné
- Naissance en 1750
- Décès en 1801
- Ingénieur du corps des mines
- Chevalier de Malte
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