Déficience en G6PDH

Déficience en G6PDH

Déficit en glucose-6-phosphate déshydrogénase

Déficit en glucose-6-phosphate déshydrogénase
Autre nom Favisme
Référence MIM 305900
Transmission Récessive liée à l'X
Chromosome Xq28
Gène  ?
Empreinte parentale  ?
Mutation Ponctuelle
Mutation de novo  ?
Nombre d'allèles pathologiques -
Anticipation  ?
Porteur sain  ?
Incidence
Prévalence  ?
Pénétrance  ?
Nombre de cas  ?
Maladie génétiquement liée  ?
Diagnostic prénatal Possible
Article principal -
Liste des maladies génétiques à gène identifié
Déficit en glucose-6-phosphate déshydrogénase
CIM-10 : D55.0

Le favisme ou déficit en glucose-6-phosphate déshydrogénase, ou déficit en G6PD, est le déficit enzymatique le plus répandu dans le monde, se caractérisant par une destruction des globules rouges (hémolyse).

Sommaire

Historique

Cette maladie était dénommée favisme car l'ingestion de fèves qui contiennent des substances oxydantes,[1] peut provoquer des crises d'hémolyse aiguë.

Le philosophe grec Pythagore aurait recommandé de ne pas manger de fèves par crainte de la maladie[2]. Le tableau clinique du favisme a été décrit au début du XXe siècle, sans que sa cause réelle en ait été établie.

En 1956, Carson établit une relation entre le déficit enzymatique et la survenue d'anémie chez les patients prenant de la primaquine, un médicament contre le paludisme[3]. Cette même année, Crosby fait la relation entre cette maladie et le favisme[4]. Plusieurs études publiées à la fin des années 1950 montre la relation entra favisme et déficit en G6PD[2].

Le gène responsable est séquencé en 1986[5] permettant de découvrir plus d'une centaine de mutations de ce dernier[2].

Épidémiologie

Il est souvent retrouvé chez les personnes originaires d'Afrique, d'Inde, de tout le bassin méditerranéen, du Moyen-Orient et du sud-est de l'Asie. Sa répartition est proche de celle du paludisme ce qui a fait suspecter tôt une relation entre les deux maladies. Elle reste sous-estimée dans les populations du nord de l'Europe et on la retrouve dans les populations noires de l'Amérique du Nord, des Antilles et du Brésil. Les migrations de populations font qu'aujourd'hui, il ne s'agit plus d'un déficit rare, et on estime qu'un minimum de 100 000 à 200 000 déficitaires vivent en France[6], sans qu'aucune étude épidémiologique n'ait encore été menée pour le confirmer. Selon les sources elle toucherait entre 100 millions[7] et 400 millions[2] de personnes de par le monde. Dans certaines régions, la fréquence des transmetteurs dépasse 15% de la population.

Génétique

La maladie est transmise génétiquement sur le mode récessif, lié au chromosome sexuel X où se situe le gène G6PD produisant l'enzyme (bras long du chromosome X). Elle est essentiellement exprimée chez les sujets de sexe masculin (XY) dits hémizygotes pour le déficit, les filles sont homozygotes ou hétérozygotes, les formes homozygotes étant rares. La maladie, chez les filles homozygotes, a la même traduction que chez les garçons.

Plusieurs mutations du gène G6PD ont été décrites, avec formation d'une protéine plus ou moins fonctionnelles expliquant la gravité diverse de la maladie. Les variants les plus fréquents sont le G6PD A- et le G6PD méditerranéen[2].

Physiopathologie

Le déficit en glucose-6-phosphate déshydrogénase bloque la première réaction d'oxydation de la voie des pentoses phosphates. Ainsi, la sous-production de NADPH qui en résulte, réduit fortement les capacités cellulaires à lutter contre le stress oxydant.

Les hématies utilisent la voie des pentoses phosphates pour créer du NADPH nécessaire à la formation du glutathion, l'autre voie classique, utilisant les mitochondries n'existant pas dans les globules rouges. Ce dernier est impliqué dans la diminution du stress oxydatif du globule rouge. L'hématie, sa membrane cellulaire ainsi fragilisée, sera détruite ce qui provoquera une anémie par hémolyse et un ictère.

La fève contient plusieurs molécules (divicine, isouramil, et convicine) qui favoriserait la survenue de l'hémolyse chez les patients ayant un déficit en G6PD[2].


Manifestations

Avoir un déficit en G6PD ne signifie pas forcement être malade. En effet sans accident particulier, la personne est bien portante, ne se plaignant de rien et avec une espérance de vie normale[8]. Elle devra, durant toute sa vie, connaître et respecter certaines consignes pour éviter les complications auxquelles le prédispose ce déficit. Sa gravité et les circonstances déclenchantes varient d'un individu à l'autre, en raison des nombreuses mutations possibles du gène responsable avec des conséquences variables sur l'activité de la G6PD.

Ainsi elle ne devra jamais ingérer de fèves et ne jamais être traitée avec certains médicaments (comme les anti-paludéens par exemple) et autres substances oxydantes. A contrario, il est établi que le déficit en G6PD protège du paludisme[9] en favorisant la phagocytose précoce des hématies parasitées[10].

Dans le cas contraire, elle risque une crise hémolytique aiguë. L'hémoglobine est transformée en méthémoglobine et des corps de Heinz apparaissent dans les hématies et permettent le diagnostic. Typique il s'agit d'une anémie aigue, avec un taux de réticulocytes élevés (régénérative) avec augmentation de la bilirubine non conjuguée pouvant aller jusqu'à l'apparition d'une jaunisse (ictère), la bilirubine étant un produit de dégradation de l'hémoglobine.

La crise peut être causée également par des infections (en particulier, hépatites virales).

Le déficit en glucose-6-phosphate deshydrogénase est donc responsable d'anémie hémolytique congénitale d'origine enzymatique.

Une fois le déficit en G6PD dépisté, la prévention des accidents est facile.

Diagnostic

Il est fait par la quantification de l'activité enzymatique de la G6PD par analyse du taux de production de la NADPH. Il existe toutefois des méthodes de dépistage plus rapide par recherche d'une fluorescence des hématies aux ultraviolets[11], mais qui nécessite une confirmation par un test plus précis.

La caractérisation de l'anomalie génétique par PCR est possible, mais n'est, en pratique, utile que dans un but de recherche.

Références

  1. http://doccismef.chu-rouen.fr/servlets/Simple?sourceid=Mozilla-search&Mot=favisme
  2. a , b , c , d , e  et f Cappellini MD, Fiorelli G, Glucose-6-phosphate dehydrogenase deficiency, Lancet, 2008; 371:64-74
  3. Carson PE, Flanagan CL, Ickes CE, Alving AS, Enzymatic deficiency in primaquine-sensitive erythrocytes, Science, 1956;124:484–485
  4. Crosby WH, Favism in Sardinia (newsletter), Blood, 1956;11:91–92
  5. Persico MG, Viglietto G, Martini G et als. Isolation of human glucose-6-phosphate dehydrogenase (G6PD) cDNA clones: primary structure of the protein and unusual 5′non-coding region, Nucleic Acids Res, 1986;14:2511–2522
  6. 120 000 français en seraient victimes selon l’OMS cité par l'AFSSA, page 12/16
  7. FAO - Conférence sur le commerce international des denrées alimentaires au-delà de l'an 2000: décisions fondées sur des données scientifiques, harmonisation, équivalence et reconnaissance mutuelleMelbourne (Australie), 11-15 octobre 1999
  8. Cocco P, Todde P, Fornera S et als. Mortality in a cohort of men expressing the glucose-6-phosphate dehydrogenase deficiency, Blood, 1998;91:706–709
  9. Ruwende C, Hill A, Glucose-6-phosphate dehydrogenase deficiency and malaria, J Mol Med, 1998;76:581–588
  10. Cappadoro M, Giribaldi G, O'Brien E et als. Early phagocytosis of glucose-6-phosphate dehydrogenase (G6PD) deficient erythrocytes parasitized by Plasmodium falciparum may explain malaria protection in G6PD deficiency, Blood, 1998;92:2527–2534
  11. Beutler E, A series of new screening procedures for pyruvate kinase deficiency, glucose-6-phosphate dehydrogenase deficiency, and glutathione reductase deficiency, Blood, 1966;28:553–562

Voir aussi

Liens externes

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