- Dracula et les femmes
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Dracula et les femmes
Données clés Titre original Dracula Has Risen from the Grave Réalisation Freddie Francis Scénario John Elder d'après Bram Stoker Acteurs principaux Christopher Lee, Veronica Carlson Sociétés de production Hammer Film Productions Pays d’origine Royaume-Uni Genre Fantastique Sortie 1968 Durée 92 minutes Pour plus de détails, voir Fiche technique et Distribution
Dracula et les femmes (Dracula has risen from the Grave) est un film fantastique britannique, réalisé par Freddie Francis, en 1968. C'est le troisième film sur Dracula réalisé par le studio Hammer Films. Il est précédé de Dracula, prince des ténèbres et suivi du film Une messe pour Dracula.
Sommaire
Synopsis
Un village d'Europe Central vit encore dans la terreur du vampirisme depuis qu'une jeune femme fut découverte exsangue dans le clocher de son église. Une année passe après que Dracula a été anéanti, et Monseigneur Muller, en visite de routine, constate que les paroissiens persistent à déserter le lieu de culte. Décidé à combattre les superstitions, il entreprend d'exorciser le château du vampire, accompagné du prêtre local, à la foi faiblissante. En chemin, ce dernier, épuisé, se laisse distancer et, suite à une frayeur, fait une chute bénigne, causant un flot de sang qui atteint les lèvres de Dracula, emprisonné dans la glace du torrent. Le vampire reprend alors "vie" et, avec l'aide du prêtre tenu par son emprise, se rend à Kleinnenberg, exercer sa vengeance sur Monseigneur Muller, ainsi que ses proches, pour avoir osé le bannir de son château...
Distribution
- Christopher Lee (V.F : Duncan Elliot) : Comte Dracula
- Rupert Davies (V.F : Yves Brainville) : Monseigneur Ernest Muller
- Veronica Carlson (V.F : Sylviane Margollé) : Maria Muller
- Barry Andrews (V.F : Claude Giraud) : Paul
- Barbara Ewing (V.F : Michele Bardollet) : Zena
- Ewan Hooper : Prêtre
- Michael Ripper : Max
- John D. Collins : L'Étudiant
- George A. Cooper (V.F : Pierre Collet) : L'Aubergiste
Analyse
Freddie Francis, directeur de la photographie au génie reconnu et couvert de récompenses, s'avère pourtant, dans les années 1960 et 1970, un réalisateur de moindre ambition.
Avec Dracula et les femmes, il signe néanmoins l'un des épisodes les plus marquants de la série, tant par sa violence, que par son choix esthétique. Rompant, en effet, avec la tradition visuelle, il prive quelque peu le mythe du vampire de son habituel cadre gothique. Il le confronte, en outre, à une série de personnages plus en phase avec l'époque de contestation qui marqua l'année 1968 que celle décrite dans le film: perte des valeurs pour le prêtre alcoolique, rigorisme conservateur du Monseigneur, libéralisme intellectuel de l'étudiant athée, sexualité libérée de l'héroïne... Tous forment un échantillonnage des divers courants de pensées qui s'entrechoquèrent à la veille des années 1970. Sorte de catalyseur, le vampire unifie ici, dans une même lutte, tout ce microcosme qu'opposent de vaines discordes. Une même émotion semble donc aplanir les divergences de convictions, politiques ou religieuses: la peur du surnaturel.
Bien qu'artistiquement considéré comme inférieur aux trois précédents films réalisés par Fisher, Dracula et les femmes recela manifestement assez de qualités pour attirer un nombre impressionnant de spectateurs. Ce titre fut même historiquement le plus gros succès commercial jamais enregistré par la compagnie Hammer, lui laissant penser, à tort, qu'elle éviterait la faillite en surexploitant ce filon. Une nouvelle suite fut d'ailleurs très vite mise en chantier: Une messe pour Dracula (1969) de Peter Sasdy, auquel Christopher Lee, déjà lassé du rôle, rechigna d'abord à participer.
Autour du film
- A l'origine, le projet devait être réalisé par Terence Fisher, qui fut empêché par un accident de la route le blessant à la jambe.
- Une campagne promotionnelle de grande envergure accompagna la sortie de Dracula et les femmes, phénomène inédit pour un film d'épouvante à petit budget.
- Pour l'unique fois de la série, la présence du vampire est signalée par une auréole écarlate encadrant l'image (sauf dans la destruction finale). Le filtre qui servit à cet effet appartenait personnellement à Freddie Francis qui s'en était servi pour la photographie (en noir et blanc) de Les Innocents (The Innocents) (1961) de Jack Clayton.
- Le comédien Michael Ripper, qui était déjà apparu dans Les Maîtresses de Dracula (1958), fera également partie de la distribution d'un troisième film: Les Cicatrices de Dracula (1970), chaque fois dans un rôle différent.
- Le tournage du film fut honoré de la visite officielle de la reine Elizabeth II.
- Pour la troisième fois, Christopher Lee y incarne le vampire, après Le Cauchemar de Dracula (1958) et Dracula, prince des ténèbres (1965). Dorénavant désolidarisé de la série, il ne consentira à participer aux épisodes ultérieurs que par amitié pour des producteurs en détresse financière.