- Doctrine Medvedev
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La doctrine Medvedev est une doctrine énoncée par le président russe Dmitri Medvedev dans la foulée du conflit russo-géorgien d'août 2008. Cette doctrine stipule que dorénavant, la Russie protégera tous ses citoyens, où qu'ils soient. Cela signifie qu'elle n'hésitera pas à violer la souveraineté territoriale et politique des États qui oseront s'en prendre au minorités russes présentes sur leur territoire, comme elle le fit avec la Géorgie en reconnaissant l'indépendance des deux républiques irrédentistes d'Abkhazie et d'Ossétie du Sud.
Cette doctrine est une conséquence directe du conflit entre la Russie et la Géorgie. L'attaque contre l'Ossétie du Sud par le régime de Saakashvili le 7 août 2008 a donné lieu dès le lendemain à une puissante action militaire russe contre les armées géorgiennes, et la Russie a légitimé son action militaire contre la Géorgie à l'effet que les citoyens d'Ossétie du Sud et d'Abkhazie, les deux républiques séparatistes de Géorgie au cœur du conflit, sont des citoyens russes. Ce faisant, elle ne pouvait rester les bras croisés contre ce qu'elle a qualifié de « génocide » et de « nettoyage ethnique » de la part de la Géorgie.
Cette doctrine se veut une réaffirmation de la puissance de la Russie à deux égards. D'un côté, elle fait valoir à l'Occident - notamment en ayant réussi à défier l'OTAN sans grande conséquence - qu'elle n'acceptera désormais plus qu'il - l'Occident, Washington en tête - lui dicte ses propres intérêts et fasse fi de son opinion et de ses intérêts à elle, comme ce fut le cas avec les rondes répétées d'élargissement de l'OTAN (à la Pologne et à la République tchèque en 1998, puis à l'Europe centrale et orientale ainsi qu'aux pays baltes en 2004, sans oublier la récente volonté d'étendre l'alliance à l'Ukraine et à la Géorgie) et avec l'histoire de l'indépendance du Kosovo de février 2008. Elle se veut également un avertissement à ses ex-républiques, du moins à celles ayant essayé le plus virulemment de s'affranchir de la tutelle de Moscou, que rechercher activement le soutien de Washington plutôt que celui de Moscou n'est pas nécessairement un gage de sécurité.
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