- Dispositif intra-utérin
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Le dispositif intra-utérin (DIU), anciennement appelé stérilet, est un contraceptif inventé en 1928 par Ernst Gräfenberg. Il s'agit d'un petit objet en forme de T, inséré dans l'utérus par le vagin pour prévenir la fécondation et secondairement la nidation.
Le dispositif est installé dans l'utérus (ou retiré) par un médecin ou un personnel médical qualifié et reste en place tant que la contraception est désirée (au maximum 5 à 10 ans suivant les modèles).
Le DIU serait désormais utilisé par quelque 150 millions de femmes dans le monde entier[1] et constitue la méthode contraceptive temporaire la moins coûteuse pour une utilisation à long terme. Depuis le début des années 1960, époque à laquelle les DIU étaient fabriqués à partir de matériaux inertes, ces dispositifs ont connu de nombreuses améliorations, notamment grâce à l’utilisation de cuivre, puis d’un système qui libère un progestatif. Le DIU au cuivre peut également être utilisé en guise de méthode contraceptive d’urgence[1]
Les DIU ne protègent pas des infections sexuellement transmissibles.
Sommaire
Efficacité
Article détaillé : Efficacité des méthodes de contrôle des naissances.Selon le type, les DIU restent habituellement efficaces pendant 2, 5 ou 10 ans.
Dans des conditions optimales d'usage, l'efficacité des DIU, qu'ils soient hormonaux ou au cuivre, est comparable à celle des différentes pilules contraceptives, ainsi qu'à la stérilisation chirurgicale[2], à savoir un taux moyen de grossesse à un an de 0,4% d'échec pour les modèles au cuivre[2] et de 0.2% pour les modèles contenant de la progestérone[3].
Le modèle Nova T 200, qui ne contenait pas assez de cuivre et dont l'efficacité chutait à 94% après trois ans (il était pourtant posé pour 5 ans), a été récemment retiré du marchéDans les conditions ordinaires d'usage, les DIU conservent leurs performances là où le taux d'échec de la contraception orale monte à environ 8 % (due à des oublis de pilule, troubles digestifs,...). Les DIU sont ainsi avec la stérilisation la méthode contraceptive la plus efficace.
Utilisé comme contraception d'urgence, le DIU au cuivre est une alternative très efficace à la pilule du lendemain[4]. Cette méthode montre une efficacité importante avec un taux d'échec de 0,1 à 0,2% sur un échantillon de 8300 femmes[5].
Types et indications
Le DIU au cuivre
Le stérilet au cuivre est indiqué comme une méthode de contraception alternative aux contraceptifs chimiques, notamment aux méthodes de contraception orale en prévention de leurs effets indésirables à court ou long terme.
Un DIU au cuivre peut rester en place avec la même efficacité pendant une période de 5 à 10 ans selon les modèles.
Couramment nommé « stérilet classique », celui-ci a un double effet :
- D'une part le cuivre a un effet spermicide qui le rend contraceptif [6];
- le DIU constitue un corps étranger dans l'utérus, qui empêche la nidation (effet contragestif).
La plupart des femmes peuvent recourir à un DIU[2]. Cependant, des contre-indications existent. La pose d'un DIU est ainsi déconseillée aux femmes qui présentent[1]:
- des saignements utéro-vaginaux inexpliqués ;
- une grossesse éventuelle ;
- une infection pelvienne aigüe ;
- une malformation de l'utérus incompatible avec la pose d'un stérilet ;
- une allergie au cuivre ou à un autre des composants du stérilet.
Contrairement aux idées reçues il n'y a aucune contre-indication à la pose d'un DIU chez une patiente nullipare[7], dans ce cas la taille du DIU est plus petit short au lieu de standard, puisque l'utérus l'est aussi [8].
Toutefois, l'efficacité et l'emploi de certains DIU (stérilets Mirena, Suisse) n'ont pas été évalués sur les femmes avant 18 ans[9].
Le stérilet au cuivre peut rendre les menstruations plus abondantes ou plus douloureuses chez certaines femmes, en particulier pendant les premiers mois après l'insertion.
Des types de stérilets modernes, comme le GyneFix[10], ont été conçus pour ne pas perturber les menstruations.
Il peut aussi être un facteur favorisant l’apparition de kyste fonctionnels de l’ovaire.Le DIU au cuivre peut être utilisé comme contraception d'urgence pour prévenir la grossesse, jusqu'à cinq jours après le rapport sexuel à risque.
Le DIU hormonal
D'un effet local, il diffuse des hormones progestatives dans l'utérus.
Il a un double effet :
- Il rend impropre le col de l'utérus au passage des spermatozoïdes grâce à l'épaississement des sécrétions de ce même col ;
- il diminue l'épaisseur de l'endomètre, le rendant impropre à nidation.
Le DIU hormonal peut être utilisé dans les cas d'hyper-ménorrhée (menstruations abondantes) idiopathique : comme les contraceptifs oraux, celui-ci peut induire une réduction de la durée et du flux des règles, voire une aménorrhée (disparition des règles)[11].
Le DIU hormonal ne convient pas à la contraception post-coïtale[12].
Historique
Les stérilets sont restés impopulaires aux États-Unis depuis le procès Dalkon Shield. Les stérilets furent interdits après avoir causé plusieurs morts indirectes en augmentant le risque de contracter des infections utérines qui peuvent être fatales. Les stérilets modernes sont plus sûrs et les complications rares[13].
L'expression dispositif intra-utérin est désormais préféré au mot « stérilet » chargé d'une connotation négative (certaines personnes peuvent croire à tort à une stérilisation définitive).
Interdiction par l'Église catholique
L'Église catholique s'oppose à l'utilisation du stérilet comme de tous les moyens de contraception.
Le stérilet poserait un problème supplémentaire parce que son usage provoquerait un effet abortif[14]. L'effet abortif serait induit par le fait que les dispositifs intra-utérins (ou stérilets) empêchent la nidation d'un ovule fécondé. En fait, le principal mode d'action du stérilet au cuivre est spermicide, il est donc peu probable qu'une telle fécondation ait lieu. Par ailleurs, l'on oublie trop souvent que la pilule et les autres contraceptions hormonales cumulent aussi deux modes d'action, l'un visant à empêcher la fécondation (en bloquant l'ovulation), l'autre devant empêcher la nidation d'un éventuel ovule fécondé (par la réduction de l'endomètre). Le stérilet au cuivre n'induit donc en aucun cas « un micro-avortement tous les mois », comme on le lit souvent[15].Notes
- IPPF - Volume 37 Numéro 2 Avril 2003, «Déclaration de l’IMAP sur les dispositifs intra-utérins» in Bulletin médical de l’
- FHI - Le DIU au cuivre » sur Family Health International, 2000. Consulté le 17 juillet 210 William R. Finger et Kim Best, «
- Le stérilet sur http://www.planningchrr.com/. Consulté le 17 juillet 2010
- Recommandations pour la pratique clinique », Stratégies de choix des méthodes contraceptives chez la femme, 7 décembre 2004. Consulté le 25 mai 2008 Anaes, Afssaps, Inpes, «
- Rédaction prescrire "Contraception postcoïtale par un dispositif intra-utérin" Rev prescrire 2009;29(304):p117
- Santé de la reproduction - Les DIU bloquent la fécondation - Family Health International (FHI), Network en français : hiver 1996, vol. 16, No. 2
- Recommandations pour la pratique clinique », Stratégies de choix des méthodes contraceptives chez la femme, 7 décembre 2004. Consulté le 25 mai 2008 ANAES (Agence Nationale d’Accréditation et d’Évaluation en Santé), «
- Choisir sa contraception
- Mirena® » Compendium Suisse des Médicaments®, «
- Base du médicament) GyneFix n'est plus commercialisé en France (cf. Vidal, cf.
- Les DIU (dispositifs intra-uterins ou stérilets) » INPES, «
- <Compendium Suisse des médicaments, Sterilets, posologies/mode d'emploi />
- Stérilet : la fin d'une mauvaise réputation » Doctissimo, «
- encyclique Evangelium vitæ du 25 mars 1995, point n°13, du pape Jean-Paul II, lire en ligne. In l'
- http://martinwinckler.com/article.php3?id_article=549
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