- Desmodromique
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Commande desmodromique
Une commande desmodromique est un dispositif mécanique de commande des soupapes qui réalise la fermeture de celles-ci sans ressort de rappel. Le terme « desmodromique » est issu des deux mots grecs : desmos (lien) et dromos (course).[1]
L'adjectif desmodromique s'applique de façon générale à des dispositifs mécaniques où la fonction de rappel utilise une commande active. Par exemple, beaucoup de motos possèdent une commande d'accélérateur sur laquelle un deuxième câble permet de couper activement les gaz au cas où le ressort de rappel des carburateurs lâcherait, ou si un grippage du câble d'accélération résistait davantage que la force du ressort de rappel. On parle alors de commande de gaz desmodromique.
Sommaire
Histoire
Dans la réalisation d'un moteur automobile, les phases d'admission et d'échappement étaient les phases les plus complexes à traiter pour les ingénieurs. Diverses solutions ont été mises au point : soupapes à tiroir, lumières découpées dans la chemise, soupapes automatiques à disques obturateurs, etc. Mais ces systèmes présentaient tous le désavantage de ne pouvoir atteindre des régimes-tours élevés. Pourtant très fiables, ces systèmes furent rapidement abandonnés et ne sont plus aujourd'hui utilisés que sur des moteurs très lents (marine ou pompes mécaniques à essence) ou sur certains moteurs à deux temps (clapet).[2]
Dans un moteur classique, utilisant les systèmes à ressorts et culbuteur, chaque soupape doit s'ouvrir et se fermer environ 50 fois par seconde. Le temps laissé pour que le ressort passe de sa phase de compression à sa phase d'étirement n'est plus suffisant.[3]
La commande desmodromique fut alors trouvée par les ingénieurs, permettant notamment d'atteindre des régimes supérieurs à 10 000 tr/min. L'invention fut brevetée en 1987, par le britannique Frost Derek.[4] La première tentative de commande desmodromique date de 1910. Elle fut installée sur le moteur d'une Arnott, un modèle anglais et utilisait le principe de la came à rainure.[5]
Dès 1912, Peugeot s'intéressa au système et opta pour une came tournant dans un cadre. En 1914, Delage entreprit également la fabrication d'un moteur où levée et fermeture étaient assurées par une double came. En 1916, Isotta Fraschini s'engagea dans cette voie et développa des moteurs desmodromiques "mixtes" (le ressort existait toujours mais son mouvement était contraint par un asservissement mécanique). Ces moteurs étaient essentiellement destinés à l'aéronautique naissante.[6]
La mise en place complexe du système desmodromique trop complexe mis un terme à son utilisation dans les années 30. Il fallut attendre 1954 pour le voir réapparaître. La première firme à se lancer à nouveau dans l'aventure fut Mercedes qui équipa ses Formules 1 et son modèle 300 SLR de deux systèmes desmodromiques. Tous deux faisaient appel à une double came mais l'un utilisait un basculeur à levier, l'autre un basculeur à pincette. Cette technique a été utilisée également par la firme OSCA appartenant aux frères Maserati sur la barquette 2000 Desmodrimico présentée en 1960.
Principe
Dans un système classique, à chaque ouverture, le culbuteur exerce une force pour comprimer le ressort, force qui n'est pas intégralement "récupérée" lors de sa détente. Il y a là une source importante de perte de rendement. La distribution desmodromique (ou commande desmodromique) est une forme de commande de soupapes sur les moteurs à combustion interne dans laquelle, non seulement la commande d'ouverture de la soupape est commandée par un culbuteur, mais la commande de fermeture aussi, contrairement à la distribution classique qui fait appel à un ou plusieurs ressorts pour l'opération de fermeture. Du fait que le rappel de la soupape est contrôlé, il n'y a plus de danger que la soupape reste enfoncée trop longtemps : on parle d'affolement de soupapes.
En effet, sur un moteur classique, à 7 000 tr/min, chaque soupape doit s'ouvrir et se fermer cinquante fois par seconde. Si le ressort est trop faible, son inertie ne permet pas aux spires de se détendre suffisamment vite et les soupapes ne se ferment pas à temps, ne remplissent plus leur rôle et se désynchronisent. Ce décalage se traduit par un rebondissement du poussoir qui vient heurter l'arbre à cames qui, dans l'intervalle de temps nécessaire à la détente du ressort, a tourné.[2]
Cette technologie est rare. Elle présentait un avantage certain à une époque où les aciers employés pour les ressorts étaient de moyenne qualité, afin de prévenir l'affolement des ressorts. En effet, lorsque le moteur monte en régime, les ressorts de soupape subissent des oscillations très rapides jusqu'à un régime limite (fréquence de résonance), où les ressorts ne déplacent plus les soupapes sur toute leur amplitude. De ce fait, l'utilisation d'une commande desmodromique permet d'avoir des régimes moteur très élevés. Cependant, elle est plus complexe, car elle met en jeu plus d'éléments mécaniques. Le constructeur de motos Ducati est l'un des seuls à l'employer sur certains de ses modèles : c'est sa marque de fabrique. [Ce système présente l'avantage d'une moindre consommation de carburant, car il ne nécessite pas d'énergie pour comprimer les ressorts de soupape.](inexact, l'énergie utilisée pour comprimer les ressorts est restituée en grande partie via le poussoir et la came lors de la détente, exception faite de l'énergie dissipée sous forme de chaleur par le ressort lui-même, en quantité infinitésimale)
Ce système était rare également en raison de la complexité des pièces en mouvement. Les nombreux frottements entre les pièces limitent le gain et nécessitent évidemment une lubrification de haute qualité. Son coût est également important, ce qui a pour conséquence une production en série impossible.
Lien externe
(en)Un site explicitant la distribution desmodromique
Notes et références
- ↑ (fr) Histomobile, La commande desmodromique
- ↑ a et b (fr) Motorlegend, Technique : La commande desmodromique, p1
- ↑ C'est le sur-régime
- ↑ (fr) Patfr.com, Commande desmodromique de soupape
- ↑ (fr) Motorlegend, Technique : La commande desmodromique, p2
- ↑ (fr) Motorlegend, Technique : La commande desmodromique, p3
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Catégorie : Dispositif mécanique
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