- Delirium tremens
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Le delirium tremens est une conséquence neurologique sévère du syndrome de sevrage d'alcool. C'est un état d'agitation avec fièvre, tremblements des membres, onirisme et trouble de la conscience, propre à l'intoxication alcoolique[1]. Le delirium tremens survient uniquement chez les alcooliques au cours d'un sevrage d'alcool non contrôlé par un traitement efficace du sevrage.
Sommaire
Étymologie
Du latin delirium, folie (dérivé de deliriare, littéralement « sortir hors du sillon »), et tremens, tremblement. Le latin moderne delirium tremens, délire tremblant, a été introduit en 1813 par le médecin britannique Thomas Sutton, pour désigner « cette forme de delirium aggravée par le saignement mais améliorée par l'opium »[2].
Synonymes
Délire alcoolique ; Délire hallucinatoire du sevrage à l'alcool ; Hallucinose du sevrage à l'alcool ; Hyperactivité autonome associée à un sevrage à l'alcool[3]
Signes cliniques
Le tableau clinique est caractérisé par des signes de sevrage classique auxquels s'ajoutent un syndrome confuso-onirique associant une désorientation spatio-temporelle, une obnubilation et un délire. Des hallucinations visuelles mettant en scène des animaux (zoopsies) y sont très fréquemment associées ainsi que sur le thème sexuel, familial ou professionnel.
Des crises convulsives sont fréquentes dans les premières 48 heures. Sans traitement, le risque de décès peut aller jusqu'à 15 % selon les études. L'ensemble de la symptomatologie est source d'anxiété et d'agitation pouvant être à l'origine d'actes agressifs.
Le sujet est également très sensible à l'environnement. C'est pourquoi il est important de le rassurer par la voix et le comportement.
Traitement
L'hospitalisation est nécessaire dans tous les cas. Il s'agit d'une urgence vitale. Une fois le patient hospitalisé, le traitement repose sur :
- réhydratation par voie parentérale veineuse par un soluté type glucosé à 5 % + 4 g NaCl + 2 g KCl ;
- vitaminothérapie B1 B6 qui ne prévient, ni ne traite le delirium tremens lui même mais qui prévient le risque de syndrome de Korsakoff ou de Gayet-Wernicke. Elle est indispensable d'autant qu'une perfusion de glucosé est mise en place (déplétion vitaminique induite par le glucosé) ;
- la contention physique qui doit rester limitée aux cas où il existe un risque d'arrachage de la perfusion ;
- sédation par benzodiazépine à demi-vie longue, de type Valium, ce qui constitue le traitement du delirium tremens ;
- environnement calme le moins anxiogène possible : chambre éclairée, mots rassurants, peu de bruits ;
- surveillance infirmière régulière.
Notes et références
- Larousse 1992.
- Entrée « Delirium tremens » sur Online Etymology Dictionary.
- Entrée « Delirium tremens » sur le site du CHU de Rouen.
Catégories :- Dépendance/Addiction
- Maladie du système nerveux d'origine toxique
- Maladie de l'encéphale
- Abus d'alcool
- Phrase biologique latine
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