Dandynisme

Dandynisme

Dandy

Dandys parisiens des années 1830.

Un dandy est un homme se voulant élégant et raffiné, se réclamant du dandysme, courant de mode et de société venant de l'Angleterre de la fin du XVIIIe siècle, mais aussi d'une affectation de l'esprit et de l'impertinence.

Sommaire

Description

C'est une doctrine de l'élégance, de la finesse et de l'originalité. Le style dandy s'attache principalement au langage et à la tenue vestimentaire.

La définition d'un dandy pourrait être « homme à l'allure précieuse, originale et recherchée, et au langage choisi ». Mais le dandysme n'est pas une esthétique fixée : il peut être protéiforme, et le dandysme d'un George Brummell, souvent considéré comme originel, est très différent du dandysme d'un Oscar Wilde.

Le dandysme constitue aussi une métaphysique, un rapport particulier à la question de l'être et du paraître, ainsi qu'à la modernité. De nombreux auteurs, la plupart du temps eux-mêmes des dandys, se sont interrogés sur son sens. Ainsi, dans un contexte de décadence, Baudelaire identifie le dandysme comme le « dernier acte d'héroïsme » possible, recherche de distinction et de noblesse, d'une aristeia de l'apparence :

« Le Dandy doit aspirer à être sublime sans interruption, il doit vivre et dormir devant un miroir »

— Baudelaire, Mon cœur mis à nu

Identifié, souvent à tort, comme une simple frivolité, le dandysme au contraire se pense par ses pratiquants, surtout au XIXe siècle, comme une ascèse et une discipline extrêmement rigide et exigeante. Ainsi, toujours selon Baudelaire :

« Le mot dandy implique une quintessence de caractère et une intelligence subtile de tout le mécanisme moral de ce monde. »

— Baudelaire, Le Peintre de la vie moderne

Le dandysme constitue un jeu permanent sur l'être et le paraître qui explique que l'on ne distingue pas véritablement les dandys de chair de ceux de papier.

Le dandy le plus connu était George Brummell dit le « beau Brummell ». C'était un courtisan qui fréquentait la cour d'Angleterre. Ses héritiers sont notamment Barbey d'Aurevilly, Oscar Wilde ou Baudelaire en France. Le dandysme suppose un caractère personnel très altier, élégant, raffiné, voire arrogant, et il est une idée très répandue d'estimer que le dandysme perdure de nos jours par cette forme. Mais il s'agit là plus de l’« esprit dandy » que de dandysme véritable, le mouvement comprenant en sa définition même son caractère autodestructeur :

« Le dandysme est un soleil couchant; comme l’astre qui décline, il est superbe, sans chaleur et plein de mélancolie. Mais, hélas! la marée montante de la démocratie, qui envahit tout et qui nivelle tout, noie jour à jour ces derniers représentants de l’orgueil humain et verse des flots d’oubli sur les traces de ces prodigieux mirmidons.[1] »
« Aucun crime n'est vulgaire, mais la vulgarité est un crime. La vulgarité, c'est ce que font les autres. »

— Oscar Wilde

Souvent assimilé au snobisme, le dandysme en est pourtant différent puisque le snob et le dandy hiérarchisent de façon inverse la personne et le groupe[2].

Notes et références

  1. BAUDELAIRE, Charles, "Le Dandy", Le Peintre de la vie moderne, 1863.
  2. in Histoire du snobisme, Frédéric Rouvillois, 2008

Voir aussi

Articles connexes

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Voir « dandy » sur le Wiktionnaire.

Liens et documents externes

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