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Dame de Brassempouy
La Dame de Brassempouy ou Dame à la Capuche est un fragment de statuette en ivoire. Datant du Paléolithique supérieur (Gravettien, 29 à 22 000 ans BP) , elle constitue l’une des plus anciennes représentations de visage humain.
Sommaire
Découverte
Brassempouy est un petit village des Landes sur le territoire duquel se trouvent deux gisements parmi les plus anciennement explorés en France, distants d’une centaine de mètres, la galerie des Hyènes et la grotte du Pape.
Cette dernière fut explorée dès 1881 par P.E. Dubalen puis par J. de Laporterie et É. Piette à partir de 1894. La date des premières fouilles explique le peu d’attention porté initialement à la stratigraphie du site. Néanmoins, É. Piette décrivit des niveaux attribués au Solutréen supérieur et moyen puis, à la base, une couche pour laquelle il proposa le qualificatif d’« éburnéen » en raison de l’abondance des fragments d’ivoire.
C’est dans ces niveaux, aujourd’hui rattachés au Gravettien, qu’il recueillit plusieurs fragments de statuettes féminines dont la « Dame à la Capuche » dès 1894. Piette rapprocha ces statuettes des représentations animales du Magdalénien des Pyrénées et échafauda une chronologie théorique qui fut contredite par H. Breuil.
Description
La Dame de Brassempouy a été taillée dans de l'ivoire de mammouth. Elle est haute de 3,65 cm, longue de 2,2 cm et large de 1,9 cm. Le visage est triangulaire et équilibré. Si le front, le nez et les sourcils sont figurés en relief, la bouche est absente. Une fissure verticale sur le côté droit du visage est liée à la structure de l’ivoire. Sur la tête, un quadrillage formé d’incisions perpendiculaires a été interprété comme une perruque, une capuche ou plus simplement une figuration de la chevelure (tresses).
Si la représentation est réaliste, les proportions du crâne ne correspondent toutefois à aucun type humain, actuel ou disparu.
Datation
Même si sa découverte est intervenue trop tôt pour que son contexte soit étudié avec toute l’attention qu’il méritait, il ne fait guère de doute que la Dame de Brassempouy était associée à une industrie du Paléolithique supérieur, le Gravettien (- 29 / - 22 000 BP) et sans doute plus précisément le Gravettien moyen à burin de Noailles (- 26 / - 24 000 BP).
Elle est plus ou moins contemporaine des autres « Vénus » préhistoriques (Lespugue, Dolni Vestonice, Willendorf, etc.) mais s’en démarque nettement par le caractère réaliste de la représentation.
Exposition
La Dame de Brassempouy est conservée au Musée des Antiquités nationales, à Saint-Germain-en-Laye (n° d’inventaire M.A.N. n° 47 019). Elle ne fait pas partie de l’exposition permanente mais est désormais visible dans la salle Piette, ouverte au public en novembre 2008.
À Brassempouy, on peut découvrir différents objets découverts au cours des fouilles menées sur le site de la grotte du Pape. Ces pièces sont présentées à la Maison de la Dame, un espace muséographique consacré au site archéologique de Brassempouy et à la très belle collection de moulages de statuettes paléolithiques, offerte au musée par Henri Delporte. Cette collection regroupe bien sûr les copies des neuf statuettes de Brassempouy mais aussi de la Vénus de Lespugue, de la Vénus de Willendorf ou encore des figurines de Malt'a, Grimaldi, Dolní Věstonice…
Philatélie
La Dame de Brassempouy fit l'objet d'un timbre français le 8 mars 1976, sous le nom La Vénus de Brassempouy. Elle est représentée de profil vers la gauche, en sépia et bistre, sa valeur faciale est de 2,00 francs [1],[2]. Elle fut reproduite par le dessinateur de timbres Georges Bétemps.
Deux cachets premier jour furent émis ce jour-là, l'un à Brassempouy et l'autre à Saint-Germain-en-Laye. Ils sont illustrés du même visuel que le timbre. Ce visuel a été repris le 19 juillet 1994 pour le centenaire de l'invention dans un cachet temporaire à Brassempouy.
La République du Mali a émis en 1994 un timbre de 15 francs CFA représentant la Dame de Brassempouy de trois-quart [3].
Il existe en outre trois flammes d'oblitération :
- deux à Amou, chef-lieu de canton de Brassempouy ;
- une émise en décembre 1982, illustrée de la Dame à la capuche ;
- une émise en juin 1994 pour le centenaire de l'invention, non illustrée ;
- une à Liart émise le 2 juin 1995, illustrée de la Dame à la capuche et de la tête d'Édouard Piette.
Voir aussi
Références
- ouvrages scientifiques
- C. Cohen, La femme des origines - images de la femme dans la préhistoire occidentale, Belin - Herscher, 2003 (ISBN 2-7335-0336-7)
- H. Delporte, Brassempouy – la grotte du Pape, station préhistorique, Association culturelle de Contis, 1980
- H. Delporte, L'image de la femme dans l'art préhistorique, éd. Picard, 1993 (ISBN 2-7084-0440-7)
- J.-P. Duhard, Réalisme de l'image féminine paléolithique, Cahiers du Quaternaire n° 19, 1993, CNRS, Paris, 242 p.
- roman historique
- P. Perrève, La Dame à la capuche, Éd. Olivier Orban, 1984, (ISBN 2-85565-244-8)
Liens externes
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