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Tsar
Le mot tsar désigne un souverain de Bulgarie (de 893 à 1422 et de 1908 à 1946), de Serbie (de 1346 à 1371) ou de Russie (de 1472 à 1917).
Sommaire
Origines
Le terme tsar peut également s'écrire czar, tzar ou csar en français. La première orthographe attestée en français est czar ; cette orthographe fantaisiste est due au diplomate autrichien Sigismund von Herberstein dans Commentaires sur les affaires moscovites (Rerum Moscoviticarum Commentarii, 1549). En bulgare, en macédonien et en serbe, le terme tsar s'écrit цар ; en russe, il s'écrit царь. Il provient, par l'intermédiaire du grec, du mot latin cæsar, qui a également donné César. Ce terme a aussi donné le titre de Kaiser que portaient autrefois les empereurs allemands.
Voltaire, dans son livre La Russie sous Pierre le Grand, conteste l'origine latine du mot : en effet, le titre était porté déjà par des princes orientaux (Kazan, Astrakan), qui n'avaient jamais entendu parler des Césars de Rome.
Russie
Le terme « tsar » a désigné le souverain russe à partir du 16 janvier 1547, jour où Ivan IV le Terrible, auparavant grand-prince de Moscou, a été sacré « tsar de toutes les Russies » en la cathédrale de l'Assomption à Moscou. Ce nouveau titre lui confère un statut similaire à celui d'un empereur.
Cependant, ce terme était déjà officieusement utilisé, depuis que le grand-prince Ivan III de Moscou avait épousé la princesse byzantine Sophie Paléologue le 12 novembre 1472 en la Cathédrale de la Dormition de Moscou. En effet, en épousant la nièce de Constantin XI, il s'imposait comme successeur du Basileus, la chute de Constantinople datant de 1453.
En 1721, Pierre Ier le Grand décide de changer son titre : il abandonne celui de tsar pour prendre celui, plus occidental, d’imperator, c'est-à-dire d’empereur, afin que la Russie soit considérée comme « la Troisième Rome », succédant ainsi à l’Empire romain et à l’Empire byzantin (l'héritière byzantine Sophie ayant épousé Ivan III). Tous ses successeurs adoptent ce nouveau titre, mais le terme de « tsar », correct mais non-officiel, demeure cependant le plus usité, tant en Russie que dans le reste du monde.
- Des termes spécifiques s'appliquent à l'entourage du tsar
- La tsaritsa : impératrice souveraine ou impératrice consort de Russie (souvent traduit en français par « tsarine »).
- Le tsarévitch ou grand-duc : fils ou petit-fils en ligne mâle du tsar et/ou de la tsaritsa. Lorsqu’il s’agit du fils aîné, qui est donc l’héritier apparent au trône, il s’appelle tsesarévitch.
Cependant, dans l'usage, le français ne connaît que le terme tsarévitch défini (par le TLFi) comme le « fils aîné du tsar de Russie et prince héritier. » On a aussi utilisé dans cette langue les formes czarévitch et même césarovitch. En russe, le prénom du père suivie du suffixe -vitch vient indiquer la décendance masculine de ce dernier. Ainsi, le fils d'Alexandre est Alexandrovitch et le fils du tsar est donc tsarévitch
- La tsarevna ou grande-duchesse : fille ou petite-fille en ligne mâle du tsar ou de la tsaritsa ou épouse d’un tsarévitch. Lorsqu’il s’agit de l’épouse du tsesarévitch, elle s’appelle tsesarevna.
Serbie
Le titre de « tsar » fut porté par deux souverains serbes :
- Stefan Uroš IV Dušan, de 1331 à 1355 ;
- son fils, Stefan Uroš V, de 1355 à 1371.
Remarque :
- le prince Lazar Hrebeljanović (1329- 28 juin 1389), fût désigné tsar à titre posthume, suite à son sacrifice lors de la Bataille de Kosovo Polje.
Le tsar Stefan Uroš IV Dušan a acquis le droit et porté le titre de tsar une fois qu'il fût devenu souverain des Grecs. Il pouvait donc être Basileus. Les moines du Mont Athos ont accepté son couronnement pour cette raison. Après la mort de son fils, l'Empire serbe fût démembre ne contrôlant plus la majorité du territoire byzantin, le titre ne fût plus d'actualité. C'est pour cette raison que les rois de Yougoslavie furent tous des rois et non des tsars, sans la validation de l'Eglise orthodoxe le titre n'était plus d'actualité.
Anecdotes
- On retrouve le mot « tsar » dans les proverbes russe : « Бог высоко, царь далеко ! » et bulgare : « Бог високо, цар далеко ! », qui signifient littéralement « Dieu est trop haut et le tsar trop loin ! » Autrement dit, « ne comptons que sur nous-mêmes ».
- Un mythe récurrent dans la Russie tsariste est celui du « tsar libérateur » ou « Vrai tsar », censé soulager la misère du peuple. il donna lieu à plusieurs prétendants au trône dont le « faux Dimitri ». Ce mythe servit d'appui aux nombreuses insurrections menées par les cosaques, dont les plus connues sont celle de Bolotnikov, en 1606, qui arrivera jusque sous les murs de Moscou, celle de Stenka Razine, de 1666 à 1671, et celle de Pougatchev, en 1773-1774.
Voir aussi
Articles connexes
Sites externes
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