- Acharnement thérapeutique
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L’acharnement thérapeutique désigne, dans le domaine médical, l'emploi de thérapies exagérément lourdes pour le patient, disproportionnées par rapport à l'amélioration attendue. Le refus de cet acharnement pouvant conduire à la mort. Il pose le problème du conflit entre la liberté du patient et les convictions, voire les intérêts financiers, du corps médical.
Dans certains pays, dont la France, l'acharnement thérapeutique est prohibé car contraire au respect du patient et de l'exigence de son consentement aux examens et aux soins[1]. En effet, selon le Comité consultatif national d'éthique (CCNE), elles témoignent d'« une obstination déraisonnable, refusant par un raisonnement buté de reconnaître qu’un homme est voué à la mort et qu’il n’est pas curable »[2].
Le refus de l'acharnement thérapeutique est aux limites de la définition de l'euthanasie car celui-ci peut être considéré comme un suicide assisté par abstention de la réalisation de soins.
Sommaire
Acharnement thérapeutique et euthanasie
La difficulté de la question du non-acharnement thérapeutique réside dans la limite avec l'euthanasie, qui est punie par la loi dans la plupart des pays. L'euthanasie désigne une pratique (action ou omission) visant à provoquer le décès d'un individu atteint d'une maladie incurable qui lui inflige des souffrances intolérables, particulièrement par un médecin ou sous son contrôle.
En France, le Code de déontologie médicale de 1995 rejette l'acharnement thérapeutique tout en préconisant les soins palliatifs[2].
Le Danemark reconnaît quant à lui un droit des malades à refuser un traitement[2].
Position de l'Église catholique romaine
L'encyclique Evangelium vitae rappelle la doctrine de l'Église sur la fin de vie. Elle reprend les distinctions précédentes et rejette aussi bien l'euthanasie que l'acharnement thérapeutique :
« Il faut distinguer de l’euthanasie la décision de renoncer à ce qu’on appelle l’acharnement thérapeutique, c’est-à-dire à certaines interventions médicales qui ne conviennent plus à la situation réelle du malade, parce qu’elles sont désormais disproportionnées par rapport aux résultats que l’on pourrait espérer ou encore parce qu’elles sont trop lourdes pour lui et pour sa famille. Dans ces situations, lorsque la mort s’annonce imminente et inévitable, on peut en conscience "renoncer à des traitements qui ne procureraient qu’un sursis précaire et pénible de la vie, sans interrompre pourtant les soins dus au malade en pareil cas" »
— Evangelium vitae, 65
Une distinction est ainsi tracée entre les « soins normaux » et les traitements médicaux. C'est ainsi que, dans un document approuvé par le pape Benoît XVI, la Congrégation pour la doctrine de la foi estime que l'alimentation et l'hydratation artificielles constituent « en règle générale un moyen ordinaire et proportionné de maintien de la vie », qui ne doit pas être interrompu par respect pour la dignité des patients[3].
Notes et références
« Lorsqu'une personne, en phase avancée ou terminale d'une affection grave et incurable, quelle qu'en soit la cause, décide de limiter ou d'arrêter tout traitement, le médecin doit respecter sa volonté après l'avoir informée des conséquences de son choix. La décision du malade est inscrite dans son dossier médical.»
- Comité consultatif national d'éthique, Avis n°63 sur la Fin de vie, arrêt de vie, euthanasie, 27 janvier 2000
- Avis visible sur le site du Vatican
Voir aussi
Bibliographie
- L'acharnement thérapeutique, Hôpital Maisonneuve-Rosemont, Montréal, 1994, 41 p. (ISBN 978-2-921736-00-8)
- L'acharnement thérapeutique : les comités d'éthiques hospitaliers, Centre Universitaire de Luxembourg, 1996, 88 p. (ISBN 978-2-87971-072-3)
Liens externes
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