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Cyclamen
CyclamenCyclamen hederifolium Classification classique Règne Plantae Sous-règne Tracheobionta Division Magnoliophyta Classe Magnoliopsida Sous-classe Dilleniidae Ordre Primulales Famille Primulaceae Genre Cyclamen
L., 1753Classification phylogénétique Ordre Ericales Famille Myrsinaceae D'autres documents multimédia
sont disponibles sur CommonsParcourez la biologie sur Wikipédia : Les cyclamens sont des plantes vivaces rhizomateuses de la famille des Primulacées, selon la classification classique, ou des Myrsinacées, selon la classification phylogénétique. Les cyclamens n’ont pas d’affinité nette avec d’autres primulacées, quoiqu’ils ressemblent aux Dodecatheon d’Amérique du Nord par leurs pétales renversés.
La taxonomie reconnaît actuellement 23 espèces de cyclamens. Les cyclamens poussent en plein air dans de nombreux pays méditerranéens où ils croissent surtout dans les régions fraîches et montagneuses. La plus grande concentration d’espèces se trouve en Asie Mineure. Cyclamen purpurascens remonte jusqu'en Europe centrale. Cyclamen somalense pousse dans le Nord-Est de la Somalie.
Sommaire
Description
Le nom Cyclamen est dérivé du grec κυκλος (cercle ou cible). Les cyclamens sont des géophytes à gros tubercule arrondi et aplati, en forme de petit pain. Dans certaines régions la croyance populaire veut que les cochons les déterrent ; d’où leur nom vernaculaire « pain de pourceau » (Sow bread en anglais, Pan porcino en italien, varkensbrood en néerlandais).
À la page 223 du tome XIV du Répertoire de pharmacie[1] on peut ainsi lire : Son nom vulgaire de Pain-de-pourceau a été donné, dit-on, aux cyclamens, à cause de l'avidité avec laquelle les porcs recherchent leurs racines tuberculeuses., et à la page 225 de ce même répertoire : ... les porcs se nourrissent de ses tubercules, sans qu’il en résulte pour eux d’inconvénient.
Les feuilles se développent sous forme de rosette de laquelle émergent également les fleurs gracieuses sur une mince tige. Leur face supérieure est souvent joliment marbrée de blanc avec un motif en « sapin de Noël » dans sa partie centrale. La face inférieure des feuilles de plusieurs espèces est pourprée. On suppose que cette couleur, servant de calorifère, capte la lumière qui traverse la feuille et la transforme en chaleur, dans le temps où les forêts sont dépouillées et le sol libre de neige. Les feuilles disparaissent en été, sauf chez Cyclamen purpurascens et Cyclamen colchicum.
Le genre Cyclamen est remarquable par le fait qu’il y a des espèces en fleur pratiquement chaque mois de l’année.
Les fleurs sont rouges, roses, blanches ou panachées, et sont produites à profusion. Elles n'ont, soit pas d'odeur soit, comme chez certaines espèces comme le cyclamen des Alpes (Cyclamen purpurascens), une odeur agréable plus ou moins prononcée.
Sauf chez Cyclamen persicum et Cyclamen somalense, après fécondation le pédoncule floral se tord en tire-bouchon à partir de son sommet. Font exception Cyclamen graecum, qui le fait à partir du milieu du pédoncule, et Cyclamen rohlfsianum, qui le fait à partir de la base du pédoncule.
La capsule fructifère, qui mûrit sur le sol, libère à maturité de grosses graines recouvertes d'un mucilage sucré, semées par les fourmis.
Histoire
Pendant l’Antiquité, le cyclamen était surtout connu pour ses vertus thérapeutiques (il contient un puissant toxique purgatif)[2].
Les Romains appréciaient le cyclamen pour sa floraison, son parfum et sa discrétion. La présence du cyclamen de Perse sur les îles grecques de Rhodes, Karpathos et Crète, et dans le Nord de l’Afrique (Algérie et Tunisie) semble être la conséquence d’introduction par des moines ou d’autres ordres religieux, car ses stations s’y trouvent à proximité de monastères ou dans des cimetières.
Le cyclamen fut introduit en Europe au XVIe siècle, et fut cultivé dans les jardins botaniques de la reine Élisabeth Ire d'Angleterre. L’Église catholique y voyait le symbole du cœur de Marie qui saigne sur la terre, symbolique reprise par les peintres flamands.
Délaissé au XVIIIe siècle, durant lequel il est plutôt considéré comme une plante de collection, le cyclamen est revenu en vogue à partir du XIXe siècle, participant au courant romantique.
Les espèces botaniques
Le genre Cyclamen est divisé en 4 sous-genres :
- Sous-genre Corticata : Cyclamen cyprium et Cyclamen libanoticum
- Sous-genre Cyclamen, avec trois séries :
- Série Cyclamen : Cyclamen hederifolium et Cyclamen africanum
- Série Persicum Cyclamen persicum et Cyclamen somalense, ainsi que Cyclamen graecum et Cyclamen rohlfsianum
- Série Purpurascens : Cyclamen purpurascens et Cyclamen colchicum
- Sous-genre Gyrophoebe, avec deux séries :
- Série Cilicium : Cyclamen cilicium et espèces apparentées
- Série Pubipedia : Cyclamen coum et espèces apparentées
- Sous-genre Psilanthum : Cyclamen repandum et espèces apparentées
Les espèces à floraison hivernale et printanière
Le cyclamen de Cos et espèces apparentées
- Cyclamen coum Mill. : le cyclamen à feuilles rondes ou cyclamen de Cos – nom incorrect, car ce cyclamen n’est pas indigène à l'île de Cos mais entre autres à Coa (Cilicie orientale), région de Turquie où il est répandu ; originaire des Balkans et d’Asie Mineure, de culture facile ; se naturalise aisément.
- subsp. caucasicum (K. Koch) O. Schwarz : à feuilles cordées et à plus grandes fleurs ; dans la partie Est de la répartition
- Cyclamen abchasicum (Medw. ex Kusn.) Kolak. (Syn. Cyclamen coum var. abchasicum Medw. ex Kusn.) : le cyclamen d'Abkhazie, une forme intermédiaire qu'on rencontre localement en Géorgie, est actuellement reconnue comme une espèce à part entière.
- Cyclamen elegans Boiss. & Buhse (Syn. Cyclamen coum subsp. elegans) : plus à l’Est encore, en Transcaucasie, Cyclamen coum est remplacé par Cyclamen elegans, une espèce plus délicate, à plus grandes fleurs.
- Cyclamen alpinum hort. Dammann ex Sprenger (Syn. Cyclamen trochopteranthum) : originaire de Turquie, à pétales moins renversés, disposés en hélice ; moins rustique.
- Cyclamen pseudibericum Hildebr. : un cyclamen de Turquie, à grandes fleurs légèrement parfumées ; malheureusement moins rustique.
- Cyclamen parviflorum Pobed. : un frère mineur de Cyclamen coum, originaire des hautes montagnes de Turquie ; difficile à cultiver.
- var. subalpinum Grey-Wilson : moins ténu ; se rencontre à plus basse altitude
Les pains de pourceau
- Cyclamen repandum Sm. : le cyclamen étalé, espèce méditerranéenne discrètement parfumée ; se rencontre de la Provence au Nord de la Grèce.
- Cyclamen peloponnesiacum (Grey-Wilson) Kit Tan (Syn. Cyclamen repandum subsp. peloponnesiacum) : le cyclamen du Péloponnèse, très semblable, remplaçant Cyclamen repandum en Grèce.
- subsp. rhodense (Meikle) Kit Tan (Syn. Cyclamen repandum subsp. rhodense) : sous-espèce poussant à Rhodes et à l’île de Cos.
- Cyclamen balearicum Willk. : le cyclamen des Baléares, pousse aux Baléares et dans quelques stations du Languedoc-Roussillon.
- Cyclamen creticum (Dörfl.) Hildebr. : le cyclamen de Crète, se rencontre en Crète et à Karpathos.
NB : Certains cyclamens de Corse seraient des hybrides Cyclamen repandum × balearicum.
Cyclamens du Liban et de Perse
- Cyclamen libanoticum Hildebr. : un cyclamen à grande fleur, originaire du Liban ; peu rustique.
- Cyclamen persicum Mill. : le cyclamen de Perse, originaire de l’est et du sud du bassin méditerranéen. Var. autumnalis Grey-Wilson de la région de Hébron fleurit en automne. Non rustique, à l'exception de quelques clones provenant des hauteurs du Golan. Cette espèce est l’ancêtre des cyclamens des fleuristes.
Les espèces à floraison estivale et automnale
Le cyclamen de Naples
- Cyclamen hederifolium Aiton (Syn. Cyclamen neapolitanum) : le cyclamen de Naples, originaire du nord du bassin méditerranéen. Le cyclamen de jardin le plus facile, qui se naturalise aisément.
Les cyclamens des Alpes et de Colchide
- Cyclamen purpurascens Mill. : montagnes d’Europe centrale et orientale. Fleurit à la fin de l’été, parfumé (nom vernaculaire Violette des Alpes).
- Cyclamen colchicum (Albov) Albov, le cyclamen de Colchide : un cyclamen très semblable du Sud-Ouest du Caucase ; moins rustique.
Les cyclamens de Turquie
- Cyclamen cilicium Boiss. & Heldr. : le cyclamen de Cilicie, un élégant cyclamen de culture assez facile.
- Cyclamen intaminatum (Meikle) Grey-Wilson : un cyclamen nain, à fleur immaculée ; plus fragile.
- Cyclamen mirabile Hildebr. : un remarquable cyclamen, moins rustique ; feuillage rouge dans sa jeunesse, ensuite joliment marbré.
Le cyclamen de Chypre
- Cyclamen cyprium Kotschy, à fleurs blanches ou rosées, élancées, parfumées ; malheureusement peu rustique.
Le cyclamen de Grèce
- Cyclamen graecum Link, peu rustique ; à feuillage remarquable par ses marbrures très variables.
Les cyclamens africains
- Cyclamen africanum Boiss. & Reut. : ressemble à Cyclamen hederifolium ; se croise facilement avec cette espèce.
- Cyclamen rohlfsianum Asch. : endémique en Libye ; le moins rustique des cyclamens
- Cyclamen somalense Thulin & Warfa : apparenté à Cyclamen persicum découvert en 1986 dans le nord-est de la Somalie.
Culture des espèces botaniques
Plantés au jardin, les cyclamens se complaisent à l'ombre des arbres, et n'ont pas besoin de beaucoup de soins, juste enlever les feuilles fanées et arracher les envahisseurs. Les plantes peuvent vivre plusieurs décennies. Certains exemplaires centenaires de Cyclamen hederifolium plantés au XIXe siècle fleurissent encore toujours. Ils peuvent avoir un tubercule de 30 cm de diamètre, pesant plus de 15 kg (domaine de Montmarin) !
Les tubercules des espèces rustiques doivent être plantés très superficiellement ; ceux des espèces moins rustiques plus profondément (5 à 10 cm). Les espèces non rustiques doivent, sauf dans les régions au climat très clément, être plantées en serre froide.
Les cyclamens des fleuristes
Les cyclamens dits des fleuristes sont des cultivars tri- et tétraploïdes de Cyclamen persicum. Ce sont des plantes d'ornement très populaires qui égayent de leurs couleurs vives les journées d'hiver. Les nouveaux cultivars traités aux hormones, appelés « cyclamens nanifiés », deviennent à la mode.
Le cyclamen ne supportera pas de rester enfermé dans votre salon, vous devrez le sortir très souvent (sur le rebord d'une fenêtre) sans craindre les températures fraîches, voire très fraîches (rentrez-le à 0°). En ce qui concerne l'arrosage, méfiez-vous de ne pas laisser d'eau dans la soucoupe ou le cache-pot, il n'apprécie pas les excès d'humidité qui favorisent le pourrissement. Enfin, au fur et à mesure que les fleurs fanent, ôtez-les en tirant sur la tige d'un coup sec.
Il est possible de conserver le tubercule, à l'abri de la lumière directe, et le faire refleurir plusieurs années de suite. Durant la période de repos (en juillet-août) il est possible de procéder à une division du tubercule. Les deux moitiés devront être plongées dans un fongicide (fleur de soufre par exemple) puis laissées à sécher quelques jours avant d'être replantées séparément. Le principal ennemi du cyclamen est une bactérie, Erwinia carotovora, qui se développe lors d'une chaleur excessive, une fertilisation trop riche et trop d'humidité.
Toxicité
Les cyclamens contiennent de la cyclamine, une saponine triterpénique, dont la plus haute concentration est présente dans le tubercule. L’ingestion de cyclamine provoque une irritation caractérisée par d’intenses nausées et vomissements. L’injection de cyclamine sous la peau entraîne des effets systémiques semblables au curare des indiens (paralysie).
Aux pages 223 et 225 du tome XIV du Répertoire de pharmacie[1] on peut lire :
Le cyclamen était très employé autrefois comme purgatif, vermifuge, emménagogue, etc., et il entrait dans la composition de plusieurs médicaments, tous à peu près abandonnés aujourd’hui. Dans le royaume des Deux-Siciles, et principalement en Calabre, on fait usage des tubercules de Cyclamen pour la pêche du poisson d’eau douce. Ces faits, ajoutés à l’assertion annoncée par quelques auteurs, que les anciens empoisonnaient leurs flèches avec le suc de Cyclamen, semblent avoir donné à M. de Luca l’idée de ses intéressantes recherches sur le principe actif de ce végétal. M. de Luca divise en deux parties son travail : 1° extraction de la matière toxique contenue dans la racine du Cyclamen et à laquelle il donne le nom de cyclamine ; 2° étude de ses principales propriétés chimiques et physiologiques. ... M. de Luca signale ensuite l’action du jus de Cyclamen et de la cyclamine sur l’économie animale. Il fait ressortir l’innocuité de ces substances introduites dans le tube digestif de certains animaux : tandis qu’un lapin peut recevoir 10 grammes de suc de Cyclamen dans son estomac et que les porcs se nourrissent de ses tubercules, sans qu’il en résulte pour eux d’inconvénient, 4 centimètre cube de jus dans 3 litres d’eau entraîne la mort des petits poissons soumis à cette expérience. M. de Luca a été conduit par ces faits à reconnaître entre le principe actif de Cyclamen et le curare une analogie d’action que les expériences de l’un de vos commissaires, M. Claude Bernard, ont confirmé : injecté dans le poumon ou dans le tissu cellulaire de différents animaux, tels que des lapins, des oiseaux, des grenouilles, le jus de Cyclamen, en quantité qui varie de 1 à 4 grammes, produit la mort, mais moins énergiquement que le curare et avec un mécanisme un peu différent. Au point de vue chimique, cette action toxique est d’autant plus intéressante que la cyclamine n’est pas une matière azotée comme la plupart des substances délétères.
Divers
- Au Japon, le cyclamen est la fleur sacrée de l'amour.
- Le Cyclamen europaeum (ancien nom du Cyclamen purpurascens) entre dans la composition de l'anti-migraineux homéopathique Phapax du laboratoire Lehning.
Notes et références
Sources
- Christopher Grey-Wilson, Cyclamen: A Guide to Gardeners, Horticulturists and Botanists, Timber Press Inc., Portland, Oregon, 2003 (ISBN 088192587X)
- Réginald Hulhoven, Des Primulacées remarquables
- I : Les Cyclamens à floraison hivernale et printanière, Les Jardins d'Eden, 19: 99-105, 2004
- II : Les Cyclamens à floraison estivale et automnale, Les Jardins d'Eden, 20: 6-11, 2005
Liens externes
- Référence Tela Botanica (France métro) : Cyclamen (fr)
- Référence ITIS : Cyclamen L. (fr) ( (en))
- Référence NCBI : Cyclamen (en)
- Référence GRIN : genre Cyclamen L. (en)
- Référence CITES : genre Cyclamen (sur le site de l’UNEP-WCMC) (fr+en)
- The Cyclamen Society (en)
- John D. Thompson, Sébastien Lavergne, Laurence Affre, Myriam Gaudeul & Max Debussche, Ecological differentiation of Mediterranean endemic plants(en)
- A phyloclimatic study of Cyclamen
- Système canadien d'information sur les plantes toxiques : Cyclamen persicum
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