Cursus honorum

Cursus honorum
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Monarchie romaine
753509 av. J.-C.
République romaine
50927 av. J.-C.
Empire romain
27 av. J.-C.476
Empire byzantin
3951453

Magistratures ordinaires
Consul
Proconsul
Préteur
Propréteur
Censeur
Tribun
Édile
Questeur
Magistratures extraordinaires
Dictateur
Maître de cavalerie
Tribun consulaire
Interroi
Décemvir
Triumvir
Titres et honneurs
Empereur romain
Auguste
César
Préfet du prétoire
Tétrarque
Dux
Magister militum
Princeps senatus
Pontifex maximus
Préfet de Rome
Imperator
Légat
Licteur
Institutions et lois
Constitution romaine
Sénat romain
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Cursus honorum
Auctoritas
Droit romain
Mos majorum
Citoyenneté
Imperium
Potestas
Série Rome antique

Le cursus honorum (qui en latin signifie carrière des honneurs ou, littéralement, « course des honneurs ») était l'ordre d'accès aux magistratures publiques sous la Rome antique. Défini très tôt à une époque mal déterminée, il ne fut formalisé que par la lex Villia Annalis en 180 av. J.-C.

Cet ordre était obligatoire, permettait de gagner les compétences et d’avoir pour magistrats suprêmes des hommes mûrs et expérimentés.

Sommaire

Le cursus honorum au IIe siècle av. J.‑C.

En prérequis, il fallait être éligible, c'est-à-dire appartenir à la classe équestre des citoyens romains, et avoir fait son service militaire comme cavalier, ce qui signifiait au IIe siècle av. J.‑C. posséder un cens d’au moins 400 000 sesterces[1].

Les magistratures devaient s’enchaîner dans l’ordre suivant  :

Le questeur

Le questeur devait avoir 30 ans minimum et s'occupait des finances de l'État ou d'une province. Ils sont les payeurs aux armées et les trésoriers d'une province. Il y avait 20 postes par an.

L'édilité

L'âge minimum pour être édile était de 36 ans et il y a quatre postes par an, et il fallait avoir précédemment revêtu la questure pour postuler. Les édiles s'occupaient de l'administration de Rome : de la police des marchés, de l'approvisionnement des marchés, de la police générale et de l’organisation des jeux du cirque.

Les édiles curules étaient élus par les comices tributes, mais les édiles plébéiens par les conciles plébéiens, de plus ils bénéficiaient de l'inviolabilité.

La préture

Il y avait 6 préteurs en 241. Le préteur pérégrin était compétent pour les litiges entre un citoyen et un étranger tandis que le préteur urbain s'occupait de ceux entre deux citoyens, de plus il remplaçait temporairement un consul absent. L'âge minimum était de 40 ans. Les préteurs étaient élus par les comices centuriates. Ils disposaient de l'imperium, ils avaient le droit d'auspices majeurs et bénéficiaient de deux licteurs.

Le consulat

Les consuls, au nombre de deux, étaient les magistrats supérieurs. L'âge minimum était de 42 ans. Les consuls convoquent et président les réunions du Sénat, les comices curiates, les comices centuriates. Ils commandent les armées, et ils sont éponymes (les années portent leurs noms). Les consuls sont élus par les comices centuriates, ils ont le droit d'auspices majeurs, le droit d'imperium et bénéficient de 12 licteurs.

On peut être réélu consul, mais il est d’usage de ne pas se présenter pour un second mandat lorsque on est consul en exercice : il faut être redevenu simple citoyen pour postuler de nouveau au consulat. Une loi confirma cette coutume en -150.

On constate l’absence dans cette succession du tribunat de la plèbe, que l’aristocratie romaine refusa obstinément de considérer comme une magistrature honorable. Manquent aussi les magistratures de censeur et de dictateur, quoique elles soient d’un rang supérieur à celles du cursus honorum. Ce ne sont pas des magistratures annuelles, la dictature n’est de plus pas accessible par voie électorale, elles ne s’intègrent donc pas dans un parcours normal.

On en changeait tous les ans.

Évolution du cursus honorum au IIe siècle av. J.‑C.

Des entorses aux règles furent signalées par les historiens romains, en cas de crise ou pour des personnalités remarquables :

À la fin du IIe siècle av. J.‑C., Marius et ses partisans multiplièrent les abus :

  • Marius cumula cinq consulats d’affilée de -104 à -100
  • Cinna, fut consul quatre fois de suite de -87 à -84 et Carbo trois fois consul en quatre ans de -85 à -82, tandis que son fils Marius le Jeune fut consul en -82 alors qu’il n’avait pas l’âge pour la préture.

En réaction, Sylla réforma le cursus honorum lors de sa dictature entre -81 et -79 :

  • Les conditions d’âge furent relevées et portées à 30 ans pour la questure, 36 ans pour l’édilité, 40 ans pour la préture, 43 ans pour le consulat
  • Le nombre de questeurs et de préteurs fut augmenté pour les besoins d’administration d’une Rome et d’un empire agrandis, passant à 70 questeurs et 8 préteurs. Cela ouvrait aussi la carrière des honneurs à un plus grand nombre de membres de la nobilitas.
  • L’édilité devint facultative
  • Pour le consulat, un intervalle de dix ans minimum fut imposé entre deux mandats
  • Avoir exercé le mandat de tribun de la plèbe excluait d’office du cursus honorum

Cette dernière mesure qui transformait le tribunat de la plèbe en impasse politique fut abolie par Pompée après l’abdication de Sylla en -79. L’ambitieux Pompée dérogea de plus à la règle, en devenant consul à 36 ans.

Une génération plus tard, Jules César exerçant la dictature, accrut le nombre de questeurs qui passa à 40, d’édiles qui passa à 10 et de préteurs qui passa à 20.

Le cursus honorum sous le Principat

Tandis que l’intérêt politique des magistratures s’effaçait avec la fin des compétitions électorales, l’augmentation du nombre de questeurs et de préteurs décidée par César orientait le cursus honorum vers des carrières administratives dans les provinces. Auguste et ses successeurs confirmèrent cette orientation, en multipliant l’accord du consulat par le système des consuls suffects.

Une carrière sénatoriale se créa, calquée sur l’enchaînement du cursus honorum, avec des conditions d’âge plus basse que sous la République, et enrichie des missions d’administration impériale. L’historien Paul Petit décrit ainsi le cursus possible d’un fils de sénateur[2] :

  • La carrière commençait à 17 ans par une année dans les fonctions administratives ou juridiques du vigintivirat dont les enfants des grandes familles pouvaient se dispenser.
  • un an (parfois moins) de service militaire à 18 ans, comme tribun légionnaire laticlave dans une légion
  • questeur à 25 ans, magistrature qu’accompagnait l’inscription au Sénat
  • édile ou tribun de la plèbe à 27 ans
  • préteur à 30 ans, qui offre en plus des fonctions juridiques, des postes importants : légat de légion, légat adjoint d’une grande province ou légat d’une province dite prétorienne, préfet du trésor (ærarium), curateur à Rome
  • consul à partir de 33 ans, le plus souvent consul suffect, titre honorifique qui donnait accès aux postes de légat de province, voir proconsul en Asie ou en Afrique, province les plus enviées.
  • consul ordinaire ou éponyme, sommet du cursus pour les hommes les plus appréciés, qui pouvait s’enchaîner sur la préfecture de la Ville.

Les conditions d’âge pouvaient faire l’objet de dispenses.

Toutefois, le faible nombre de sénateurs compétents et intéressés par le service public, malgré leur renouvellement par des provinciaux, et la méfiance de certains empereurs vis-à-vis du Sénat fit diminuer peu à peu le nombre de sénateurs titulaires de postes dirigeants dans l’administration impériale, au profit des membres de l’ordre équestre plus dynamique.

Le cursus honorum sous le Dominat

Au IVe siècle, le cursus honorum persiste encore à Rome, pour des magistratures désormais vides de tout pouvoir, et obligeant surtout à donner des jeux. Les nominations aux postes importants de l’administration impériale ne dépendent plus du cursus honorum réalisé, ou de l’appartenance à l’ordre sénatorial ou à l’ordre équestre. Constantin Ier nomma encore des consuls, désormais à titre honorifique et pour les besoins du calendrier (consuls éponymes), et laissa au Sénat de Rome le soin de désigner les autres magistratures, questure et préture. Le consulat ouvrit toujours l’accès à la préfecture de la Ville[3].

Notes

  1. Claude Nicolet, Censeurs et publicains, économie et fiscalité dans la Rome antique, Fayard, 2000, (ISBN 2213602964), p. 171-172
  2. Paul Petit, Histoire générale de l’Empire romain, p 178-179.
  3. Roger Remondon, La crise de l’Empire romain, PUF, p 143

Liens internes

Sources

  • George Hacquard, Jean Dautry, O Maisani ,Guide romain antique, Hachette, 1952, 50° édition en 2005 (ISBN 2010004884)
  • Paul Petit, Histoire générale de l’Empire romain, Seuil, 1974, (ISBN 2020026775)
  • François Hinard, Sylla, Fayard, 1985
  • M. Christol, D. Nony, Rome et son empire, des origines aux invasions barbares, Hachette, collection HU, 2003, (ISBN 2-01-14-5542-1)
  • Roger Remondon, La crise de l’Empire romain, PUF, collection Nouvelle Clio – l’histoire et ses problèmes, Paris, 1992

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