- Crénothérapie
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Cure thermale
Une cure thermale est un traitement médical prescrit par un médecin (généraliste ou spécialiste) qui se déroule dans une station thermale sur trois semaines, au cours desquelles le patient est traité pour son affection par les eaux minérales naturelles des sources thermales.
L'ensemble des techniques et savoirs mis en œuvre lors d'une cure thermale s’appelle la crénothérapie. La cure thermale rentre dans le cadre générale des activités de thermalisme.
Sommaire
Le traitement
Il existe deux types de traitement par les eaux thermales :
- l’hydrothérapie externe, ou générale, qui consiste en bains, en douches, en applications de boue, en pulvérisations, ou encore en massages.
- l’hydrothérapie interne, ou locale, ensuite, comprenant notamment la cure de boisson, mais aussi l’aérosolthérapie, avec par exemple l’inhalation d’eau pulvérisée.
L’application de soins
- Hydrothérapie externe, ou générale
- Douches (chaude, froide, au jet, haute pression)
- Bains (gazeux) : en baignoire aérobain, hydrobain, carbogazeux
- Application de boue (illutation)
- Kinésithérapie (piscine, massages sous eau thermale)
- Pulvérisations
- Hydrothérapie interne, ou locale
- Aérosolthérapie (vapeurs thermales : inhalation, aérosol, injection et vaporariums)
- Les douches, générales, à pression, filiformes, nasales, locales.
Les pathologies traités
Les cures sont indiquées pour des maladies chroniques, en accompagnement d’un traitement classique ou en prévention de complications de certaines maladies.
La médecine thermale est préconisée pour diverses pathologies : certains processus dégénératifs, les allergies ou les maladies immunologiques telles que l’asthme, les dysfonctionnements métaboliques, ou encore les affections douloureuses comme l’arthrose, les rhumatismes et les sciatiques, etc.
Elle peut être utilisée en complément de traitements "classiques" ou dans certains cas, la cure peut être prescrite en première intention pour le traitement de certaines maladies chroniques.
12 indications thérapeutiques ont été définies par la Sécurité sociale pour les cures thermales[1] :
- 1. Affections bucco-linguales : Parodontopathie, aphtose
- 2. Troubles du développement de l’enfant : Énurésie
- 3. Neurologie : Séquelles motrices, vasculaires, parkinsoniennes, sclérose en plaques
- 4. Maladies cardio-artérielles : Artérite, syndrome de Raynaud
- 5. Psychiatrie : troubles anxiodépressifs, trouble anxieux généralisé, état de stress prolongé, troubles du sommeil, sevrage de psychotropes, somatisation
- 6. Affections urinaires : Calculs rénaux, infections urinaires chroniques, insuffisance rénale légère
- 7. Maladies digestives et troubles du métabolisme : Colopathie, surpoids, obésité, affections du foie, de l’estomac, de la vésicule
- 8. Gynécologie : Douleurs de l’appareil urogénital, troubles hormonaux
- 9. Dermatologie : Eczéma atopique, psoriasis, brûlures et cicatrices
- 10. Phlébologie : Séquelles de phlébite, insuffisance veineuse (varice, douleur, ulcère), lympho-œdème
- 11. Voies respiratoires et ORL : Rhinites, pharyngites, asthme, allergie, sinusite, otites
- 12. Rhumatologie : Arthrose, cervicalgie et lombalgie chroniques, fibromyalgie, séquelles traumatiques et postopératoires, spondylarthrite, polyarthrite
Le suivi médical
Les soins sont prescrits par un médecin thermal à l'arrivée dans la station thermale. Le patient (dit "curiste") est suivi pendant toute la cure et trois visites médicales sont obligatoires durant le séjour et davantage si l’état de celui-ci le nécessite.
Les cures thermales comprennent 3 semaines de soins. Cette durée permet notamment de provoquer une rupture avec l’environnement habituel du curiste. Les établissements proposent d’ailleurs, en complément du travail thermal, des actions de sensibilisation et de prévention afin de permettre au curiste d’apprendre à mieux vivre avec sa maladie.
Prévention et éducation thérapeutique
La prévention
La prévention est une manière d’empêcher l’apparition de certaines pathologies ou de freiner leurs complications ou les effets du vieillissement par l’adoption de comportements adaptés. Par sa durée, la cure thermale est propice à cette approche de santé.
Il existe 3 niveaux de préventions[2] :
- La prévention primaire s’attache à lutter contre les risques sanitaires et les conduites à risque individuelles, sociétales ou environnementales, avant l’apparition d’un problème. Les campagnes de communication de santé publique et les programmes d’éducation, sur la vaccination, l’alcool ou le tabac participent à la prévention primaire.
- La prévention secondaire cherche à déceler au stade précoce une maladie ou un désordre en santé : dépistage du cancer du sein, du diabète (de type II).
- La prévention tertiaire vise à prévenir les rechutes ou les complications d’une maladie ou d’un traumatisme. On parle de réadaptation post-chirurgicale ou d’accompagnement médical et/ou sociétal des malades chroniques.
Éducation thérapeutique
Les cures thermales ont développé des programmes d’éducation thérapeutique[3]. Il s’agit de former le malade pour qu'il puisse acquérir un savoir adéquat, pour contrôler sa maladie. La formation doit aussi permettre au malade de mieux collaborer avec les soignants. Cela comprend des activités de sensibilisation, d’information, d’apprentissage et d'accompagnement concernant la maladie et le traitement.
Par exemples :
- Les raideurs d’articulation et les douleurs dues à l’arthrose peuvent diminuer en pratiquant des exercices appropriés, d’assouplissement, d’endurance, de maintien.
- En ce qui concerne les troubles de la circulation et cardiovasculaires, l’accent va être mis sur l’amélioration de l’hygiène de vie.
- Pour le contrôle du diabète (de type II) ou du surpoids, une éducation globale, diététique, physique et une meilleure compréhension des dysfonctionnements de l’organisme seront engagés.
- Les allergies respiratoires et de la peau peuvent être améliorées par une éducation thérapeutique qui prévient les crises.
La cure thermale dans le système de santé français
Norme de qualité de l’eau
En France, s’il existe plusieurs types d’eaux, toutes les sources sont en revanche soumises aux mêmes conditions de reconnaissance, d’agrément et de contrôle. L’eau thermale doit être vierge de toute bactérie pathogène, de sa source jusqu’à son lieu d’utilisation. La plupart des établissements thermaux français proposent aujourd’hui des installations et des soins respectueux des standards de qualité définis par la profession (normes Afnor). Les centres thermaux peuvent être suspendus en cas de détection de bactérie pathogène[4].
La prise en charge par la Sécurité sociale
Depuis 1947, les cures thermales sont prises en charge par la Sécurité Sociale, selon une grille de soins adaptée à chaque pathologie. Chaque établissement de soins est agréé dans le traitement d’une ou plusieurs orientations thérapeutiques (en général 2) et tous sont conventionnés par la Sécurité Sociale.
Les soins de cure et le forfait du médecin thermal sont pris en charge à hauteur de 65 % et 70 %, parfois 100 % par la Sécurité sociale[5]. La sécurité sociale rembourse généralement les transports surtout pour les enfants (train, avion pour les personnes habitant les DOM-TOM ou essence) et partiellement l'hébergement.
Les cures "libres"
De nombreuses stations thermales ont développé, en parallèle aux cures traditionnelles, des séjours conventionnés, des cures libres médicalisées, des séjours de remise en forme, ou de bien être (cure mal de dos, sevrage tabagique, jambes lourdes…), d'une durée d'un week-end (minicures). Ces cures libre ne sont pas remboursés par la Sécurité Sociale.
Évaluation des bénéfices de la cure thermale
Depuis 1999, on cherche à évaluer le Service Médical Rendu (SMR) d’un traitement. Le niveau de service médical rendu par un traitement conditionne son degré de prise en charge par l’assurance maladie.
Afin d’apporter la démonstration du Service Médical Rendu des cures thermales, des études scientifiques comparent et évaluent :
- la thérapeutique thermale avec des traitements classiques,
- des cures immédiates ou différées,
- la qualité et la stabilité des eaux et boues thermales,
- l’intérêt médico-économique d’une cure.
En vingt ans, plus de 250 travaux ont été réalisés et publiés[6].
En 2004, l’Association Française pour la Recherche Thermale (AFRETH) a été créée, pour :
- "apporter les éléments d’évaluation permettant à la médecine thermale de confirmer son utilité dans le service de santé publique" ;
- "assurer l’actualisation nécessaire des données scientifiques (et médico-économiques) relatives à la médecine thermale".
Liens externes
- Site officiel du Conseil national des exploitants thermaux (Cneth) : http://cneth.org
- Site officiel de l’Association française pour la recherche thermale : http://www.afreth.org
- Société Française d'Hydrologie et de Climatologies Médicales : http://www.soc-hydrologie.org
- Les éditions de La Presse Thermale et Climatique : http://www.lapressethermale.org
Bibliographie
- Le guide du thermalisme 2009, Groupe Impact Médecine, Paris 2009
- Ce qu’il faut savoir sur les cures thermales, Astrid Charlery, Jacob-Duvernet, Paris 2006
- Médecine Thermale Faits et Preuves, Pr. Patrice Queneau et al., Editions Médicales Internationales, Paris 2000
Références
Catégories : Thermalisme | Traitement médical
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