- Crèmerie
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Une crèmerie (ou crémerie[1]) est, à l'origine, le local où on laisse le lait crémer. La crèmerie désigne ensuite un établissement où l’on vend du lait, de la crème, du fromage et souvent des œufs, d'où l'acronyme BOF, « beurre, œuf, fromage ».
Sommaire
Crèmeries historiques
Crémerie de Paris :
En 1870 a ouvert à Paris la Crémerie de Paris qui fut une des anciennes Crémerie des Halles de Paris. Une partie du bâtiment datait déja de 1690 et occupait auparavant la Poste, une autre a été construit en même temps que les Halles de Baltard. En 1923 la Crèmerie de Détail a été transforme dans une Crèmerie en Gros sous le nom "Emmental SA". La Crèmerie a ferme en 1970 avec le départ du marche des Halles vers Rungis. Elle a recouvert en 2011 comme centre d´exposition [2] sous son nom d´origine et en ressortant les pierres de taille du passé.
Milchladen Dresde :
En 1880 a ouvert à Dresde en Allemagne une Cremerie (Milchladen) qui d´après le Livre Guinness des Records est la plus belle Cremerie du Monde. Le magasin est entièrement décore en carrelages peints à la main représentant des anges et des motifs art deco. Le magasin a survecu les bombardements de la 2eme guerre mondiale, mais il a été nationalise en 1972 puis ferme en 1978 par le regime de l´ancienne DDR / Allemagne de l´Est. La crémerie e reouvert en 1990 et vend toujours de produits laitiers ainsi que d´articles de souvenir. Un restaurant a été rajouté[3].
Crèmerie-restaurant
À Paris, dans la seconde moitié du XIXe siècle, certaines crèmeries deviennent des restaurants bon marché, fréquentés par une clientèle populaire et laborieuse, où les ouvrières et les étudiantes sont nombreuses[4]. Outre des laitages et des fromages, ces crèmeries proposent du riz, des œufs, des bouillons, puis également des viandes plus ou moins soigneusement préparées. Lorsqu'on est lassé de manger tous les jours la même chose dans sa crèmerie habituelle, on va dans une autre, on « change de crèmerie »[5].
Crèmeries parisiennes de 1860
« Depuis quelques années on a désigné sous le nom de crémeries certains établissements tenant le milieu entre le restaurant et le café, et où l'on vend de tout excepté de la crème, espèce de gargote d'un aspect particulier, où le riz au lait, le café a la crème (!), le chocolat, la côtelette et les œufs sur le plat règnent à peu près souverainement. L'étalage d'une crémerie est des plus simples. Il se compose invariablement d'une jatte de riz, d'une demi-douzaine de côtelettes de fantaisie, de pruneaux douteux, noyés dans du cirage, d'une boite de sardines vide et de mouches. On y ajoute, mais dans les grands quartiers seulement, une bouteille de trois-six sous le nom prestigieux de vieux cognac, avec des tasses à café et du sucre en morceaux. Dans le vieux style, on appelait laiterie la boutique où l'on vend du lait. Un fruitier ambitieux a changé tout cela. De sa fruiterie-laiterie il a fait une crémerie dans laquelle on consomme, il est vrai, du lait, mais où le lait n'est après tout qu'un prétexte. Il est même telle crémerie où se débite toute espèce de choses alcoolisées ou frelatées, excepté du lait. Bref, la crémerie, établissement tout moderne, en se généralisant dans Paris, s'est élevée à la hauteur du restaurant, avec lequel elle rivalise en beaucoup d'endroits. Du bol de café à la crème on est passé à l'omelette et aux œufs sur le plat; des œufs sur le plat, à la côtelette et au bifteck. Les crémeries se sont propagées à ce point, qu'il y en aura bientôt plus que de consommateurs, surtout dans les parages où campe la tribu peu sauvage des Musettes et des Cascadettes...
Les plus intéressantes à observer sont, à coup sûr, celles du quartier Latin, où les habitués des deux sexes vivent souvent en permanence. Au quartier Latin, la crémerie est la providence de l'étudiante en disponibilité. Les consommateurs de la rive gauche ont, aux alentours de l'Odéon, une physionomie qui leur appartient en propre, et là, sous le rapport de l'originalité, le côté des hommes n'a rien à envier au côté des femmes...
Les crémeries des rues du Four-Saint-Germain et de Buci ne sont guère fréquentées que par des ouvrières des alentours, qui viennent y faire leur apprentissage d'étudiantes. De là à l'École de médecine ou à l'École de droit, il n'y a qu'un pas ; ensuite il n'en faut plus qu'un autre pour gagner la Closerie des Lilas. Les crémeries à étudiantes sont celles du quartier de l'Odéon et de l'École de médecine, de la rue Monsieur-le-Prince, de la rue des Grès et de la rue des Cordiers. Il y avait aussi vers 1855, rue Saint-André-des-Arts, la crémerie du Paradoxe, où a déjeuné toute la bohème littéraire de Paris. »
— Pierre Larousse, « Crémerie » dans Grand dictionnaire universel du XIXe siècle, tome cinquième, 1869
Notes et références
- rectifications orthographiques du français en 1990. Voir aussi crèmerie sur le Wiktionnaire. Les deux orthographes sont d'usage depuis le XIXe siècle ; l'orthographe avec accent aigu a prévalu au XXe siècle ; celle avec accent grave est recommandée par les
- Exposition à la Crèmerie
- Images de la Crémerie Pfunds
- Madeleine Ferrières, Nourritures canailles, Seuil, 2007
- Crèmerie sur le TLFi
- Pierre Larousse, Grand dictionnaire universel du XIXe siècle, tome cinquième, 1869, p.486 ; disponible sur Gallica
Bibliographie
- Jeanne Gaillard, Paris, la ville (1852-1870), L'Harmattan, 1997 (ISBN 9782738460592)
Liens externes
Voir aussi
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