- Crudivorisme
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Le crudivorisme ou alimentation vivante est une pratique alimentaire qui promeut la consommation de nourriture non cuite voire non chauffée, non raffinée, et souvent issue de l' agriculture biologique, comme principale source d'alimentation.
On peut séparer les crudi-végétariens ou crudi-végétaliens qui sont principalement granivores, fructivores, etc., des crudivores carnivores, qui font de la viande une part plus ou moins grande de leur régime (voir le régime du tigre, exclusivement carnivore). Il y a aussi certains qui ne font subir aucune transformation à la nourriture (voir l'instinctonutrition) quand d'autres s'attachent à préparer des plats crus très élaborés dans ce qui est parfois appelé la « crusine ».
Sommaire
La cuisson : effet positif, effet négatif
L'effet de la cuisson des aliments et son rôle hygiénique positif ou négatif sont des questions essentielles pour comprendre la position crudivoriste.
Un aliment peut être composé de vitamines, de minéraux, de protéines, de glucides mais aussi des enzymes qui permettent à l'organisme de mieux le digérer et l'assimiler. À la cuisson, selon les promoteurs de ce mode d'alimentation, beaucoup d'oligo-éléments ou vitamines (comme les vitamines C et B) disparaîtraient en partie ou en totalité de l'aliment cuit. En revanche, d'autres résisteraient mieux à la chaleur comme les vitamines A, E, D, F[1]. "Certains minéraux précipitent à la chaleur et deviennent moins assimilables", d’après Katia Tardieu, diététicienne libérale"[2]. Aujourd'hui, la plupart de nos aliments seraient dénaturés et "dévitalisés", selon ses termes, ce qui entraînerait une baisse de forme et d’énergie.
Toutefois, la cuisson rend comestibles certains aliments qui crus seraient indigestes, notamment les aliments riches en amidon tels que les céréales, ou potentiellement vecteurs de pathogènes tels que la viande de porc, voire toxiques à l'état cru, comme la morille. C'est d'ailleurs l'une des raisons historiques notables ayant mené à l'adoption répandue de ce mode d'alimentation. La cuisson a en outre l'avantage de détruire certains allergènes contenus dans les aliments. En effet, certaines personnes sont allergiques à la banane, à l'œuf, au kiwi, et comme le confirme l'Agence canadienne d'inspection des aliments, la cuisson de ces aliments les rend comestibles au plus grand nombre[3].
La cuisson des aliments permettrait une plus grande biodisponibilité de substances telles que le lycopène (le pigment rouge que l'on trouve par exemple dans la tomate), lorsque cette dernière est cuite[2]. Il en est de même pour l'alpha-carotène, la lutéine et les caroténoïdes qui semble plus présents dans les aliments cuits que crus. Toujours selon la même source, les caroténoïdes s’avèreraient de sérieux atouts contre les dégénérescences cellulaires[2].
"L’action des enzymes vivantes, des vitamines et sels minéraux d’un régime « tout cru » permet de « détoxiquer » (cf. détoxication), de nettoyer l’organisme en favorisant l’élimination des toxines[2]." Les adeptes du cru considèrent souvent le corps comme une grande baignoire pleine de toxines dues à une alimentation trop grasse, trop protéinée, chimique, transformée, raffinée et pensent que la plupart des maladies sont le résultat de cette surcharge toxique.
Intégrer des aliments crus dans son alimentation demande d'y aller progressivement, car certaines personnes qui consomment des aliments crus (surtout des fruits et des légumes) sont incommodées par des ballonnements, des selles molles, ou des colites. « Les aliments lactofermentés (choucroute, carottes, betterave, etc.) permettent une transition entre le cuit et le cru, et comme pour le soja fermenté, la lactofermentation détruit certaines substances indésirables[1]. »
L'option d'une alimentation crue est parfois recommandée sur un court terme [réf. nécessaire], par exemple, une cure d'aliments crus sur deux semaines. Cela étant, il n'est pas exclu que cela implique une instabilité des cycles de la flore intestinale[réf. nécessaire].
Les risques
Le crudivorisme, ou "alimentation vivante", est un régime alimentaire qui ne comporte pas plus de risque de carence qu'un régime alimentaire omnivore. En mangeant de façon variée, des fruits, des légumes, des graines germées, de la levure de bière, et d'autres compléments alimentaires, les crudivores répondent aux besoins de l'organisme en protéines, lipides (huiles végétales : olive, sésame, chanvre, tournesol, etc.), glucides (fruits secs comme les dattes, figues, abricots secs, les fruits frais, le miel, etc.), vitamines et sels minéraux.
Comme pour les végétariens (cf. végétarisme) qui ne mangent pas de viande, la question assez récurrente concerne l'apport en protéine dans l'alimentation crue végétarienne, voire végétalienne. Selon une étude réalisée par l'IRD pour le Ministère de l'agriculture et de la pêche, « la spiruline de par sa forte richesse naturelle en protéines, fer et vitamine B12, acides gras essentiels doit être considérée comme un aliment[4] » qui, en accompagnement d'autres aliments riches en protéines (levure de bière, soja, oléagineux, etc.), peut être une bonne alternative. Néanmoins, il est important de ne pas se satisfaire uniquement de la spiruline ; les graines germées comme le seigle, le quinoa, le soja, le sésame peuvent apporter en protéines.
Les apports en vitamines et minéraux
Le fait de manger des fruits et des légumes permet d'apporter à l'organisme un grand nombre de vitamines et minéraux. En revanche, certaines vitamines présentes dans les viandes, comme la vitamine B12, peuvent être insuffisantes voire absentes des fruits et légumes. C'est pourquoi, les graines germées peuvent être complémentaires en ce qui concerne cet apport en vitamines et minéraux déjà présent dans les fruits et légumes.
- La vitamine A est très présente dans la luzerne et les lentilles germées.
- Les vitamines B se trouvent toutes facilement dans le règne végétal. Les légumes, céréales, légumineuses et noix en renferment en bonnes quantités.
- La vitamine B12, on la trouve dans la luzerne[réf. nécessaire].
- La vitamine C se trouve en abondance dans les fruits et légumes.
- La vitamine D n'est pas vraiment présente dans les végétaux, mais le trèfle germé est composé de vitamine D.
- Les huiles végétales et le germe blé sont d'excellentes sources de vitamine E.
- Les légumes verts contiennent de la vitamine K en grande quantité.
- Le calcium est présent dans le soja, les noix, les fruits secs (figues, dattes), etc.
- L'iode est présent dans les algues, l'ananas, le navet...
- Le fer est présent dans les lentilles, le persil, les amandes, les abricots.
- Le magnésium et le manganèse sont présents dans la banane, les amandes et les légumes verts.
Il est évident que cela nécessite une assiduité aux graines germées ; environ, une poignée par jour.[réf. nécessaire]
L'étude Kouchakoff
Dans les années 1930 à l’Institut de Chimie clinique de Lausanne, Paul Kouchakoff entreprend une recherche qui laisse supposer que le corps reconnaitrait les aliments cuits comme étant des envahisseurs nocifs et que celui-ci ferait de son mieux pour essayer de les éliminer. En termes simples, des globules blancs (les leucocytes) se précipitent vers le lieu de l’invasion (les intestins) dès que la nourriture pénètre dans la bouche. Le phénomène s’appelle « leucocytose digestive ». Kouchakoff aurait découvert que, lorsque la nourriture était consommée crue, la leucocytose digestive ne se produisait pas. La quantité de globules blancs dans le système sanguin n’augmenterait pas lorsque l’on mange de la nourriture crue. Les aliments cuits et transformés, au contraire, déclencheraient à coup sûr une mobilisation des globules blancs. La leucocytose ne se produirait pas si vous consommez un aliment cru avant d’absorber un aliment cuit[5]. Cependant, cette étude n'a apparemment pas été reproduite depuis, ce qui laisse à penser qu'elle est soit erronée, soit suffisamment anodine pour être ignorée.
Notes, références & liens
- http://www.medecines-douces.com/impatient/288avr02/keros.htm
- http://www.fureurdesvivres.com/news/faut-il-manger-cru
- Agence canadienne d'inspection des aliments
- http://agriculture.gouv.fr/sections/publications/etudes/spiruline-peut-elle-etre1808/view
- Cité dans Vivre sain, guide de l'alimentation naturelle, Raymond Dextreit, éditions Vivre en harmonie
Liens associés
Voir aussi
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