Accord en 17 points sur la libération pacifique du tibet

Accord en 17 points sur la libération pacifique du tibet

Accord en 17 points sur la libération pacifique du Tibet

Accord en 17 points
Accord en 17 points sur la libération pacifique du Tibet
Titre Accord entre le gouvernement central populaire et le gouvernement local du Tibet sur les mesures de libération pacifique du Tibet.
Pays République populaire de Chine Chine Flag of Tibet.svg Tibet
Type Traité
Territoire d’application Flag of Tibet.svg Tibet
Signature 23 mai 1951
Abrogation 20 juin 1959
Texte Texte sur Wikisource

L'accord en 17 points sur la libération pacifique du Tibet est un document signé par les représentants du 14e Dalaï Lama et ceux de la République populaire de Chine le 23 mai 1951 à Pékin.

Sommaire

Histoire

Alors que le Tibet fait face à une occupation militaire des provinces orientales et septentrionale et une avancée militaire vers le Tibet central, le Gouvernement du Tibet envoya 5 émissaires pour négocier avec Pékin. Les pourparlers qui débutèrent le 29 avril 1951 tournèrent à l'épreuve de force.[1].

L’absence de soutien international pour le Tibet - aucune grande puissance n’apporta d’aide militaire avant l’invasion, et l’ONU refusa l’appel du Tibet après l’invasion - laissa le sentiment d’avoir été trahi chez les dirigeants tibétains, et les conduisit à tenter de s’engager dans des négociations avec les Chinois[2].


Lors de la 1er réunion, la délégation du gouvernement chinois présentat un projet de traité préparé avant l'arrivée des délégués tibétains, comportant 10 articles dont le contenu, jugé excessif par les Tibétains, entraîna une parodie de négociation. La délégation tibétaine contra en affirmant document à l'appuie l'indépendance du Tibet. Après plusieurs jours d'un débat sans conclusion ni conciliation de part et d'autre, les Chinois imposèrent un ultimatum. Selon le haut fonctionnaire tibétain Dzasa Khemey Sonam Wangdi : « Il augmentèrent le contenu de l'accord jusqu'à 17 points que nous étions obligès de reconnaître. Si Sa Sainteté et le peuple tibétain, moines et laïcs, n'acceptaient pas l'accord, les Chinois menaçaient de les traiter en conséquence »[3].

Les délégués tibétains auraient subi des pressions pour signer le traité de la part des délégués chinois, l’un d’eux déclarant : « Voulez-vous une libération pacifique ou une libération par la force ? », et refusant aux Tibétains la possibilité de discussion avec le gouvernement tibétain sur l’appartenance du Tibet à la République populaire de Chine, puisque, selon eux « les autres nations considéraient le Tibet comme une partie de la Chine » [2].

Sans pouvoir en référer avec les autorités de Lhassa, les 5 délégués signèrent sous la contrainte et à titre personnel[1].

Selon le Dalaï Lama, le sceau du gouvernement tibétain apposé sur le document était un faux.[2]. Le gouvernement du Tibet n’avait pas donné à ses délégués l’autorisation d’accepter quoi que ce soit en son nom, et s’attendait à obtenir un projet d’accord dans un premier temps.[2].

Délégués

Les signatures

Les signatures et les sceaux des délégués plénipotentiaires du Gouvernement de la République populaire de Chine :

Délégué en chef :

  • Li Wei-han (Président de la Commission des Affaires des nationalités);

Délégués :

  • Chang Ching-wu, Chang Kuo-hua, Sun Chih-yuan (aussi écrit Sun Zhiyuan)

Délégués du Gouvernement du Tibet :

Délégué en chef :

  • Ngabo Ngawang Jigme

Délégués :

  • Dzasa Khemey Sonam Wangdi, Khentrung Thuptan Tenthar, Khenchung Thuptan Lekmuun, Rimshi Samposey Tenzin Thondup

Abrogation

Cet accord fut dénoncé par le Dalaï Lama et le gouvernement tibétain en exil, car selon eux, il fut signé par les Tibétains sous la contrainte. À son arrivée en exil en Inde, le 14e Dalaï Lama a donné une déclaration de presse, le 18 avril 1959, où il affirma que l'accord en 17 points avait été signé sous la pression du gouvernement chinois. Le 20 juin 1959, il a donné une autre déclaration de presse, dans laquelle il a renié l' « Accord », le décrivant comme ayant été imposé au Tibet par l'invasion, la menace et le mensonge.

La Commission internationale des juristes a déclaré que par cette répudiation, le Tibet s'est légalement « déchargé du devoir sous l'accord ». En juin 1959, un rapport de la Commission mentionne l'emprisonnement et le massacre de religieux tibétains ainsi que la destruction des monastères comme un des éléments permettant de conclure à une volonté d'éliminer les croyances religieuses, en violation de l'Accord en 17 points[4].

Selon le Dalaï Lama, l'autonomie imposée dans l'accord en 17 points n'était pas une autonomie réelle, mais théorique. Aussi, le 21 septembre 1987, le Dalaï Lama présenta officiellement un plan de paix en 5 points devant Congrès américain qu'il reformulera le 15 juin 1988 au Parlement européen à Strasbourg. Cette proposition, appelée l'« approche de la voie médiane » ou « proposition de Strasbourg » consistait à envisager une véritable autonomie pour le Tibet dans le cadre de la République populaire de Chine, une autonomie où les Tibétains seraient « pleinement responsables de leurs propres affaires intérieures, y compris l'éducation de leurs enfants, les questions religieuses, les questions culturelles, la protection de leur environnement délicat et précieux et l'économie locale. Pékin continuerait à assumer la responsabilité de la conduite des affaires étrangères et de la défense ».

A ce jour, le dialogue tibéto-chinois n'a débouché sur aucune négociation, ni rencontre entre les dirigeants chinois et le 14e Dalaï Lama.

Références

  1. a  et b Claude B. Levenson : L'occupation chinoise du Tibet (1950-1990) -- In : Tibet, l'envers du décor / O. Moulin (ed.) -- Paris : Olizane, 1993, ISBN 2-88086-130-6, p 103-118
  2. a , b , c  et d Une histoire du Tibet : Conversations avec le dalaï-lama, de Thomas Laird, Dalaï-Lama, Christophe Mercier, Plon, 2007, ISBN 2-259-19891-0.
  3. Michael H. Goodman, Le dernier Dalaï-Lama ? Biographie et témoignages, Editeur Claire Lumière, 1999, ISBN 2905998261
  4. La question du Tibet et la primauté du droit, Commission internationale de juristes, Genève, 1959, pages 39-49
  • Dalaï Lama, Au loin la liberté, autobiographie, Livre de poche 1993 (ISBN 225306498X)

Liens externes

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Textes et traductions

Analyses

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