- Crochet de poisson
-
Crochet de Poisson
En mécanique hamiltonienne, on définit le crochet de Poisson de deux observables A et B, c'est-à-dire de deux fonctions sur l'espace des phases, par :
où les 2N variables canoniques sont :
- les N coordonnées généralisées {qi}i = 1,...,N.
- les N moments conjugués {pi}i = 1,...,N.
Sommaire
Propriétés
- Le crochet de Poisson est antisymétrique :
- Le crochet de Poisson apporte une structure d'algèbre à l'ensemble des observables, qui en mécanique classique sont des fonctions sur l'espace des phases :
- Le crochet de Poisson satisfait à l'identité de Jacobi :
- Les variables canoniques sont liées par les relations :
- car les dérivées partielles commutent.
Équations canoniques
Soit H(qi,pi) le hamiltonien du système considéré. Les équations canoniques de Hamilton se réécrivent à l'aide du crochet de Poisson sous la forme :
et :
ou encore, de manière unifiée :
où E est l'espace des phases associé à la formulation hamiltonienne.
Évolution d'une observable quelconque
Cas général
Soit une observable A, c’est-à-dire une fonction sur l'espace des phases dépendant des moments et des coordonnées généralisées. Il résulte des relations précédentes que :
où désigne la dérivée partielle de A par rapport à une éventuelle dépendance explicite de A par rapport au temps.
Cas de l'énergie totale
On obtient pour l'énergie totale du système :
puisque {H,H} = 0 par antisymétrie.
Théorème de Poisson
Si A et B sont deux « intégrales premières » du système[1], c'est-à-dire si , alors en est une aussi.
- Démonstration :
- Dans le cas où A et B ne dépendent pas explicitement du temps : d'après l'identité de Jacobi, on a .
- Or et , donc .
- Comme ne dépend pas non plus explicitement du temps, on a .
- D'où la conclusion pour ce cas.
- Dans le cas général : on a
- En utilisant l'identité de Jacobi et l'égalité utilisant les dérivées partielles, on obtient
- La conclusion dans le cas général est alors évidente.
Quantification canonique
L'intérêt du crochet de Poisson est qu'il permet de passer facilement à la quantification dans le formalisme algébrique de Heisenberg de la mécanique quantique. Il suffit en général de faire une substitution :
où [.,.] désigne le commutateur, pour obtenir les relations de commutation des opérateurs dans le formalisme de Heisenberg à partir des crochets de Poisson des observables classiques. La même stratégie est applicable à la quantification d'un champ classique.
Notes
- ↑ on dit aussi « constante du mouvement »
Bibliographie
- R. Campbell, La mécanique analytique, Coll. Que Sais-Je ?, Presses Universitaires de France.
- Lev Landau et Evguéni Lifchitz, Physique théorique, tome 1 : Mécanique, éd. MIR, Moscou [détail des éditions]
- Lev Landau et Evguéni Lifchitz, Physique théorique, tome 3 : Mécanique quantique, éd. MIR, Moscou [détail des éditions]
- A. Messiah, Mécanique Quantique, Dunod.
Voir aussi
Articles connexes
- Mécanique hamiltonienne
- Transformation canonique
- Théorie de Hamilton-Jacobi
- Système intégrable
- Mécanique quantique
- Théorie quantique des champs
- Portail de la physique
- Portail des mathématiques
Catégories : Analyse à plusieurs variables | Mécanique classique | Opération
Wikimedia Foundation. 2010.