- Criminalité financière
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La criminalité financière est un domaine particulier de la criminalité. Elle désigne les activités financières illégales, échappant aux lois des différents pays. On parle aussi d'escroquerie et de « criminalité en col blanc » (le col des travailleurs de bureau, par opposition au col bleu des travailleurs manuels). Elle n'inclut généralement pas l'escroquerie pratiquée envers les particuliers, même si celle-ci est bien souvent à caractère financier, mais plutôt les délits commis à la faveur d'un emploi dans un organisme (association, entreprise, parti, syndicat...), souvent au détriment de celui-ci.
Cette criminalité peut se développer à des échelles diverses :
- au niveau des grands mouvements de capitaux internationaux, ces activités financières illégales sont très souvent exercées avec le concours de paradis financiers (souvent confondus avec les paradis fiscaux, certains d'entre eux pouvant être à la fois l'un et l'autre). La lutte contre la criminalité financière se heurte alors souvent aux limites des justices nationales qui n'ont pas d'outils juridiques suffisamment adaptés face à des phénomènes internationaux de grande ampleur. Ces limites sont amplifiées par les intérêts des grandes puissances, celles du G8 par exemple, dont les économies sophistiquées et gourmandes en capitaux se livrent à une concurrence acharnée ;
- au niveau des entreprises, des organismes sociaux, d'organismes divers, tels que des ONG, des associations, des collectivités territoriales, il s'agit bien souvent de réseaux mafieux qui opèrent pour protéger ou favoriser des intérêts économiques, politiques ou sociaux. Corrélativement, on constate généralement un enrichissement personnel ;
- à des niveaux plus modestes, cette criminalité peut concerner de simples détournements de fonds au profit d'une personne ou d'un groupe de personnes.
Aux États-Unis, la recherche sur la criminalité en col blanc a été initiée en 1945 par le sociologue Edwin Sutherland[1].
Mais comme le rappelle l'économiste Steven Levitt, « on ne connaît que fort peu les détails de cette délinquance (...) parce que l'on manque de données » et il ajoute : « la plupart des auteurs de détournements de fonds mènent une existence paisible théoriquement heureuse ; les employés qui se servent dans les poches de l'entreprise ne sont que rarement confondus[2]. »
Sommaire
Liste de délits financiers
- Abus de biens sociaux
- Appel d'offre truqué
- Blanchiment d'argent
- Cavalerie
- Corruption
- Détournement de fonds
- Faillite frauduleuse
- Fraude fiscale
- Trafic d'influence
- Recel d'abus de bien social
- Recel de trafic d'influence
Voir aussi
Bibliographie
- Un monde sans loi — La criminalité financière en images. Par Jean de Maillard. Editions Stock, 1999.
- Beau linge et argent sale — Fraude fiscale internationale et blanchiment des capitaux. Par Jean-Pierre Thiollet. Anagramme éditions. 2002 ISBN 2 914571 17 8
- Rapport d'information à l'Assemblée nationale par la mission d'information commune sur les obstacles au contrôle et à la répression de la délinquance financière et du blanchiment des capitaux en Europe, 30 mars 2000, sous la présidence de Vincent Peillon
Notes et références
- Pierre Lascoumes, « L'illégalisme, outil d'analyse », dans Remi Lenoir (dir.), Michel Foucault. Surveiller et punir : la prison vingt ans après. CREDHESS, Paris, 1996, p. 83.
- Steven Levitt, Freakonomics, Denoël (folio actuel), 2007, p. 79.
Wikimedia Foundation. 2010.