- Crime et châtiment
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Crime et Châtiment
Pour les adaptations, voir Crime et Châtiment (homonymie).Crime et Châtiment Auteur Fedor Dostoïevski Genre Roman Version originale Titre original Преступление и наказание Éditeur original Ruskii Vestnik Langue originale Russe Pays d'origine Russie Date de parution originale 1866 Version française Traducteur D. Ergaz Éditeur Éditions Gallimard Date de parution 1950 Crime et Châtiment (Преступление и наказание) est un roman de l’écrivain russe Fedor Dostoïevski, publié en 1866.
Cette œuvre est une des plus connues du roman russe. Le roman exprime les vues religieuses et existentialistes de Dostoïevski, en insistant sur le thème du salut par la souffrance.
Sommaire
Résumé
Le roman dépeint le meurtre prémédité d’une vieille prêteuse sur gage et de sa sœur cadette par un ancien étudiant de Saint-Pétersbourg nommé Raskolnikov, et ses conséquences émotionnelles, mentales, et physiques sur le meurtrier.
Après être tombé malade et être resté au lit, cloué par la fièvre, pendant plusieurs jours, Rodion Romanovitch Raskolnikov est atteint de paranoïa et commence à s’imaginer que tous ceux qu’il rencontre le suspectent du meurtre ; la connaissance de son crime le rend presque fou. Mais il rencontre Sonia Semionovna, une prostituée, dont il tombe amoureux. Dostoïevski utilise cette relation comme une allégorie de l’amour de Dieu pour l’humanité déchue, et du pouvoir de rédemption de l’amour. Mais Raskolnikov n’est racheté que par l’aveu du meurtre et la déportation en Sibérie.
Au-delà du destin de Raskolnikov, le roman, avec sa grande galerie de personnages variés, traite de sujets tels que la charité, la vie de famille, l’athéisme, l’alcoolisme, et de la recherche identitaire avec le regard aigu que Dostoïevski portait sur la société russe de son temps. Même si Dostoïevski rejetait le socialisme, le roman est aussi une critique du capitalisme qui se mettait en place dans la société russe de cette époque.
Raskolnikov pense être un « surhomme », qu’avec une bonne raison, il pourrait exécuter un acte ignoble — le meurtre de l’usurière — si cela peut l’amener à faire le bien. Il cite souvent Napoléon, estimant qu’il a eu raison de répandre autant de sang : « Si un jour, Napoléon n’avait pas eu le courage de mitrailler une foule désarmée, nul n’aurait fait attention à lui, et il serait demeuré un inconnu ».
Raskolnikov estime qu’il peut transcender les limites morales en tuant l’usurière, en volant son argent, et en l’utilisant pour faire le bien. Il soutient que si Newton ou Kepler avaient dû tuer une ou même cent personnes pour éclairer l’humanité de leurs idées, cela en aurait valu la peine.
Le vrai châtiment de Raskolnikov n’est pas le camp de travail auquel il est condamné, mais le tourment qu’il endure tout au long du roman. Ce tourment se manifeste sous la forme d’une paranoïa, autant que de la prise de conscience qu’il n’est pas « surhomme », puisqu’il est incapable de supporter ce qu'il a fait.
Analyse
La douleur psychologique qui poursuit Raskolnikov est une thématique chère à Dostoïevski et se retrouve dans d’autres de ses œuvres, comme les Carnets du sous-sol et les Frères Karamazov (son comportement ressemble beaucoup à celui d’Ivan Karamazov). Il se fait souffrir en tuant la prêteuse sur gage et en vivant dans la déchéance, alors qu’une vie honnête mais commune s'offre à lui. Razoumikhine était dans la même situation que Raskolnikov et vivait beaucoup mieux, et quand Razoumikhine lui propose de lui trouver un emploi, Raskolnikov refuse et convainc la police qu’il est le meurtrier, alors qu’elle n’avait aucune preuve. Il essaye en permanence de franchir les frontières de ce qu’il peut ou ne peut pas faire (tout au long du récit, il se mesure à la peur qui le tenaille, et tente de la dépasser), et sa dépravation (en référence à son irrationalité et sa paranoïa) est souvent interprétée comme une expression de sa conscience transcendante et un rejet de la rationalité et de la raison. C’est un thème de réflexion fréquent de l’existentialisme.
Friedrich Nietzsche fit l’éloge des écrits de Dostoïevski (« Dostoïevski est la seule personne qui m'ait appris quelque chose en psychologie »), en dépit de leur théisme et Walter Kaufmann considérait les œuvres de Dostoïevski comme la source d’inspiration de la Métamorphose de Franz Kafka. Raskolnikov pense que les grands hommes peuvent se permettre de défier la moralité et la loi, comme il le fait en tuant quelqu’un. Dostoïevski utilise aussi Sonia pour montrer que seule la foi en Dieu peut sauver l’homme de sa dépravation, ce en quoi Dostoïevski diffère de nombreux autres existentialistes. Bien que cette philosophie particulière soit propre à Dostoïevski, parce qu’elle insiste sur le christianisme et l’existentialisme (le point de savoir si Dostoïevski est un vrai existentialiste est débattu), des thèmes comparables peuvent être trouvés dans les écrits de Jean-Paul Sartre, d'Albert Camus, Hermann Hesse et de Franz Kafka.
Personnages
La liste des personnages qui suit ne dévoile pas l'intrigue, elle permet seulement de se retrouver parmi les personnages et les liens qui les unissent.
- Rodion Romanovitch Raskolnikov, (Родион Романович Раскольников) parfois aussi appelé Rodia, est le personnage principal du roman.
- Sofia (Sophie) Semionovna Marmeladova, (Софья Семёновна Мармеладова) souvent appelée Sonia ou Sonietchka, est la fille de Semion Zakharovitch Marmeladov. Elle se prostitue pour subvenir aux besoins de sa famille.
- Porphyre( Porfiri) Petrovitch (Порфирий Петрович), est le détective qui mène l'enquête sur la mort de l'usurière.
- Avdotia Romanovna Raskolnikova (Авдотья Романовна Раскольникова) appelée aussi Dounia ou Dounetchka, est la sœur de Raskolnikov.
- Arkadi Ivanovitch Svidrigaïlov (Аркадий Иванович Свидригайлов) est l'ancien employeur d'Advotia Romanovna.
- Dmitri Prokofitch Razoumikhine (Дмитрий Прокофьич Разумихин), fréquemment appelé Razoumikhine, est l'ami dévoué de Raskolnikov.
- Semion Zakharovitch (ou Zakharytch selon la traduction) Marmeladov (Семён Захарович Мармеладов) est le mari de Katerina Ivanovna et le père de Sonia.
- Katerina Ivanovna Marmeladova (Катерина Ивановна Мармеладова) est la deuxième femme de Marmeladov, donc la belle-mère de Sonia.
- Piotr Petrovitch Loujine (Пётр Петрович Лужин) est le futur mari de Dounia.
- Poulkheria (Pulcherie) Alexandrovna Raskolnikova (Пульхерия Александровна Раскольникова) est la mère de Raskolnikov et Dounia.
- Andreï Semionovitch Lébéziatnikov (Андрей Семёнович Лебезятников) est le compagnon de chambre de Loujine.
- Aliona Ivanovna (Алёна Ивановна) est l'usurière.
- Lisaveta Ivanovna (Лизавета Ивановна) est la sœur de l'usurière.
- Zossimov (Зосимов) est un ami médecin de Razoumikhine.
- Nikodim Fomitch (Никодим Фомич) est le chef de la police.
- Ilia Petrovitch (Илья Петрович) - aussi appelé "Poudre" - est un lieutenant de Fomitch.
- Alexandre Grigorievitch Zamietov(Zametov ou Zamiotov, selon la traduction) (Александр Григорьевич Заметов) est un ami de Razoumikhine travaillant pour la police.
- Nastassia Petrovna (Настасья Петровна) est servante dans l'immeuble de Raskolnikov.
Liens externes
Texte intégral (ru)
Voir aussi
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