- Couteau papillon
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Le couteau papillon, également appelé épée papillon (Chinois traditionnel : 蝴蝶雙刀 ; Sinogramme simplifié : 蝴蝶双刀 ; Pinyin : húdié shuāng dāo) est un petit dao, lame à tranchant unique, originaire du Sud de la Chine, quoique qu'on l'ait également utilisé dans le Nord.
Sommaire
Histoire
C'est la paire de couteaux d'appontage des bateliers de Hong Kong 香港 des célèbres jonques rouges des hakkas. Il s'agit historiquement d'une dérive de la paire de sabres courts chinois[1] utilisée principalement en campagne avant de venir dans la province du Fujian 福建, côtière, puis dans l'ile de Hong Kong 香港 et celle de Taïwan 中華民國 ex Formose, pour contrer le redoutable fléau à trois branches 三截棍 (san jen qen en pinyin)du monastère du Shaolin 少林寺 qu'un seul sabre 刀 (dao) ne peut combattre avec succès. La paire de sabres courts 短双刀 (san duan dao) permettait une articulation de rotation en milieu de frappe, tout autant qu'elle permettait qu'un sabre court protège le devant et l'autre le dos. Il serait faux de penser "deux" couteaux, auquel cas on écrirait 二 (er). 双 signale qu'ils sont ensemble, c'est initialement qu'ils sont liés. On ne peut pas dire "un" couteau papillon parce que dans ce style la préférence est allée à refuser une seule lame pour une paire, toujours dans l'idée d'arriver à équilibrer avec le fléau agricole à trois branches des moines du Shaolin. C'est la même idée fondamentale dans le terrible bâton paysan des moines (七點半棍, Qi Lio Dian Ban Guen) qui est changé pour la perche de la barque qui sert à la faire avancer : 六點半棍, Liu Dian Ban Guen, est plus courte d'un pouce.
Usage
La longueur de la lame est approximativement celle de l'avant-bras, pour une dissimulation facile dans les manches ou dans les bottes, et une plus grande manœuvrabilité lors de la rotation ou d'une passe durant un combat rapproché. Le couteau papillon est généralement manié par paire. Dans le même esprit, ils sont généralement placés côte à côte dans le même fourreau, de façon à pouvoir donner l'apparence d'une arme unique. Le couteau a aussi une petite garde courbe pour protéger les mains de l'utilisateur, qui peut être utilisée pour bloquer ou pour accrocher l'arme de l'adversaire. La garde peut aussi être utilisée comme poing américain lorsqu'une application non-mortelle de l'arme est désirée. Traditionnellement, la lame d'un couteau papillon est façonnée seulement à moitié, c'est-à-dire du milieu de la lame jusqu'à son extrémité ; de façon à ce que le restant de la lame soit émoussée. Ceci est fait pour que la partie non tranchante de la lame puisse être utilisée pour bloquer sans causer de dommages à la partie aiguisée, et de porter des attaques non-fatales. Les couteaux papillons sont utilisés dans différents arts martiaux chinois, notamment le wing chun, le lau gar, et le hung gar. Les couteaux papillons font partie des 18 armes traditionnelles utilisées dans la pratique du Wushu.
Lors du passage de ce wushu sur les canaux des jonques fleuries, la paire de sabres a été assimilée à une paire de couteaux[2] déjà existante : ce fameux couteau papillon chinois avec son ergot pour dénouer en force le nœud d'appontage quand la femme doit agir seule sans l'aide d'un homme. En cas de fuite immédiate en jonque, la largeur du couteau papillon permet de trancher la corde sans attendre de défaire le nœud. D'origine, la paire était et reste de sabres courts[3] mais la pratique de ces lames est quasiment la même.
Les couteaux papillons sont vus par beaucoup d'artistes chinois d'arts martiaux comme l'arme chinoise la plus polyvalente et celle présentant le meilleur compromis des caractères offensif et défensif ; avec beaucoup plus de possibilités qu'une arme simple.
Pratique du wing chun
En wing chun, un aspect notable du combat avec les couteaux papillons est que ses principes sont la base de tous les autres arts martiaux utilisant des armes. En théorie, n'importe quel objet qui peut être tenu dans les mains d'un pratiquant de Wing Chun suivra les mêmes principes de mouvement que ceux des couteaux papillon ; et ceci est dû au fait que l'utilisation des couteaux papillons est simplement l'extension du combat à mains nues.
Notes et références
- ISBN 7-5359-1950-2) Yong chun quan. Xu 1, Xun qiao, biao zhi (咏春拳(续一) : 寻桥,标指), volume 1, par Guangjiu Han (韓廣玖), 1998 Guǎngzhōu, (
- ISBN 7-5359-2683-5/G . 508 "咏春拳" volume 3 par Han Guang Giou (韓廣玖), 2000 Guǎngzhōu,
- ISBN 7-5359-2683-5/G Forme "行者雙腰刀" par Han Guang Giou (韓廣玖), 2000 Guǎngzhōu,
Voir aussi
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