Courant communiste international

Courant communiste international
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Courant Communiste International
Courant communiste international
Présentation
Type Organisation révolutionnaire internationale
Fondation 1975
Idéologie Communisme, Gauche communiste, Internationalisme, Marxisme
Site web fr.internationalism.org/

Le Courant Communiste International (CCI) est une organisation révolutionnaire, se réclamant de la Gauche communiste, fondée en 1975 à partir de plusieurs groupes français et internationaux, comme Révolution Internationale créé en 1968 à Toulouse (France), Rivoluzione Internazionale (Italie), Internacionalismo (Venezuela), Internationalism (États-Unis), etc. Le CCI compte aujourd'hui 16 sections territoriales qui s'étendent dans autant de pays.

Le CCI et une organisation marxiste internationaliste[1]. Il défend notamment l'autonomie des luttes du prolétariat à travers les conseils ouvriers. A ce titre, il rejette le syndicalisme[2], les tactiques de front populaire, le soutien aux luttes de libération nationale, le parlementarisme[3], la lutte armée pratiquée de manière minoritaire, etc. Il dénonce également le stalinisme comme une manifestation de la barbarie capitaliste[4].

Le CCI se distingue des autres courants de la gauche communiste, des bordiguistes et des conseillistes, notamment, par sa conception du rôle du Parti : pour le CCI, le Parti doit tracer les orientations politique du prolétariat, mais en aucun cas le diriger[5].

Sommaire

Histoire

Principes politiques et activités

Positions de base

Les positions de base du CCI, qui résument les grands principes de sa plateforme programmatique[6], figurent en dernière page de l'ensemble de ses publications :

  1. Depuis la Première Guerre mondiale, le capitalisme est un système social en décadence. Il a plongé à deux repri­ses l’humanité dans un cycle barbare de crise, guerre mondiale, reconstruction, nouvelle crise. Avec les années 80, il est entré dans la phase ultime de cette décadence, celle de sa décomposition. Il n’y a qu’une seule alterna­tive devant ce déclin historique irréver­sible : socialisme ou barbarie, révolution communiste mondiale ou des­truction de l’humanité.
  2. La Commune de Paris de 1871 fut la première tenta­tive du prolétariat pour mener à bien cette révolution, à une époque où les conditions n’étaient pas encore mûres. Avec la situation donnée par l’entrée du ca­pitalisme dans sa période de décadence, la révolution d’Octobre 1917 en Russie fut le premier pas d’une au­thentique ré­volution communiste mondiale dans une vague révolu­tionnaire internationale qui mit fin à la guerre impéria­liste et se prolongea plusieurs années. L’échec de cette vague révolutionnaire, en particulier en Allemagne en 1919-23, condamna la révolution en Russie à l’isolement et à une rapide dégénérescence. Le stalinisme ne fut pas le produit de la révolution russe, mais son fossoyeur.
  3. Les régimes étatisés qui, sous le nom de «socialistes» ou «communistes», ont vu le jour en URSS, dans les pays de l’est de l’Europe, en Chine, à Cuba, etc., n’ont été que des formes particulièrement bru­tales d’une tendance universelle au capitalisme d’État, propre à la période de décadence.
  4. Depuis le début du XXe siècle, toutes les guerres sont des guerres impérialistes, dans la lutte à mort entre États, petits ou grands, pour conquérir ou garder une place dans l’arène internationale. Ces guerres n’apportent à l’humanité que la mort et la destruction à une échelle toujours plus vaste. La classe ouvrière ne peut y répondre que par sa solidarité internationale et la lutte contre la bourgeoisie dans tous les pays.
  5. Toutes les idéologies nationalistes, d’«indépendance nationale», de «droit des peuples à disposer d’eux-mêmes», quel que soit leur prétexte, ethnique, histo­ri­que, religieux, etc., sont un véritable poison pour les ou­vriers. En visant à leur faire prendre parti pour une frac­tion ou une autre de la bourgeoisie, elles les mè­nent à se dresser les uns contre les autres et à s’entre-massacrer derrière les ambitions et les guerres de leurs exploiteurs.
  6. Dans le capitalisme décadent, le parlement et les élec­tions sont une mascarade. Tout appel à participer au cir­que parlementaire ne fait que renforcer le men­songe présentant ces élections comme un véritable choix pour les exploités. La «démocratie», forme particulièrement hypocrite de la domination de la bourgeoi­sie, ne diffère pas, sur le fond, des autres formes de la dictature capitaliste que sont le stalinisme et le fas­cisme.
  7. Toutes les fractions de la bourgeoisie sont également réactionnaires. Tous les soi-disant partis «ouvriers», «socialistes», «communistes» (les ex-«communistes» aujourd’hui), les organisations gau­chistes (trotskistes, maoïstes et ex-maoïstes, anarchistes officiels), consti­tuent la gauche de l’appareil politique du capital. Toutes les tactiques de «front populaire», «front anti-fasciste» ou «front unique», mêlant les intérêts du prolétariat à ceux d’une fraction de la bour­geoisie, ne servent qu’à contenir et détourner la lutte du proléta­riat.
  8. Avec la décadence du capitalisme, les syndicats se sont partout transformés en organes de l’ordre capi­taliste au sein du prolétariat. Les formes d’organisation syndicales, «officielles» ou «de base», ne servent qu’à encadrer la classe ouvrière et à saboter ses luttes.
  9. Pour son combat, la classe ouvrière doit unifier ses lut­tes, en prenant elle-même en charge leur extension et leur organisation, par les assemblées générales sou­ve­raines et les comités de délégués, élus et révo­cables à tout instant par ces assemblées.
  10. Le terrorisme n’est en rien un moyen de lutte de la classe ouvrière. Expression des couches sociales sans avenir historique et de la décomposition de la petite-bourgeoisie, quand il n’est pas directement l’émanation de la guerre que se livrent en per­manence les États, il constitue toujours un terrain privilégié de manipulation de la bourgeoisie. Prônant l’action secrète de petites mi­norités, il se situe en complète opposition à la vio­lence de classe qui relève de l’action de masse consciente et organisée du prolé­tariat.
  11. La classe ouvrière est la seule classe capable de me­ner à bien la révolution communiste. La lutte révolu­tion­naire conduit nécessairement la classe ouvrière à une confrontation avec l’État capitaliste. Pour détruire le ca­pitalisme, la classe ouvrière devra renverser tous les États et établir la dictature du prolétariat à l’échelle mondiale : le pouvoir international des conseils ou­vriers, regroupant l’ensemble du prolétariat.
  12. La transformation communiste de la société par les conseils ouvriers ne signifie ni «autogestion», ni «nationalisation» de l’économie. Le communisme né­cessite l’abolition consciente par la classe ouvrière des rapports sociaux capitalistes : le travail salarié, la pro­duction de marchandises, les frontières nationales. Il exige la création d’une communauté mondiale dont toute l’activité est orientée vers la pleine satisfaction des be­soins humains.
  13. L’organisation politique révolu­tionnaire constitue l’avant-garde du prolétariat, facteur actif du processus de généralisation de la conscience de classe au sein du pro­létariat. Son rôle n’est ni d’«organiser la classe ouvrière», ni de «prendre le pouvoir» en son nom, mais de participer activement à l’unification des luttes, à leur prise en charge par les ouvriers eux-mêmes, et de tra­cer l’orientation politique révolutionnaire du combat du prolétariat[7].
Un numéro de la Revue Internationale

Filiation politique

Pour le CCI, "les positions des organisations révolutionnaires et leur activité sont le produit des expériences passées de la classe ouvrière et des leçons qu’en ont tirées tout au long de l'histoire ses organisations politiques."[8] Avec un regard critique, "le CCI se ré­clame des apports successifs de la Ligue des communistes de Marx et Engels (1847-52), des trois Internationales (l'association internationale des travailleurs, 1864-72, l'Internationale ouvrière, 1884-1914, l'Internationale communiste, 1919-28), des frac­tions de gau­che qui se sont dégagées dans les années 1920-30 de l'Internationale Communiste lors de sa dégénéres­cence, en par­ti­culier les gauches germano-hollandaise et italienne."[8]

Activités

Un numéro du journal Révolution Internationale

L'activité politique du CCI est basée sur trois axes :

  1. La clarification théorique et politique des buts et des moyens de la lutte du prolétariat, des conditions histo­ri­ques et immédiates de celle-ci.
  2. L’intervention organisée, unie et centralisée au niveau international, pour contribuer au processus qui mène à l’action révolutionnaire de la classe ouvrière.
  3. Le regroupement des révolutionnaires en vue de la constitution d’un véritable parti communiste mondial, indispensable au prolétariat pour le renversement de la domination capitaliste et pour sa marche vers la société communiste.

Publications

Les sections territoriales du CCI publient un journal mensuel ou trimestriel en fonction des pays : Révolution Internationale (France), World Revolution (Grande-Bretagne), Internationalism (États-Unis), Weltrevolution (Allemagne et Suisse), Accion Proletaria (Espagne), Revolucion Mundial (Mexique), Internacionalismo (Venezuela), Rivoluzione Internazionale (Italie), Internationalisme (Belgique, en français et en néerlandais), Wereld Revolutie (Pays-Bas), Internationell Revolution (Suède), Communist Internationalist (Inde). Le CCI publie également une revue théorique trimestrielle traduite en plusieurs langues intitulée : Revue Internationale. Outre cette presse, le CCI publie des brochures sur les principales questions intéressant le mouvement ouvrier ainsi que des livres sur les principales composantes historiques de la gauche communiste (gauches italienne, germano-hollandaise, russe, anglaise, française).

Notes et références

Voir aussi

Liens externes


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