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Coolie
Un Coolie (mot d'origine anglaise qui vient de l'hindî — Kulî, caste de l'Inde) est un travailleur indien ou chinois, en Extrême-Orient.
Cependant, selon l'écrivain Khal Torabully, le Kuli est aussi l'habitant de Kula (région gangétique), issu de peuples semi-nomades habitués aux travaux des champs d'indigotiers, ce qui faisait de lui un candidat tout désigné pour l'exode au lendemain de l'abolition de l'esclavage.
Le mot renvoie aussi au tamoul signifiant "salaire".
En chinois, il fait référence à une façon brutale d'utiliser de la main-d'œuvre. En hollandais, koeli renvoie à une personne méritante effectuant un labeur difficile, sens qu'a retenu le malais-indonésien kuli.
Sommaire
Univers colonial et moderne
Le mot coolie,mot péjoratif, est un terme méprisant pour désigner les Indiens. Ce surnom leur était donné par les Blancs. Ces derniers ont cherché par tous les moyens, même, et surtout les plus délictueux, à s'emparer de l'Afrique (du Sud) en rasant des quartiers populaires (en majorité ceux habités par les Africains), en rendant difficile d'accès pour les jeunes africains l'éducation, en les envoyant dans les mines (où, bien évidemment, une bonne partie d'entre eux mourrait), en instaurant des lois opprimantes,drastiques, lesquelles rendaient encore plus dure la vie aux Noirs, Métis, Indiens. Par la même occasion, les Blancs, afin de "maîtriser " leur domination, avaient établi un système. Ce dernier consistait en la classification des individus selon leur tribus (Xhosas,Zoulou, Swazis, etc...) afin de diviser la population, ce qui fonctionna un certain temps. Par la suite, Noirs, Indiens, Métis joignièrent leurs forces afin de tenir tête à l'"ennemi" blanc. La lutte pour la liberté commençait. Des organisations telles que l'ANC (African National Congress) Congrès national africain, l'APO (African People's Organization) ainsi que d'autres, ont vu le jour; leur rôle étaient de défendre les intérêts de la majorité (Noirs, Métis, Indiens) contre la domination blanche. Le gouvernement faisait alors des lois les plus farfelues afin d'intimider population et organisations.
Je recommande fortement à tous ceux qui voudraient en savoir davantage sur ce sujet le livre de Nelson Mandela "Un long chemin vers la liberté"
Version coloniale ou post-colonial
Le coolie est, dans la littérature coloniale, le porte-faix ou porteur, généralement dans les gares ou les ports, métier encore en vigueur dans des pays d'Asie et du Golfe Persique.
Ce mot désigne également les travailleurs indiens et chinois qui quittèrent massivement l'Inde et la Chine, surtout de 1838 à 1917 et rejoignirent Maurice, la Réunion, l'Afrique de l'est et du sud, Fidji, les Antilles, Cuba, Pérou, les États-Unis et la Guyane.
En Afrique du Sud, des gisements de diamants et d'or sont découverts à la fin du XIXe siècle : on fait venir quelque 64 000 Chinois entre 1904 et 1907 pour travailler dans les mines[1]. Entre 1866 et 1911 l’Afrique du Sud accueille 150 000 travailleurs indiens sous contrat dont les 2/3 restent sur place après la fin de leur contrat[2]. La plupart travaillent dans l'agriculture.
La Martinique et la Guadeloupe ont fêté le 150e anniversaire du début de l'immigration indienne en 2003,2004.
Dans le passé, Maurice abritait le coolie ghat, qui accueillit les premiers coolies, surtout à la suite de l'abolition de l'esclavage. Ce lieu de débarquement a ensuite été renommé Aapravasi Ghat (ghat de l'immigré), et a été classé par l'Unesco en 2006. Il célèbre tous les immigrés qui y ont débarqué, venant de divers lieux et pays.
A la Réunion, on peut encore constater les vestiges des bâtiments qui accueillaient ces migrants lors de leur mise en quarantaine, dans le village de La Grande Chaloupe entre St-Denis et Le Port.
Imaginaire
Le dérivé moderne du mot coolie est la coolitude, néologisme né en 1992 dans le texte Cale d'étoiles, coolitude. Elle désigne un concept de diversité culturelle né de la mise en relation des Indes avec d'autres espaces culturels et des imaginaires du Divers, à la suite de l'abolition de l'esclavage. Dans l'esprit du patrimoine mondial de l'Unesco, qui vient de classer l'ex-coolie ghat - renommé Aapravasi ghat - à la liste des monuments appartenant à l'humanité, elle ouvre l'expérience du coolie ou de l'engagé à la diversité culturelle et opère la conjonction de la route de l'esclave et de la route du coolie ou de l'engagé, parmi d'autres mises en relation avec les "récits à partager" (Paul Ricoeur).
Notes et références
- P. C. Campbell, Chinese Coolie Emigration to Countries within the British Empire (1923, repr. 1971).
- Khal Torabully, Cale d'étoiles-Coolitude (Azalées Éditions, 1992)
- Khal Torabully, Chair corail : fragments coolies (Ibis rouge, 1999)
- Khal Torabully, Arbres et Anabase (Ibis rouge, 2005) (ISBN 2844502717).
- Essai
- Khal Torabully, Coolitude: An Anthology of the Indian Labour Disapora (avec Marina Carter, Anthem Press 2002) ISBN 1843310031
Voir aussi
Articles connexes
Liens externes
- (en) Article sur la coolitude
- (en) Coolitude and the symbolism of the Aapravasi ghat
- (fr) Aimé Césaire et les Indiens des Antilles
- Khal Torabully : ghat, Morne et Unesco,
- [1]
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