- Abracadabra
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Abracadabra est, traditionnellement, la formule prononcée lorsque se produit quelque chose de magique.
C'est à la fois une formule magique et rituelle performative, une incantation et un mot mystique. Il est utilisé afin d'invoquer par la magie des esprits bénéfiques pour être protégé ou guéri des maladies. Cette expression est aussi utilisée par les magiciens modernes lorsqu'ils prétendent invoquer des puissances paranormales ou surnaturelles pour contribuer à leurs illusions.
La formule est passée dans le langage courant, popularisée par les films et dessins animés mettant en scène des sorcières et des magiciens[réf. nécessaire].
Sommaire
Étymologies et significations
Plusieurs étymologies d'origines orientales ou moyen-orientales sont attestées. En araméen, la formule signifierait « il a créé comme il a parlé » (« abra-ka-dabra »). Elle pourrait provenir de l'hébreu « Ha brakha dabra » ("הברכה דברה") qui signifie « La bénédiction a parlé ». Autre étymologie, défendue notamment par le Robert historique de la langue française, la formule, attestée en latin tardif[1], serait empruntée au grec. Elle proviendrait du nom d'Abraxas, dieu intermédiaire dans le système gnostique de Basilide (mort en 130). Ces mots grecs ont été expliqués par E. Katz comme des lectures en boustrophédon (écriture continue de gauche à droite puis de droite à gauche) d'une formule hébraïque « arba » (quatre), « dâk » (du verbe « casser ») « arba », c’est-à-dire « Le quatre (cryptogramme pour le Tout-Puissant) anéantit les quatre (éléments) » .
Usages anciens et modernes
Son usage est répandu dans la gnose et la pensée pythagoricienne ésotérique. Déclinée jusqu'à sa dernière lettre par ordre rétrograde sous forme triangulaire, elle passe pour un puissant talisman. C'est ainsi qu'on la trouve dans ses premières occurrences écrites datée du IIe siècle. Dans le poème de l'érudit romain Serenus Sammonicus, De Medicina Praecepta[2], il est prescrit à toute personne atteinte de fièvre hémitritée ou demi-tierce de porter une amulette ou un phylactère contenant le mot écrit sous la forme d'un cône inversé. On retrouve la trace de cette formule dans les contes rapportant la fabrication d'un Golem. En façonnant une forme de vie à partir d'argile, l'homme se place dans la position de Dieu au moment de la création de l'univers mais dépourvu du souffle divin, il doit se contenter d'utiliser la puissance de la langue de la création. Le rabbin trace les lettres du mot Vérité (Aleph-Mem-Tav) sur le front de la créature et prononce la formule magique. Cependant, cela ne suffit jamais et la créature finit par se retourner contre ceux qui l'ont créée. L'effacement de la lettre Aleph donne Mort (Mem-Tav) et met fin à l'enchantement. Enfin, selon la tradition biblique, il faudrait en fait utiliser la formule « abra-ka-amra », « il a créé comme il a dit ».
À partir d'une première adjectivation en « abracadabrant », Arthur Rimbaud a créé l'adjectif « abracadabrantesque », dans Le Cœur volé (1871). Ce néologisme fut utilisé d'une façon remarquée par Jacques Chirac dans une interview télévisée le 21 septembre 2000, en réponse aux accusations posthumes de Jean-Claude Méry sur les financements occultes du RPR. Selon la presse, le mot lui aurait été soufflé par Dominique de Villepin[réf. nécessaire].
Dans les arts et la littérature
Liste détaillée dans la page d'homonymieNotes et références
- Quintus Serenus Sammonicus, De medicina præcepta, début du IIIe siècle
- LII, 944. « Contre la fièvre demi-tierce »,
Voir aussi
Articles connexes
Liens externes
Bibliographie
- Michèle Brocard, Lumières sur la sorcellerie et le satanisme, Éditions Cabedita, 2007, 182 pages, p. 75-77.
- (en) Axel Nelson, « Abracadabra», Eranos, 1946, pp. 326-336.
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