Complexe de Massada

Complexe de Massada

Massada

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Massada 1
Patrimoine mondial de l'humanité établi par l'UNESCO
Vue générale de Massada. On distingue la rampe de l'assaut romain de 73 et un des camps romains au premier plan.

Vue générale de Massada. On distingue la rampe de l'assaut romain de 73 et un des camps romains au premier plan.

Latitude
Longitude
31° 18′ 48,6″ Nord
       35° 21′ 09,9″ Est
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Pays Israël Israël
Type culturel
Critères (iii)(iv)(vi)
Superficie 276 ha
zone tampon 28 965 ha
Subdivision Région de Tamar
No  identification (ID) 1040
Région 2 Asie/Océanie
Année d’inscription 2001 (25e session)

1 Descriptif officiel (UNESCO)
2 Classification UNESCO

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Documentation du modèle

Massada, du mot hébreu metsada (מצדה), qui signifie forteresse, est un site constitué de plusieurs palais et de fortifications antiques perchés sur un socle de granite, situé en Israël au sommet d’une montagne isolée sur la pente est du désert de Judée.

Sommaire

Géographie

Les restes de la rampe de l'assaut romain de 73

Les falaises du côté est, surplombant la mer Morte, sont hautes d’environ 450 mètres ; à l'ouest elles atteignent une hauteur d’environ 100 mètres. L’accès au sommet du piton est très difficile. Le sommet du plateau est plat et a la forme d’un triangle d’environ 600 mètres sur 300. Un rempart, équipé de nombreuses tours d’une longueur de 1 400 mètres et d’une épaisseur de 4 mètres, verrouillait le sommet du plateau. La forteresse comprenait des entrepôts, des citernes qui étaient alimentées par l’eau de pluie, des casernes, des palais et une armurerie. Trois chemins, étroits et sinueux s’élevaient jusqu’aux portes fortifiées.

Histoire

À l’origine, Massada était une simple garnison fortifiée par les premiers princes hasmonéens. Selon Flavius Josèphe, un historien juif du Ier siècle, Hérode le Grand aménagea la forteresse en trois vagues successives de travaux, entre 37 av. J.-C. et 15 av. J.-C. comme refuge contre d’éventuelles révoltes intérieures et menaces d’une invasion égyptienne. En 66, au début du soulèvement juif contre les Romains, un groupe de rebelles juifs, les Sicaires du parti nommé zélotes, prirent Massada à la garnison romaine qui y était stationnée. En 70, ils furent rejoints par d’autres Juifs et leurs familles expulsés de Jérusalem lorsque la ville fut prise par les Romains.

Pendant les trois années suivantes, ils utilisèrent Massada comme base pour se défendre des romains.


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Massada
Massada

En 72, un légat, le général commandant l’armée romaine de Judée, Lucius Flavius Silva, marcha sur Massada avec la Légion X Fretensis et 6 cohortes auxiliaires pour faire le siège de la forteresse. Les légionnaires construisirent un mur d’encerclement, puis une rampe de 100 m de haut contre la face ouest du plateau, avec des milliers de tonnes de pierres, de terre battue et de troncs d’arbres : un exploit technique. Flavius Josèphe ne signale aucune tentative importante de contre-attaque des Sicaires pendant cette construction. Les sicaires étaient sûrs que la forteresse était imprenable, et possédaient les armes prises à l’ancienne garnison romaine, des citernes d’eau et beaucoup de vivres. On raconte aussi que pour la construction de cette rampe, les Romains utilisèrent des prisonniers hébreux afin d'éviter les attaques des Sicaires, ceux-ci ne pouvant se résoudre à tuer leurs frères pour leur survie. La forteresse avait été conçue pour soutenir un long siège. Environ 8 000 Romains encerclaient un millier de rebelles et la géographie des lieux, le désert, rendait impossible une fuite.

Les restes du camp romain

La rampe fut achevée au printemps 73, après environ sept mois de siège, ce qui permit aux Romains d’enfoncer enfin la muraille de la forteresse avec un bélier monté sur une tour mobile. Mais quand les légionnaires pénétrèrent dans la forteresse, ils découvrirent que les défenseurs avaient mis le feu à tous les bâtiments, à l’exception des entrepôts de nourriture et qu’ils s’étaient suicidés en masse plutôt que de risquer une capture ou une défaite certaine. Les entrepôts avaient probablement été préservés pour montrer que les défenseurs avaient gardé la capacité de vivre et de choisir l’heure de leur mort. Le récit du suicide collectif semble avoir été rapporté à Flavius Josèphe par deux femmes qui ont échappé au suicide en se cachant dans une citerne avec leurs cinq enfants.

Suite aux récentes découvertes archéologiques, certains historiens ne croient plus qu’un suicide en masse ait été organisé à Massada, bien qu’ils admettent généralement que les défenseurs de Massada ont mis le feu aux bâtiments quand les murailles ont été enfoncées, et il est vraisemblable que beaucoup d’entre eux se sont tués. Flavius Josèphe décrit les sicaires comme des fanatiques violents et ne fait pas un portrait flatteur de ces hommes. Il reconstruit le discours du chef, Elazar ben Ya’Ir (dont un sur l’immortalité de l’âme) expliquant les motivations de ce suicide collectif, mais, en tant que Juif, il reste perplexe devant un tel acte. Néanmoins, le siège de Massada est devenu un récit populaire illustrant l’héroïsme face à l’oppression, et les détails les plus douteux du comportement des Sicaires sont désormais souvent relativisés. La religion juive interdisant catégoriquement le suicide mais autorisant le meurtre dans des conditions très strictes, les Sicaires se sont vraisemblablement entretués : chaque père dû supprimer sa famille puis un tirage au sort désigna les hommes qui devraient exécuter les survivants. Des tuiles servant au tirage au sort ont été retrouvées à Massada et attestent de la véracité de cette histoire. De nombreux historiens la considèrent aujourd'hui exacte dans ses grandes lignes.

Le site aujourd’hui

La forteresse vue de l’est
Massada aujourd’hui

Le site de Massada a été identifié en 1842 et complètement fouillé de 1963 à 1965. Un téléphérique prend maintenant en charge les touristes qui ne souhaitent pas emprunter le sentier du Serpent, maintenant restauré sur le flanc est de la montagne. La rampe romaine s’élève toujours sur le côté ouest et peut être gravie à pied en une quinzaine de minutes, contre 40 par le chemin du Serpent.

Massada a été classée patrimoine mondial de l’UNESCO en 2001. Forteresse perchée sur un socle de granite dominant le désert, près de la mer Morte, Massada, avec ses ruines restaurées, est devenue un lieu de pèlerinage moderne pour Israéliens et touristes.

La synagogue de Massada est encore aujourd’hui fréquentée par de nombreux pèlerins.

Le « complexe de Massada »

Certains évoquent de nos jours un « complexe de Massada » ou « complexe de la citadelle assiégée » par analogie avec les événements de l'époque romaine. L'expression désigne l'idée selon laquelle dans une perspective sioniste Israël serait le dernier refuge, à préserver à tout prix, en y restant donc majoritaires.

Le serment que prêtent aujourd’hui les soldats de l’armée israélienne est d'ailleurs : « Massada ne tombera pas une nouvelle fois » (« Chenit Matzada lo tipol », (שנית מצדה לא תיפול)[réf. nécessaire].

Liens externes

Israel Aereal Ropeway Masada BW 1 edit.JPG

Bibliographie

  • Yigaël Yadin, Massada, la dernière citadelle d'Israël
  • Mireille Hadas-Lebel, Massada, histoire et symbole, Albin Michel, 2000 (ISBN 2226076824)
  • Ernest-Marie Laperrousaz, Trois Hauts Lieux de Judée : L'Hérodium, Massada et Qoumrân, Paris-Méditerranée, 2001
  • F. Gilbert, « Le siège de Massada », revue Prétorien, n°5, janvier-mars 2008.

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