- Comité de vigilance des intellectuels antifascistes
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Le Comité de vigilance des intellectuels antifascistes, ou Comité de vigilance, encore connu sous son sigle CVIA, était une organisation politique française avant la Seconde Guerre mondiale, fondée en 1934.
Comme son nom l'indique, le Comité de vigilance des intellectuels antifascistes (CVIA) regroupait des intellectuels français de gauche décidés à s'opposer à la montée du fascisme en France comme en Europe.
Sommaire
Historique du CVIA
Le CVIA a été fondé en mars 1934 en réaction aux violences anti-parlementaires du 6 février 1934. l'initiative en revient à Pierre Gérôme (pseudonyme de François Walter, auditeur à la Cour des comptes) qui avait d'abord contacté la CGT (André Delmas et Georges Lapierre, dirigeants du Syndicat national des instituteurs (SNI)).
Le CVIA sera créé sous le patronage de trois personnalités emblématiques de la diversité de la gauche :
- l'ethnologue Paul Rivet, socialiste ;
- le philosophe écrivain Alain, radical ;
- le physicien Paul Langevin, proche du communisme.
Le texte fondateur du CVIA est le manifeste « Aux travailleurs » (5 mars 1934). Son succès sera remarquable, recueillant en quelques semaines 2 300 adhésions et, à la fin 1934, plus de 6000 signataires (professeurs et instituteurs, écrivains, journalistes).
Rassemblant en mars 1934 les trois grandes familles de la gauche, le CVIA apparaît comme un précurseur du Front populaire.
Le CVIA se déchirera dès 1936, prouvant la difficulté à conjuguer à gauche l'antifascisme et le pacifisme. Les partisans de la fermeté face à Hitler, même au prix d'une guerre, quittent le CVIA en deux temps :
- Au congrès de juin 1936 un minorité menée par Paul Langevin quitte la direction du CVIA.
- Après la crise de Munich (novembre 1938), la tendance pacifiste réaliste (Paul Rivet et Pierre Gérôme) quitte à son tour le CVIA.
Ne restent donc plus que les pacifistes extrêmes (Alexandre, Léon Emery). Certains anciens membres du CVIA se retrouveront dans la collaboration « républicaine » avec l'Allemagne (collaborer pour obtenir en échange la paix et le rétablissement de la République) au sein de la Ligue de la pensée française. D'autres comme, André Delmas, Georges Lefranc ou encore André Salembier s'illustreront par leurs prises de positions pro-nazie[1].
Malgré ces errements, le CVIA restera un grand moment de l'histoire de la gauche et de l'antifascisme :
- il a contribué à rassembler les points de vue des partis composant le Front Populaire.
- il a incarné l'esprit de l'antifascisme et en a fait une tradition politique qui a influencé la résistance intérieure française. Paul Rivet a fait partie du Groupe du musée de l'Homme, André Philip ou encore Jacques Soustelle ont été des figures de la France libre.
Le CVIA éditait le bulletin Vigilance.
Personnalités membres du CVIA
Groupe dirigeant fondateur
- Pierre Gérôme (pseudonyme de François Walter, auditeur à la Cour des comptes)
- Paul Rivet (ethnologue socialiste)
- Alain (philosophe et écrivain, radical)
- Paul Langevin (physicien, communiste)
- André Delmas (SNI, CGT)
- Georges Lapierre (SNI, CGT)
Autres membres
- Michel Alexandre et Jeanne Alexandre (proches d'Alain).
- Colette Audry
- Marcel Bataillon (universitaire hispaniste proche de Michel Alexandre)
- Jean Guéhenno
- Jean Baby
- Victor Basch
- Albert Bayet
- André Breton
- Georges Canguilhem (philosophe)
- Jean Cassou
- André Chamson ?
- Frédéric Joliot-Curie
- Jules Isaac (historien auteur du célèbre manuel Malet-Isaac)
- Paul Nizan
- André Malraux
- Pierre George
- René Gosse (SFIO, brièvement PCF, doyen de la faculté des sciences de Grenoble, résistant tué en 1943)
- Roger Hagnauer (instituteur, responsable parisien du Syndicat national des instituteurs, militant de la Révolution prolétarienne)
- Francis Delaisi (journaliste et économiste socialiste, LDH, CVIA, puis collaborateur sous l'occupation)
- André Philip
- Jean Lescure (secrétaire de Jean Giono, animateur de la résistance littéraire sous l'occupation à travers la revue Messages, grand homme de radio et de théâtre)
- Marcel Lefrancq (PC belge)
- Robert Schnerb
- Jacques Soustelle
- et de nombreux autres.
Voir aussi
Liens externes
Bibliographie
- Nicole Racine-Furlaud, « Pacifistes et antifascistes. Le Comité de vigilance des intellectuels antifascistes », in Des années trente. Groupes et ruptures, textes réunis par Anne Roche et Christian Tarting, Paris, Éditions du CNRS, 1985.
- Nicole Racine, « Le Comité de vigilance des intellectuels antifascistes » in Dictionnaire historique de la vie politique française, sous la direction de Jean-François Sirinelli, PUF, 1995.
Notes
- Simon Epstein, Un paradoxe français, Albin Michel, 2008, pp 98-101
Catégories :- Ancien parti politique français
- Front populaire
- Organisation antifasciste
- Parti politique de la Troisième République
- Organisme fondé en 1934
- Association ou organisme politique français
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