- Comité France-Allemagne
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Le Comité France-Allemagne a été fondé le 22 novembre 1935 grâce aux menées d’Otto Abetz, agent d'influence nazi en France. Cette organisation se présentait comme le pendant de la D.F.G. (Deutsch-Französische Gesellschaft). Le C.F.A. avait pour but de jouer sur les sentiments pacifistes des Français et d'endormir ainsi leur vigilance devant la montée en puissance de l’Allemagne nazie.
De nombreux notables ont accepté de siéger dans son comité d'honneur : les écrivains Pierre Benoit, Jules Romains et Louis Bertrand, le compositeur Florent Schmitt, le germaniste Henri Lichtenberger. Joseph Noullens, le duc de Broglie, le docteur Georges Bruardel, le comte de Chambrun et Jean Montigny en faisaient aussi partie. Le conseil d'administration comprenait des dirigeants d'associations d'anciens combattants comme Jean Goy, des parlementaires comme Georges Scapini ou Marcel Boucher, des journalistes ou écrivains comme Fernand de Brinon, Pierre Drieu La Rochelle, Bertrand de Jouvenel ou Jacques Benoist-Méchin, ou encore des hommes politiques. S'y trouvaient aussi Léon Baréty, Pierre Béranger, Henri Donnedieu de Vabres, Étienne Fougère, Ernest Fourneau, Eugène Frot, Gaston Henry-Haye, Jacques Baumel, Bertrand de Jouvenel, André Langeron, Pierre Leroy, René Margot Noblemaire, Jacques Menier, Henri Pichot, Jean de Pierrefeu, François Piétri, Melchior de Polignac, Charles de Pomaret, Jean-Michel Renaitour, Jacques Renouvin, Émile Roche, Robert Vallery-Radot, Régis de Vibraye[1], ainsi que Raoul Dautry[2]. On voit donc que des pacifistes sincères et des philonazis s'y côtoyaient. Certains ont vite quitté cet organisme compromettant, d’autres se retrouveront engagés dans la collaboration, en particulier au sein du Groupe Collaboration.
L'activité du C.F.A. consistait à organiser des voyages en Allemagne pour des hommes politiques ou des intellectuels, à mettre sur pied des congrès en France ou en Allemagne et à publier les Cahiers franco-allemands, organe qui, sous une apparence anodine et pluraliste, diffusait subtilement une propagande préparant la France au renoncement.
Une dernière assemblée générale, le 24 mai 1939, décida la mise en sommeil du C.F.A.
Notes et références
- Annie Lacroix-Riz, Le Choix de la défaite : Les Élites françaises dans les années 1930, Armand Colin, 2006, p. 316 (ISBN 978-2-200-35111-3).
- ISBN 978-2-200-35491-6). Annie Lacroix-Riz, De Munich à Vichy : L'Assassinat de la Troisième République (1938-1940), Paris, Armand Colin, 2008, p. 97 (
Bibliographie
- Philippe Burrin, La France à l'heure allemande : 1940-1944, Le Seuil, 1995.
- Barbara Lambauer, Otto Abbetz et les Français ou l’Envers de la collaboration, Arthème Fayard, 2001.
Catégories :- Parti politique de la Troisième République
- Association ou organisme international
- Relations entre l'Allemagne et la France
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