- Cocher (hippomobile)
-
Pour les articles homonymes, voir Cocher.
Le cocher est le conducteur d'une voiture hippomobile. Ce nom vient du coche, voiture originaire de la ville hongroise de Kotschi, qui fut pendant plusieurs siècles le principal mode de transport terrestre. Mais la fonction de cocher existe bien évidemment depuis les origines de la traction hippomobile. Dans l'Antiquité gréco-romaine, l'aurige menait un char dans des compétitions de vitesse.
Le cocher exerce une activité rémunérée pour le compte d'un employeur, ou pour son propre compte. Il conduit à partir de la voiture, assis sur un siège généralement placé à l'avant de la voiture, mais qui peut aussi situé à l'arrière, comme sur le cab britannique.
Certains types de voitures ne sont pas conduits par des cochers, mais par des postillons. C'est le cas des chaises de poste, voitures légères et rapides destinées au service du courrier, qui ne peuvent prendre qu'un ou deux passagers. Dans ce cas, le postillon monte un des chevaux de l'attelage (attelage en poste). D'autres voitures plus importantes, comme les diligences, nécessitaient à la fois la présence d'un cocher et d'un postillon (attelage en demi-poste).
À partir du XVIIIe siècle et sous l'influence anglaise, des voitures légères sont conduites par leurs propriétaires eux-mêmes, et ne nécessitent donc plus de cochers et, par conséquent, de sièges pour les cochers (voir cabriolet). Parfois, comme dans la victoria, le siège du cocher est amovible, selon que la voiture est conduite par un cocher, ou par le ou la propriétaire depuis le siège principal. Dans ce cas la personne qui conduit l'attelage s'appelle le meneur.
Le cocher était un personnage important, surtout à l'époque des grandes diligences qui assuraient des services réguliers entre les grandes villes. C'est lui qui détenait toute autorité sur l'organisation du voyage, qui réglait la marche, qui faisait descendre les voyageurs dans les montées ou les passages délicats. Il avait la prééminence sur les postillons. Toutefois, dans certains cas, une personne pouvait assumer ces diverses autorités : on l'appelait le conducteur, mais il ne jouait pas le rôle du cocher et ne menait pas la voiture.
Sommaire
Plaques de cocher
Créées en 1835 en France, jusqu'à la Première Guerre mondiale, on appelait plaques de cocher les plaques indicatrices en fonte placée au bord des routes pour indiquer les directions et les distances. Les textes et chiffres, en relief, étaient peints en blanc. Les plaques de cocher étaient souvent disposées sur des obélisques ou des croix aux carrefours, selon une loi du XVIIIe siècle qui stipulait que des indications devaient figurer à tous les carrefours. Beaucoup de croix et d'obélisques ayant été détruits à la Révolution, on les plaça sur des mâts métalliques.
Voir aussi
- Richard de Chichester, saint patron des cochers
Bibliographie
: Ouvrage utilisé comme source pour la rédaction de cet article
Manuels
- (de) Heinrich XXVIII. Reuß zu Köstritz, Der korrekte Kutscher. Handbuch für Equipagenbesitzer und deren Kutscher, Parey, Berlin 1890
- (fr) Le Parfait cocher, ou l'art d'entretenir et conduire un équipage en ville et en campagne, F. J. Desoer, Liège, 1777, 315 p.
- (fr) Jean André, Manuel du cocher, ou méthode pour savoir choisir, soigner et conduire les chevaux et les voitures : contenant la manière d'éviter les accidents, savoir arrêter les chevaux qui s'emportent à la voiture et à la selle, Paris, 1864, 54 p.
Essais
- (en) Nicholas Papayanis, The coachmen of nineteenth-century Paris : service workers and class consciousness, Louisiana State university press, Baton Rouge, Londres, 1993, XVI-247 p. (ISBN 0-8071-1814-1)
- (fr) Joseph Jobé, Au temps des cochers : histoire illustrée du voyage en voiture attelée du XVe au XXe siècle, Lausanne, Edita-Lazarus, 1976, 211 p. (ISBN 2-88001-019-5)
Œuvres de fiction
- Anne Claude Philippe de Pestels de Lévis de Tubières-Grimoard, comte de Caylus, Histoire de Guillaume, cocher (préface de Pierre Testud), Zulma, Cadeilhan, 2003, 198 p. (ISBN 2-84304-241-0)
- Noël Lebreton de Hauteroche, Le Cocher. Comédie, Th. Guillain, Paris, 1685, 88 p. (pièce en un acte)
- Selma Lagerlöf, Le cocher (trad. du suédois par Marc de Gouvenain et Lena Grumbach), Actes Sud, Arles ; Léméac, Montréal, 2002 (1912), 150 p. (ISBN 2-7427-4152-6)
- Michel Ragon, Le cocher du Boiroux, Albin Michel, Paris, 1992, 212 p. (ISBN 2-226-05906-7)
- Peter Weiss, L'ombre du corps du cocher (traduit de l'allemand par Alban Lefranc), Perturbations, Paris, 2008, 118 p. (ISBN 978-2-917795-00-2)
Périodiques
- Le Cocher, publié trois fois par mois à Paris à partir de 1864
- Le Cocher français, hebdomadaire publié à partir de 1869 à Paris
- Almanach-guide pratique du cocher et du propriétaire de chevaux pour..., annuel publié à Paris à partir de 1887
- Le Réveil du cocher, mensuel publié en 1911-1912 par le Syndicat mixte des cochers de Lyon et le Syndicat général des cochers de voitures de place et de grandes remises de Lyon
Liens externes
- Nouveau manuel des cochers, contenant : 1° des instructions sur leurs obligations et leurs droits ; 2° un résumé des ordonnances de police (manuel d'Eugène Louet, N. Bonnefond, Paris, 1878, 71 p., texte intégral en ligne sur Gallica)
- Indicateur-guide contenant tous les renseignements utiles aux cochers de voitures de place et de remise (manuel publié chez Legendre, Paris, édition 1864, 35 p. , texte sur Gallica)
- Manuel des piqueurs, cochers, grooms et palefreniers à l'usage des écoles de dressage et d'équitation de France (manuel publié par le comte Louis-Edme de Montigny, 1880 (4e éd.), texte sur Gallica)
- Le Cocher (court métrage de Raymond Garceau, 1953, 8', montrant la vie d'un cocher dans le Vieux-Québec, en ligne sur le site de l'Office national du film du Canada)
- Portail du travail et des métiers
- Portail des transports
- Portail du monde équestre
Wikimedia Foundation. 2010.