- Ciudad del Este
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Ciudad del Este Ciudad del EsteAdministration Pays Paraguay Département Alto Parana Maire Sandra Mac Leod de Zacarias Géographie Coordonnées Superficie 10 400 ha = 104 km2 Démographie Population 320 782 hab. (2008) Densité 3 084,4 hab./km2 Localisation Internet Site de la ville mcde.gov.py Ciudad del Este (Ville de l'Est en espagnol) est la capitale du département d’Alto Parana au Paraguay. Fondée en 1957, elle s’appelait originellement Puerto Flor de Lis, puis jusqu’en 1989 Puerto Presidente Stroessner (d’après le président paraguayen Alfredo Stroessner). Sa population était de 239 500 habitants, en 2003.
Située sur les rives du fleuve Paraná, la ville accueille de nombreux visiteurs brésiliens à la recherche de produits bons marchés.
Le Paraná marque la frontière entre le Brésil et le Paraguay. La communication entre les deux côtés de la frontière se fait par un pont, le « pont de l'Amitié ». Non loin, en amont de la ville, se situe le barrage d'Itaipu.
Ciudad del Este possède un aéroport (code AITA : AGT).
Sommaire
Démographie
Elle est la deuxième plus grande ville du Paraguay avec une population estimée à 320 782 habitants en 2008[1].
Histoire
Lors de la dictature du président Stroessner de 1954 à 1989, Ciudad del Este a été le lieu privilégié de rendez-vous discrets des représentants des gouvernements militaires du Cône Sud, des envoyés de Taïwan, de la Corée du Sud, et même de la loge italienne P2 et de la secte Moon.
Les groupes islamistes intégristes, en particulier le Hezbollah libanais soutenu par l'Iran, se sont quant à eux fondus au sein de la prospère communauté libanaise sunnite de 20 000 personnes (10% de la population de la ville) arrivée au début du siècle. En effet, de nombreux chiites les ont rejoints depuis la fin des années 1970, à la suite du déclenchement de la guerre civile dans leur pays. Certains de ces groupes auraient organisé les attentats contre l'ambassade d'Israël en Argentine en 1992 et contre la Mutuelle israélite d'Argentine qui fit 85 morts et 200 blessés. Les États-Unis soupçonnent un important homme d'affaires musulman, Assad Ahmad Barakat, d'avoir joué un rôle dans ceux du 11-Septembre.
Ciudad Del Este: zone à fiscalité réduite
Ciudad Del Este est aussi une « zone à fiscalité réduite » ou zone dite « franche » où il est permis au particulier de réaliser des achats dans une certaine limite. La fiscalité brésilienne sur les importations est telle qu'elle incite le citoyen brésilien à chercher à augmenter son pouvoir d'achat en passant la frontière.
Ciudad del Este et le narco-trafic
La situation de zone franche a également eu plusieurs effets pervers. Le Paraguay a été classé en 2007 par les États-Unis comme État trafiquant, car il est devenu le premier producteur de marijuana d'Amérique du Sud et qu'il constitue une voie majeure pour la cocaïne destinée à l'Europe[2].
Le magazine Diplomatie N°33 consacré aux narco-trafics rappelle que "le narcotrafic n'est qu'une des activités illicites du Paraguay parmi bien d'autres":
"La fin de la guerre froide a fait de cette ville cosmopolite devenue zone franche un pot-pourri de la criminalité internationale qui se partage des activités telles que la fabrication de faux dollars et de faux documents d'identité, le trafic de drogues et d'armes, la revente (ou l'échange contre cocaïne) de voitures volées en Argentine et au Brésil, ainsi que le blanchiment d'argent à grande échelle. Selon des sources proches de la Drug Enforcement Administration (DEA) des États-Unis, les triades chinoises y sont représentées par des Taïwanais qui se sont infiltrés au sein de la florissante communauté de commercants de leur pays. Les derniers mafieux arrivés sont les Russes et les Serbes attirés par la quantité et la qualité de la matière première négociable sur le marché de la prostitution... Le journaliste Sebastian Rosella, du Los Angeles Times a montré, lui, l'implication de la mafia japonaise des Yakuza dans l'économie de la ville depuis 1998."
Alain Labrousse, auteur de l'article, conclut:
"Mais comme Ciudad del Este est le troisième centre commercial mondial après Miami et Hong Kong, au-delà des déclarations périodiques contre les trafics des autorités brésiliennes et argentines, personne n'a réellement intérêt à restreindre les activités licites ou illicites qui ont pour théâtre cette fructueuse zone franche."
Notes et Références
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