- Cinéma de spéléologie
-
Le cinéma de spéléologie est celui qui est tourné dans des grottes et des gouffres et plus précisément celui qui relate l’exploration et la découverte de grottes et de gouffres, films dans lequel se reconnaissent les spéléologues. Ce peut-être un cinéma documentaire ou de fiction. En revanche, on peut difficilement inclure dans le cinéma de spéléologie le tournage de scènes dans des grottes reconstituées en studio, qui n’est confronté à aucune des difficultés du cinéma de spéléologie (lumière, autonomie du matériel de l’opérateur, coordination de l’équipe, danger du terrain, angles de vue pour rendre compte de l’ensemble, voire risque de lassitude du spectateur, etc.).
Sommaire
Histoire des films de spéléologie
L’histoire du cinéma de spéléologie au sens rigoureux, qui relate l’exploration de grottes et de gouffres, est tardive. Et pour cause, la spéléologie se réalise dans des milieux sans lumière alors que la réalisation d’un film dépend étroitement de la qualité de la lumière. « C’était soi-disant insoluble », a expliqué le pionnier du genre, le cinéaste de montagne Marcel Ichac (au 1er festival international du film de spéléologie à La Chapelle-en-Vercors en août 1977).
Les premiers films (années 1940)
Le véritable cinéma de spéléologie est né en 1942-1943, en France, de trois initiatives parallèles et non coordonnées :
- La Nuit des temps (1942) de Roger Verdier. Tourné dans la grotte de Lascaux.
- L’Auberge de l’abîme, de Willy Rozier. Film de fiction d’après le roman d'André Chamson comportant des séquences tournées dans la grotte de Lombrives.
- Sondeurs d’abîmes (1943) de Marcel Ichac. Premier film d’exploration spéléologique.
Sondeurs d’abîmes (1943)
Sondeurs d’abîmes est considéré comme le premier véritable film d’exploration souterraine et de spéléologie. L'historien du cinéma Pierre Leprohon écrit dès 1944 : « Marcel Ichac achève actuellement le montage d’une nouvelle bande. C’est encore un film de montagne. Mais au lieu de s’élancer vers les cimes, l’auteur de Karakoram a pénétré cette fois dans les entrailles de la terre. (…) Il a réalisé le premier film spéléologique. » (Pierre Leprohon, Le Cinéma et la montagne, éditions Jean Susse, Paris, 1944, page 116).
Sondeurs d'abîmes a été tourné en 1943 dans le Vercors (avec la complicité du maquis du Vercors) par Marcel Ichac, avec Raymond Gaché, André Bourgin (ingénieur qui s’occupait de l’électrification en Rhône-Alpes) et les membres de la section de spéléologie du Club alpin français (CAF). Le film a été tourné essentiellement à la grotte Favot (Vercors), à la fois en raison de sa proximité d’une usine électrique permettant l’éclairage de la grotte (l’aide technique d'André Bourgin a été décisive, permettant de tourner dans des conditions idéales, avec une dizaine de projecteurs !), et de la grande diversité du terrain de la grotte (tunnel, cascades, stalagmites, etc.). L’ambition de Marcel Ichac était essentiellement pédagogique : « Je voulais tout expliquer de la spéléo. » (1er festival international du film de spéléologie à La Chapelle-en-Vercors en août 1977). La musique du film a été écrite par Tony Aubin. Notons que Norbert Casteret a repris le titre Sondeurs d’abîmes pour un de ses livres paru en 1956.
Le reportage à La Henne Morte (1947) dans La Clef des Champs
En août 1947, Marcel Ichac filme la grande expédition du gouffre de La Henne Morte (Ariège), formé d'une succession de puits, avec notamment Norbert Casteret, Raymond Gaché, Jacques Ertaud, Henry Pierre Guérin , Marcel Loubens, Félix Trombe, le docteur Clamagirand. C’est le premier film de spéléologie qui relate « en direct » l’exploration d’un gouffre alors inconnu. Les images vont jusqu’au campement installé à moins 250 mètres. La lumière du film a essentiellement été fournie par des feux de Bengale et, dans une moindre mesure, par deux projecteurs alimentés par un groupe électrogène militaire. Les images de La Henne Morte ont été utilisées en septembre 1947 dans les actualités Pathé Journal, avant d’être incorporées dans le film de Marcel Ichac, La Clef des champs (1947), destiné à promouvoir les sports de plein air et d’aventure liés au camping.
Padirac, rivière de la nuit (1948)
Le troisième film spéléologique de Marcel Ichac est un reportage sur la grande expédition au gouffre de Padirac (Lot) réalisée par Guy de Lavaur et son fils Géraud, Félix Trombe, Jean Lesur, etc. Ce film présente d’abord la partie aménagée de la grotte, puis l’exploration de laval du lac des grands gours. Marcel Ichac a tourné avec Jacques Ertaud. L’éclairage était constitué de projecteurs puis de torches au magnésium.
Technique du film de spéléologie
Festivals de films de spéléologie
- SSFF, Swiss Spéléo Film Festival, Vallée de Joux (Suisse)
- Spéléovision[1], ex-festival international du film de spéléologie à La Chapelle-en-Vercors (France), fondé en août 1977
- Festival international de cinéma de spéléologie de Barcelone (Espagne).
- Castellane Grotte Festival, Castellane|Castellane (Italie)
- Voir aussi les festivals de cinéma de montagne
Notes et références
Voir aussi
Articles connexes
Wikimedia Foundation. 2010.