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Cinéma d'auteur
Le cinéma d'auteur est une expression utilisée pour qualifier des films qui sont le reflet de la personnalité artistique de leur réalisateur. Il s'agit cependant d'une notion subjective dont il n'existe pas de définition rigoureuse. Le cinéma d'auteur est fréquemment assimilé au cinéma d'« art et d'essai ».
Sommaire
Origine
La notion de « film d'auteur » est née en France dans les années 1950 quand les critiques qui allaient constituer par la suite la Nouvelle Vague – notamment François Truffaut – appelaient de leurs vœux un cinéma brisant l'académisme de leurs aînés (par exemple, Jean Delannoy) et s'inspirant des cinéastes américains tels que Hitchcock, Hawks ou Ford. En Allemagne, le cinéma d'auteur fut représenté par le mouvement du Nouveau Cinéma allemand (R. W. Fassbinder, W. Herzog, W. Wenders, etc). Selon eux, le réalisateur doit imprimer sa vision et son style, de la même manière qu'un écrivain dans le domaine de la littérature : c'est la métaphore de la « caméra stylo ». Le film doit donc être considéré comme l'œuvre d'un auteur plutôt que comme un simple produit de divertissement manufacturé par l'« usine à rêves » d'Hollywood. Le terme « auteurs » s'emploie aujourd'hui en anglais pour désigner les réalisateurs ayant un style propre ou une vision distinctive (cf. la politique des auteurs).
Définition
Le genre cinéma d'auteur sous-entend donc une certaine maîtrise du cinéaste sur son film. En particulier, on considère qu'un film ne peut être un film d'auteur que si le réalisateur a la maîtrise du montage final (la fameuse final cut). Une vision simplifiée du genre cinéma d'auteur tend à considérer que le réalisateur doit aussi être le scénariste, sans quoi il ne pourrait revendiquer la paternité complète de son œuvre[1]. Un film d'auteur devrait donc impérativement être un film indépendant produit hors du système des studios et des œuvres de commande; il s'opposerait en cela aux films de genre[réf. nécessaire] qui utilisent une stucture codée. Cette conception du cinéma d'auteur peut cependant paraître paradoxale, car certains cinéastes qualifiés d'auteurs ont tourné quelques films de genre, par exemple des films de science-fiction (Alphaville, de Jean-Luc Godard, Fahrenheit 451, de François Truffaut) ou des films policiers (Police, de Maurice Pialat).
Utilisation courante
Dans les médias et pour le grand public, le « cinéma d'auteur » est fréquemment opposé au « cinéma commercial », le premier étant considéré comme intellectuel, élitiste et à budget réduit alors que le second est familial et divertissant. Pour certains critiques, la notion de cinéma d'auteur prend une valeur qualitative et devient une sorte de label; inversement, pour certains spectateurs, la notion de « cinéma d'auteur » évoque un type de films austères et ennuyeux.
Il n'y a pourtant pas nécessairement d'opposition entre film personnel, voire à ambition « artistique », et succès commercial. Il faut cependant reconnaître que le cinéma dit d'auteur, n'ayant pas pour ambition première de séduire le public le plus large possible, dispose généralement de budgets plus modestes[2]et peut parfois sembler austère. En outre, certains mouvements cherchant à promouvoir le cinéma d'auteur prônent l'économie de moyens pour garantir la sincérité (cf. Dogme 95).
Réalisateurs représentatifs du cinéma d'auteur
- François Truffaut
- Yves Caumon
- Jean-Paul Civeyrac
- Philippe Ramos
- François Ozon
- Maeva Poli
- Dominik Moll
- Maurice Pialat
Notes
- ↑ Toutefois, les tenants de la Nouvelle Vague prônaient comme modèles du cinéma d'auteur des réalisateurs comme Alfred Hitchcock ou John Ford, qui n'écrivaient pas eux-mêmes les scénarios de leurs films.
- ↑ A l'inverse, Alain Resnais est un exemple de cinéaste qualifié d'« auteur » ayant bénéficié de budgets conséquents pour ses tournages.
Voir aussi
Articles connexes
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