- Ciment romain
-
Le ciment romain est une des désignations du mortier de chaux.
La calcination des pierres calcaires pour les transformer en chaux était connue dans l'Antiquité, bien avant les Grecs et les Romains. L'utilisation de la chaux éteinte pour la construction remonte à près de 10 000 ans. Le mortier romain durcit en vieillissant, ce qui explique son extraordinaire conservation pendant des siècles. Par un apport suffisant de chaleur, on obtient une matière friable, blanche, facilement réduite en poudre, servant, par exemple, à blanchir les murs de pierre ou de brique.
Cet usage de la chaux n'était pas le seul. La chaux vive est la chaux qui sort du four. Elle peut être transformée en chaux éteinte par adjonction d'eau donnant ainsi un lait de chaux utilisé pour badigeonner les surfaces à blanchir. De plus, cette chaux peut être mélangée avec du sable et de l'eau pour former un mortier modelable comme l'argile mais qui durcit rapidement de lui-même (prise). C'est cette prise en masse, qui se traduit par une forte adhérence avec les matériaux, qui permet d'utiliser ce mortier de sable et de chaux pour assembler des pierres ou des briques.
Le mortier de tuileau est un mélange de chaux et de fragments de terres cuites de construction (briques ou tuiles). Une variété citée par Vitruve[1], comprend une partie de chaux, une partie de tuileau pilée et tamisée et deux parties de sable. Le tuileau, qui est une argile cuite, agit pendant la prise du mortier :
- dans un premier temps, le tuileau fixe au cœur du mortier l'eau rendue par le début de prise
- dans un second temps, le tuileau rend l'eau fixée, contribuant à une prise très solide.
Si pour les constructions ordinaires l'on utilisait un mortier de chaux simple, pour les ouvrages d'art nécessitant une haute résistance, les mortiers Romains pouvaient être très perfectionnés et comportaient en plus de la chaux, de la pouzzolane calcinée (carbunculus) et de l'argile kaolinique calcinée (testa)
La systématisation de la construction en béton (opus caementicium) permit les réalisations remarquables de l'architecture de l'Empire romain et une grande rapidité de construction (5x plus rapide en moyenne) en comparaison avec la construction en pierre de taille. ( L'Opus signinum sert aux mosaïques.
Voir aussi
Sources
- Jean Baudet, Penser la matière - une histoire des chimistes et de la chimie, Vuibert, 2004 (ISBN 2- 7117-5340-9)
- Vitruve, De Architectura, livre II,5
Articles connexes
Catégories :- Ciment
- Architecture romaine antique
Wikimedia Foundation. 2010.